Une mobilisation exceptionnelle s’organise actuellement aux États-Unis pour obtenir la libération de Kamran Hakhamati, un ressortissant juif irano-américain de 70 ans, toujours détenu à Téhéran. Alors que tous les autres Juifs arrêtés en Iran pendant la guerre contre Israël ont été relâchés, Hakhamati reste le seul prisonnier encore incarcéré dans la République islamique. La communauté juive issue d’Iran, installée depuis plusieurs décennies en Californie et à New York, s’active désormais auprès de multiples interlocuteurs — y compris des militants hassidiques influents — pour tenter d’obtenir sa libération.
L’affaire remonte au printemps dernier. En mai, Kamran Hakhamati, bijoutier reconnu de Manhattan, a effectué un voyage familial en Iran, comme il l’avait déjà fait à plusieurs reprises sans jamais rencontrer de problème. Mais après l’opération israélienne de juillet contre l’Iran, les autorités de Téhéran ont arrêté des dizaines de Juifs locaux, les suspectant de liens ou de sympathies avec Israël. Dans le climat de paranoïa absolue qui régnait alors au sein du régime, même la petite minorité juive habituellement protégée s’est retrouvée dans le viseur. Alors que tous les détenus ont fini par être libérés, Hakhamati, lui, a été maintenu en détention.
Selon les informations diffusées par Kan ReseT Bet dans l’émission « Le Matin », Hakhamati a été arrêté alors qu’il tentait de quitter le pays. Les autorités iraniennes l’ont accusé de « liens avec Israël », sur la base d’une visite qu’il avait effectuée dans l’État hébreu… treize ans plus tôt. À son arrestation, les forces de sécurité ont confisqué son passeport, son téléphone portable ainsi que ses comptes sur les réseaux sociaux. Rapidement, il a été transféré à la tristement célèbre prison d’Evine, symbole de la répression politique et des violations des droits humains en Iran.
Contrairement aux autres Juifs arrêtés puis relâchés, Hakhamati a été jugé et condamné à plusieurs années de prison. Une décision qui a immédiatement alarmé la diaspora juive d’origine iranienne aux États-Unis. Celle-ci s’emploie désormais à faire pression sur divers réseaux diplomatiques, religieux et communautaires afin d’obtenir une intervention susceptible de convaincre Téhéran de le libérer. Parmi les acteurs impliqués figurent également des activistes hassidiques bien connus à New York, souvent impliqués dans des dossiers humanitaires complexes.
Le mois dernier, des membres anonymes de la famille de Hakhamati ont accordé un entretien au New York Times, espérant susciter une attention internationale sur ce qu’ils considèrent comme une détention arbitraire. Ils ont décrit un homme qui, pendant des années, n’avait jamais eu de problème en Iran et qui continuait d’entretenir des liens avec sa famille restée à Téhéran. Pour eux, sa seule « faute » a été de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, dans un contexte où le régime cherchait des « coupables » à exhiber pour conforter son récit sécuritaire.
Son cas illustre également la nouvelle stratégie du pouvoir iranien, qui n’hésite plus à arrêter des binationaux ou des étrangers pour obtenir un levier politique. La détention de Hakhamati, considéré par la communauté juive comme un homme paisible et sans engagement politique, renforce l’inquiétude : tout voyageur ayant des liens familiaux avec l’Iran peut, du jour au lendemain, devenir un instrument dans le bras de fer géopolitique entre Téhéran, Washington et Jérusalem.
Pour l’instant, les démarches de la diaspora se poursuivent avec intensité. Des interlocuteurs proches des milieux religieux hassidiques affirment explorer plusieurs canaux indirects — notamment via des hommes d’affaires et des organisations humanitaires ayant déjà mené des négociations en Iran. Du côté américain, aucune réaction officielle n’a encore été rendue publique, mais des pressions diplomatiques discrètes seraient en cours. La communauté juive d’origine iranienne, particulièrement soudée, espère que la médiatisation croissante du dossier permettra d’éviter que Hakhamati ne disparaisse dans le système carcéral du régime, comme tant d’autres prisonniers politiques.
En attendant, Kamran Hakhamati demeure à Evine, isolé, loin de sa famille, symbole tragique de la vulnérabilité d’une minorité prise dans une confrontation qui la dépasse. Sa communauté, elle, se mobilise plus que jamais, convaincue que seule une pression constante pourra sauver le dernier Juif encore emprisonné à Téhéran.
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