Plus d’une douzaine de travailleurs des Nations Unies au Yémen font actuellement l’objet d’une enquête pour avoir détourné des millions de dollars d’aide humanitaire dans ce pays déchiré par la guerre, selon un rapport publié lundi par l’Associated Press.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mené une enquête interne, attirant l’attention sur le fait que des personnes non qualifiées reçoivent une rémunération excessive, sur l’utilisation de comptes bancaires personnels contre des dons, sur des contrats suspects et sur la disparition d’essentiels tels que la nourriture et les médicaments.
L’UNICEF, une autre organisation des Nations Unies, allègue qu’un des leurs pourrait protéger un chef rebelle, selon le rapport de l’AP citant des informations communiquées par huit travailleurs humanitaires anonymes.
Des rebelles houthis du nord du Yémen auraient saisi des ordinateurs portables et des éléments de preuve de responsables de l’ONU en 2018 alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le pays d’un aéroport, selon six responsables de l’aide anciens et actuels.
Le Yémen est actuellement le pays le plus pauvre du Moyen-Orient et l’un des plus graves conflits humanitaires au monde, indique un rapport de la Banque mondiale.
L’Italien Nevio Zagaria, chef du bureau de l’ONU à Sanaa, aurait détourné les finances de l’ONU et lancé une enquête qui aurait eu lieu en novembre. Six employés actuels et anciens des Nations Unies qui a requis l’anonymat, a affirmé que son mandat était « criblé de corruption et de népotisme », selon AP.
Zagaria aurait recruté du personnel subalterne et l’a promu à des postes extrêmement lucratifs pour lesquels il n’était pas qualifié. Il est également allégué que deux cadres hautement rémunérés ont été chargés de prendre soin du chien de Zagaria.