La présidente du Rassemblement national (ex-Front national), Marine Le Pen, et huit autres députés européens de ce parti ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics. Il s’agit d’emplois fictifs de conseillers de députés du NO, qui n’ont pas travaillé, et dont les salaires ont été transférés à la caisse du parti. L’Association nationale était endettée depuis longtemps (y compris auprès des banques russes, qui l’aidaient à rembourser ses dettes) et avait un besoin urgent d’argent. Le verdict du tribunal correctionnel de Paris précise que le préjudice causé à l’Etat est estimé à 4,2 millions d’euros, dont 1 million d’euros détournés.
Les quatre conseillers parlementaires de Marine Le Pen ont ainsi reçu un total de 474 mille euros. Le verdict du tribunal a déclaré que dans cette affaire « il n’y a pas eu d’enrichissement personnel des accusés, mais que les revenus illégaux ont bénéficié aux dirigeants du parti ».
Le tribunal a privé Marine Le Pen du droit de se présenter aux élections pendant 5 ans et l’a condamnée à 4 ans de prison. Cela ressemble à la « colonne » israélienne qui a été imposée à Aryeh Deri ou Ehud Olmert, qui ont été reconnus coupables de corruption.
Un tel verdict sera un choc pour certains et un soulagement pour d’autres, car le dernier sondage suggère que Marine Le Pen serait en tête de la course présidentielle si les élections avaient lieu aujourd’hui. Selon un sondage de l’institut Ifop , entre 34% et 37% des électeurs voteraient pour elle. Le candidat centriste, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, aurait obtenu 21%, tandis que le ministre de l’Intérieur aurait obtenu 11%.
Dans ce contexte, la décision du tribunal apparaît aux yeux de nombreux citoyens comme la « liquidation » d’un candidat dangereux. Marine Le Pen elle-même en parle dans une interview. Des élections présidentielles auront lieu en France en 2027. Si elle obtient un « calonet » de deux ans, la dirigeante du parti nationaliste pourra participer aux élections. Le parquet requiert 5 ans de prison ferme pour Le Pen.
Dans un cas similaire, François Fillon, qui avait placé sa femme et son fils (qui n’ont rien fait) comme conseillers parlementaires, a été condamné à un an de prison et trois ans de probation, ainsi qu’à une interdiction de se présenter aux élections pendant 10 ans. Rappelons qu’il était alors le candidat présidentiel le plus réaliste du parti de centre-droit, et que l’affaire s’est produite quelques mois seulement avant les élections, ouvrant la voie à l’Elysée pour Emmanuel Macron.
Au cas où vous vous demanderiez pourquoi Le Pen est si populaire en France : deux voitures de police sont entrées dans une banlieue immigrée de Paris et ont été attaquées par des dizaines d’émeutiers musulmans.
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