Le Maroc contre Khaled Mashal
Ce n’est pas la première fois que Khaled Mashal, haut responsable du Hamas, tente d’inciter la rue arabe et s’adresse aux partisans des organisations islamistes situées au-dessus des régimes arabes. C’est ainsi que le Hamas agit depuis des temps immémoriaux, lors de chaque opération militaire à Gaza – et chaque fois qu’il tente d’attiser la colère des masses arabes.
Mais lorsque Meshaal a cette fois appelé le peuple marocain à manifester contre les accords de normalisation avec Israël, il a – apparemment – consacré le Saa. Des journalistes, des commentateurs et de hauts responsables politiques marocains ont rappelé à Mashal que leur pays soutient les Palestiniens, comme il l’a toujours fait, mais qu’il n’est pas prêt à sacrifier ses intérêts pour les ambitions des dirigeants du Hamas, qui espéraient provoquer une énorme vague de colère au Maroc et faire échouer les « Accords d’Abraham » – et ouvrir de multiples fronts avec Israël.
Mashal s’est adressé à la foule dans une vidéo diffusée lors d’une manifestation pour exprimer sa solidarité avec les Palestiniens de Gaza, alors que de l’autre côté de l’écran se tenait Abdullah Ben -Kiran, secrétaire général du Parti islamiste de la justice et du développement au Maroc, s’adressant ici aux masses et aux forces islamiques et nationales du Maroc, quelle que soit leur affiliation politique ou idéologique.
« Vous pouvez implorer les dirigeants du pays d’agir en faveur de la Palestine. Si le peuple marocain bien-aimé soutenait son dirigeant, le Maroc pourrait corriger son erreur. C’est le seul moyen de forcer l’Occident à changer de position. » Mais pour le régime marocain, l’accord de normalisation avec Israël n’est pas une erreur.
A Rabat, ils souhaitent poursuivre les liens sécuritaires, économiques, culturels et académiques avec Israël – sans renoncer à la question palestinienne, dans laquelle le Maroc a toujours été engagé. Le Maroc estime que la possibilité de dialoguer avec toutes les parties aidera à la fois les Israéliens et les Palestiniens au lendemain de la guerre, lorsque les parties auront besoin d’une médiation discrète et efficace