Selon divers rapports, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu hier (dimanche) une réunion avec plusieurs ministres et responsables de la sécurité pour discuter des négociations sur l’accord de cessez-le-feu avec le Liban. Les premières estimations indiquent que le Premier ministre et son équipe sont favorables à l’accord et qu’il sera bientôt présenté au cabinet pour approbation.
Lors d’une interview donnée mercredi dernier à la chaîne saoudienne Al-Hadath, Amin Gemayel, ancien président libanais des années 1980, a exprimé son scepticisme quant à cet accord. Selon lui, l’accord actuel pourrait nuire à toutes les parties concernées, car il risque de renforcer le Hezbollah et de préparer une nouvelle guerre.
« La plupart des politiciens libanais craignent que cet accord se fasse au détriment de la sécurité, de la stabilité, de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, » a déclaré Gemayel.
Il a ajouté :
« Ils redoutent que ces ententes reflètent uniquement l’intérêt israélien de calmer le sud du Liban, tout en permettant au Hezbollah de consolider son contrôle sur le reste du territoire libanais. Je pense qu’à long terme, cela ne sert ni les intérêts d’Israël, ni ceux des États-Unis, ni ceux des pays arabes. Cet accord est une bombe à retardement qui prépare une nouvelle guerre. Les Libanais veulent se débarrasser de l’influence iranienne, qui se manifeste par le contrôle presque total exercé par le Hezbollah sur le Liban depuis des années. »
Gemayel n’est pas seul dans sa critique. Gebran Bassil, l’un des politiciens les plus influents du Liban et leader du parti chrétien Courant patriotique libre (le deuxième plus grand parti du pays), a également exprimé son opposition à l’accord envisagé. Lors d’une interview le 14 novembre, il a déclaré :
« Le peuple ne croit plus en la capacité du Hezbollah à protéger le Liban. Parier sur un cessez-le-feu prochain serait une erreur. Les propositions faites au Hezbollah et au président du parlement Nabih Berri ressemblent au scénario de Gaza. Une domination israélienne sur le Liban serait un désastre. »
Un optimisme prudent :
Ces derniers jours, les médias libanais et arabes ont montré un certain optimisme concernant la possibilité de conclure un accord avec le Liban. Jeudi dernier, le journal saoudien Asharq Al-Awsat, publié à Londres, rapportait que « les chances de succès de Hochstein sont élevées après des avancées avec Nabih Berri, avant son départ pour Israël. » Dans le journal libanais Al-Diyar, on pouvait lire : « Nous attendons une fumée blanche de Tel-Aviv. »
Cependant, cette perspective optimiste s’accompagne de scepticisme quant à la capacité de surmonter les divergences et à l’approbation de l’accord dans sa version actuelle par Israël. Le journal qatari Al-Araby Al-Jadeed, également publié à Londres, écrivait samedi dernier : « L’occupation traîne les pieds pour parvenir à un accord avec le Liban tout en intensifiant son invasion terrestre. » Et aujourd’hui, il ajoutait : « L’escalade dans la région éloigne la possibilité d’un cessez-le-feu. »