Le général Eyal Zamir en 2022 : intégrer Tsahal sous le commandement du CENTCOM américain (Opinion)

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La nomination du général Eyal Zamir comme nouveau chef d’état-major de Tsahal suscite de nombreuses interrogations sur sa vision stratégique et sa conception de la guerre. Une analyse de ses discours et écrits passés révèle qu’il adhère profondément à la doctrine dominante au sein de l’appareil sécuritaire israélien : la bataille pour l’opinion prime sur l’usage de la force.

Une nomination précipitée et des questions ouvertes

Le ministre de la Défense Israel Katz a récemment annoncé la nomination de Zamir au poste de chef d’état-major. Ce choix est crucial car il déterminera l’orientation future de Tsahal, notamment en tirant les leçons de la guerre actuelle et en façonnant l’armée de demain.

Mais quelles sont ses convictions stratégiques ? Comment perçoit-il le rôle de Tsahal ? Quelle est sa doctrine de la victoire ?

Un examen approfondi de ses publications et discours permet d’éclaircir sa vision du conflit et de l’avenir de l’armée israélienne.

La vision militaire de Zamir : entre technologie et effectifs réduits

🔹 En 2021, lors de la passation de pouvoir entre chefs d’état-major adjoints, Zamir s’est exprimé sur la réduction des effectifs militaires :
« Tsahal est une armée puissante et létale grâce à l’IA, l’espace, la supériorité informationnelle et les capacités de frappe. Mais Israël doit maintenir une masse critique de forces. Nous avons atteint un seuil minimal critique. »

Problème : cette alerte sur la réduction des effectifs est paradoxale. En tant que n°2 de Tsahal, Zamir lui-même a participé à ce processus, notamment en soutenant la réduction des unités de réserve au profit d’unités plus technologiques et mobiles.

🔹 En 2023, alors qu’il était directeur général du ministère de la Défense, Zamir a abandonné tout discours sur les forces terrestres. Lors d’un discours à la conférence d’Herzliya, il a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités cybernétiques, aériennes et de renseignement, au détriment des forces terrestres manœuvrables.

En résumé : loin d’être un défenseur des forces terrestres, il a plutôt accompagné leur affaiblissement au profit de la technologie.

Vers un alignement de Tsahal sous le commandement du CENTCOM américain ?

Pendant son séjour aux États-Unis en 2021-2022, Zamir a publié un document intitulé « Le conflit régional contre l’Iran pour le contrôle du Moyen-Orient », où il développe une vision stratégique globale.

🔹 Il prône la formation d’une coalition régionale entre :
Les États-Unis
Israël
Les pays arabes pro-occidentaux
L’Union européenne (France et Royaume-Uni)

🔹 Cette alliance serait dirigée par une « Haute autorité de coordination », sous laquelle une « Commandement opérationnel unifié » serait mis en place.

Et qui dirigerait cette structure militaire ?
Selon Zamir : le CENTCOM américain (Commandement central des États-Unis), qui répartirait les missions et responsabilités militaires entre les pays partenaires.

En clair, il propose de subordonner Tsahal au commandement militaire américain pour la gestion du conflit contre l’Iran.

📌 Exemple proposé par Zamir pour le Liban :

  • Israël gérerait l’aspect militaire
  • Les pays du Golfe s’occuperaient de l’économie
  • La France et les États-Unis orchestreraient la diplomatie

Problème : cette vision ignore totalement les divergences d’intérêts entre ces pays, et l’inconstance de la politique étrangère américaine qui change à chaque administration.

Une stratégie axée sur la dissuasion plutôt que sur la victoire

Plutôt que de parler d’élimination des menaces, Zamir promeut une approche de représailles ciblées.

Exemple de réponse en cas d’attaque :
🔥 Si un port israélien est touché, Israël bombarderait un port iranien
🔥 Si des installations énergétiques saoudiennes sont frappées, Israël viserait des raffineries iraniennes
🔥 Si un aéroport des Émirats est attaqué, Israël enverrait un missile sur l’aéroport de Téhéran

Problème : cette stratégie est une extension des « tours de riposte » bien connus de Tsahal face au Hamas à Gaza. Loin d’une politique de destruction de la menace, elle vise une dissuasion progressive.

➡ Son objectif final ? Un changement culturel et idéologique dans le monde arabe
« Nous devons mener une bataille sur les cœurs et les esprits des communautés ethniques et tribales du Moyen-Orient. La campagne régionale contre le régime iranien doit être avant tout idéologique et culturelle. »

➡ Autrement dit : Zamir pense que la victoire ne viendra pas du champ de bataille, mais d’un « travail de conscientisation » des populations arabes et chiites.

Une obsession pour la « moralité » et la « légalité » des frappes militaires

Déjà en 2007, alors qu’il était général de division, Zamir publiait un article dans Ma’arachot (revue stratégique de Tsahal) sur la dimension juridique et éthique des frappes militaires.

🔹 Son argument principal :
« Il est essentiel de maintenir une conduite morale en temps de guerre, car cela renforce la position stratégique d’Israël. »

🔹 Il y développe l’idée selon laquelle Tsahal doit intégrer la justice internationale comme un élément central de sa doctrine militaire.

Conséquence : cette obsession pour la « moralité » conduit souvent à une paralysie opérationnelle sur le terrain, où les soldats hésitent à ouvrir le feu par peur des conséquences judiciaires.

Un chef d’état-major dans la continuité de la doctrine actuelle

📌 Zamir n’est pas un véritable innovateur :
Il ne remet pas en cause la réduction des forces terrestres
Il prône une dépendance accrue envers les États-Unis
Il perpétue la doctrine de « guerre limitée » et de ripostes graduées
Il met l’accent sur l’éthique et la légalité au détriment de la victoire militaire

Après un an et demi de guerre, Israël a besoin d’une doctrine axée sur la victoire décisive, et non sur la gestion du conflit à long terme.

La nomination de Zamir ne marque donc pas une rupture avec les erreurs du passé, mais plutôt leur continuité.

Par Akiva Bigman sur Davar.com

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