L’armée israélienne a mené dimanche une frappe ciblée contre un véhicule de terroristes du Hezbollah dans la région de Nakoura, au sud du Liban.
Selon des sources militaires citées par Reuters, Ynet et Al-Arabiya, le véhicule a été atteint par deux missiles de précision alors qu’il circulait à proximité de la route côtière reliant Tyr à la frontière israélienne. Cette attaque, survenue en plein jour, marque un nouvel épisode de la guerre de dissuasion que mène Israël contre le Hezbollah, soutenu par l’Iran, le long de sa frontière nord.
La frappe a été revendiquée indirectement par Tsahal, qui a confirmé avoir « neutralisé une cellule terroriste planifiant une attaque imminente contre des forces israéliennes ».
Les premières images diffusées par les chaînes libanaises montrent un véhicule réduit en cendres, sans intervention apparente des secours — signe que les victimes étaient des membres d’un réseau armé.
Une guerre de basse intensité devenue quasi quotidienne
Depuis plusieurs semaines, la frontière israélo-libanaise est le théâtre d’échanges de feu constants.
Le Hezbollah tire sporadiquement des roquettes ou des missiles antichars sur des positions israéliennes, tandis que l’aviation de Tsahal riposte en frappant les zones de lancement et les véhicules suspects.
Selon le Jerusalem Post, cette stratégie vise à maintenir la pression sur le Hezbollah sans basculer dans une guerre totale — un équilibre fragile que Benjamin Netanyahou et Israël Katz s’efforcent de préserver.
Un officier israélien, cité par Channel 12, résume la situation :
« Nous menons une guerre silencieuse, mais décisive. Chaque tir, chaque frappe, chaque minute dans le ciel du Liban est calculée. »
Les opérations de ce type — ciblées, rapides, sans revendication officielle — s’inscrivent dans la doctrine dite de la « dissuasion active » adoptée par Tsahal depuis 2024.
Le Liban, otage de la stratégie iranienne
Pour Israël, la responsabilité du Hezbollah ne fait aucun doute.
Depuis le début de la guerre à Gaza, la milice chiite a multiplié les provocations dans le nord d’Israël, cherchant à ouvrir un second front au profit de Téhéran.
Le Hezbollah justifie ses attaques par la « solidarité avec Gaza », mais pour Jérusalem, il s’agit avant tout d’un instrument iranien de pression régionale.
L’analyste militaire Ron Ben-Yishai, dans Ynet, rappelle que « chaque salve du Hezbollah est coordonnée avec Téhéran, dans une logique d’usure stratégique ».
Israël répond donc par des frappes chirurgicales destinées à désorganiser les chaînes de commandement, sans attaquer massivement le territoire libanais.
Nakoura, un point chaud historique
La zone de Nakoura, au sud du Liban, abrite le quartier général de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban).
C’est aussi un couloir de passage stratégique pour les convois du Hezbollah reliant la plaine de Tyr aux montagnes du sud.
Selon France 24, l’ONU a confirmé avoir « enregistré une explosion majeure » à proximité d’un poste d’observation, sans victime parmi le personnel onusien.
Des analystes de Jane’s Defence Weekly précisent que le véhicule visé appartenait à une unité logistique du Hezbollah spécialisée dans le transport d’équipements électroniques destinés à la surveillance de la frontière.
Cette frappe, la seconde en moins d’une journée après celle de Baalbek qui a éliminé le commandant Ali Hussein al-Moussawi, confirme un changement d’échelle dans la stratégie israélienne : désormais, aucun cadre du Hezbollah n’est à l’abri, même loin de la ligne de front.
Réactions et équilibres régionaux
Le Liban a immédiatement dénoncé une « violation grave de sa souveraineté ».
Mais à Beyrouth, la colère semble contenue. Le gouvernement Mikati, sous pression économique et diplomatique, peine à condamner ouvertement le Hezbollah.
En coulisses, plusieurs diplomates européens affirment que le Premier ministre libanais cherche à éviter toute escalade qui plongerait le pays dans une guerre totale.
À Washington, le département d’État a réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre », tout en appelant à la retenue.
L’Union européenne, par la voix de Josep Borrell, s’est dite « préoccupée par le risque de propagation régionale ».
Israël, maître du tempo
Sur le terrain, Tsahal garde l’initiative.
Ses drones opèrent quotidiennement dans l’espace aérien libanais, ciblant les infrastructures du Hezbollah et suivant les convois suspects.
Le ministère israélien de la Défense a indiqué que les prochaines semaines seraient « déterminantes » pour la stabilisation du front nord.
Selon Kan News, un plan conjoint avec les États-Unis prévoit un déploiement supplémentaire de batteries du système Dôme de fer dans le nord, afin de parer aux tirs de roquettes.
L’armée israélienne reste en alerte maximale, consciente que le moindre incident peut déclencher une conflagration.
Mais comme l’a déclaré un pilote israélien interrogé par Infos-Israel.News :
« Nous ne cherchons pas la guerre, nous la prévenons chaque jour. Et chaque frappe, comme celle de Nakoura, nous rapproche d’une dissuasion durable. »
La leçon stratégique
Le Hezbollah continue de servir de bras armé à Téhéran, tandis qu’Israël affirme son autorité militaire sur la région.
À travers ces frappes ciblées, l’État hébreu envoie un double message : à ses ennemis, qu’aucune frontière ne protège leurs chefs ; à ses alliés, que sa détermination reste intacte.
Dans un Moyen-Orient instable, où les alliances se font et se défont au rythme des drones, Israël montre qu’il n’a pas besoin de guerre pour vaincre — seulement de précision, de renseignement et de volonté.
.






