À l’aube, l’armée israélienne a mené une nouvelle série de frappes ciblées contre des infrastructures terroristes du Hezbollah au Liban. Selon Tsahal, les opérations ont visé un dépôt d’armement et une installation souterraine utilisée par l’organisation chiite dans le secteur du sud-Liban.
Ces frappes, exécutées par l’armée de l’air sur la base de renseignements d’Aman, s’inscrivent dans une dynamique d’intensification progressive des actions israéliennes face aux tentatives du Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires.
Les images publiées par le porte-parole de Tsahal montrent les impacts précis des frappes, réalisées dans des conditions complexes en raison de la proximité des infrastructures visées avec des zones civiles. Une réalité qui illustre, une fois encore, l’usage cynique du Hezbollah de la population libanaise comme bouclier humain — une stratégie déjà dénoncée par l’armée israélienne et largement documentée sur le terrain.
Dans un communiqué, le porte-parole de Tsahal avertit : « חיזבאללה ממשיך בניסיונות השיקום של נכסי טרור ברחבי לבנון, צה »ל ימשיך לפעול על מנת להסיר כל איום ».
Le message est clair : les frappes ne sont pas ponctuelles, mais font partie d’une campagne continue visant à empêcher l’organisation terroriste de reconstituer son arsenal après les attaques répétées menées depuis le Liban ces derniers mois.
Les infrastructures ciblées — un dépôt d’armes ainsi qu’un tunnel souterrain — servaient selon les indications militaires au stockage de munitions et à la circulation discrète d’opératifs armés. Ce type d’installation représente un élément clé de la stratégie du Hezbollah, qui cherche depuis des années à s’enfouir au plus près des zones civiles pour compliquer les opérations israéliennes et exploiter toute erreur opérationnelle à des fins de propagande.
Plus tard dans la matinée, une seconde frappe a été conduite par des avions de combat, cette fois sous la direction d’Ogdah 91, l’un des commandements centraux opérant en face de la frontière libanaise. Là encore, la cible était une infrastructure terroriste utilisée par l’organisation pro-iranienne.
Les autorités sécuritaires israéliennes insistent sur le fait que les sites frappés étaient situés à proximité immédiate d’habitations et de zones civiles, ce qui constitue une violation claire des engagements tacites entre Israël et le Liban. Tsahal souligne que cette stratégie d’enfouissement au cœur de la population libanaise constitue un danger direct pour les habitants eux-mêmes, exposés aux risques créés par les installations du Hezbollah.
Le communiqué rappelle également que cette attaque s’inscrit dans une série d’opérations élargies dans la région.
Plus tôt cette semaine, les forces de la brigade 769 ont détruit plusieurs bâtiments utilisés comme centres logistiques et postes de tir à Houla, village du sud-Liban servant depuis longtemps de base arrière au Hezbollah.
Au mois précédent, dans le même secteur, des armes et des explosifs anciens avaient été découverts puis neutralisés dans des structures abandonnées, preuve de l’utilisation prolongée de ces zones comme entrepôts clandestins.
La pression israélienne s’est également renforcée par des frappes ciblées contre des commandants et opératifs du Hezbollah. L’un des résultats les plus marquants remonte à lundi : l’élimination de Samir Ali Fakia à Sarifa, dans le sud du Liban. Cet agent du Hezbollah était impliqué dans la contrebande d’armes à travers différents secteurs du pays. Sa neutralisation constitue un coup dur pour les réseaux logistiques de l’organisation.
Alors que le Hezbollah tente de projeter une image de normalité et de résistance, la réalité opérationnelle montre une structure fragilisée, obligée de disperser ses infrastructures, de les cacher sous terre, et de multiplier les déplacements pour éviter les frappes israéliennes.
Pour Tsahal, l’objectif est simple : empêcher l’organisation d’accumuler suffisamment de moyens pour ouvrir un front élargi et coordonné, particulièrement à un moment où Israël doit gérer simultanément plusieurs théâtres sensibles.
L’armée de l’air israélienne joue un rôle central dans cette stratégie d’attrition. La précision des frappes, l’utilisation de renseignements en temps réel et la coordination étroite entre les unités de renseignement et les forces aériennes démontrent une volonté de frapper vite et juste, tout en minimisant l’exposition des civils.
Une exigence tactique, mais aussi morale, dans un contexte où le Hezbollah fait tout pour transformer chaque site civil en cible militaire potentielle.
Les tensions le long de la frontière nord demeurent élevées, et rien n’indique que le Hezbollah cherche à désamorcer la situation. Bien au contraire : ses tentatives répétées de reconstruire ses infrastructures laissent présager une volonté de maintenir une pression permanente sur Israël, avec l’appui stratégique de l’Iran.
Face à cela, Tsahal affirme sa détermination :
« צה »ל ימשיך לפעול על מנת להסיר כל איום ולהגן על מדינת ישראל ».
Dans une région où chaque mouvement peut provoquer une escalade, cette phrase résume toute la doctrine israélienne : frapper avant que la menace ne prenne de l’ampleur, perturber la chaîne logistique ennemie, empêcher la consolidation d’une force hostile le long de ses frontières.
À mesure que les opérations se poursuivent, une certitude semble se dégager : la stabilité au nord ne reviendra pas tant que le Hezbollah continuera d’utiliser le territoire libanais comme plateforme militaire — et tant que le gouvernement libanais restera incapable d’imposer sa souveraineté sur un groupe armé plus puissant que son propre État.
La matinée d’aujourd’hui n’était donc qu’un nouvel épisode dans un conflit de basse intensité qui ne dit pas son nom, mais qui façonne chaque jour un peu plus le paysage sécuritaire du Moyen-Orient.






