Les forces de Tsahal ont annoncé ce lundi avoir localisé et neutralisé plusieurs roquettes à longue portée prêtes à être tirées vers le centre d’Israël depuis la ville de Gaza. L’opération, menée par l’unité de combat de la brigade 401 sous le commandement de la division 162, a permis de déjouer ce qui aurait pu devenir l’un des tirs les plus destructeurs depuis le début de la guerre contre le Hamas.
Selon le porte-parole de Tsahal, les roquettes découvertes étaient positionnées dans un état d’alerte maximale, orientées vers la région métropolitaine de Tel-Aviv et prêtes au lancement immédiat. « Les forces ont agi avec précision, neutralisant la menace avant qu’elle ne soit activée. Aucun blessé n’est à déplorer », a déclaré le porte-parole militaire Yoav Zaitoun. Les soldats ont également mis au jour un important dépôt d’armes comprenant des explosifs, des détonateurs, des dispositifs de communication, des chargeurs et plusieurs fusils d’assaut.
L’opération s’est déroulée dans une zone urbaine dense, au cœur de la ville de Gaza, où les infrastructures terroristes sont souvent dissimulées parmi les habitations civiles. Tsahal a précisé que les roquettes avaient été installées à proximité de bâtiments résidentiels et d’une école, une pratique devenue routinière pour le Hamas et les autres groupes armés opérant dans l’enclave. « C’est une preuve supplémentaire de l’utilisation cynique de la population civile comme bouclier humain », a souligné un officier supérieur du commandement sud, cité par Ynet.
Cette découverte illustre la persistance de la stratégie du Hamas, qui continue à stocker et à préparer des missiles à longue portée malgré les pertes infligées à son infrastructure militaire depuis un an. Les services de renseignement israéliens estiment que le mouvement islamiste conserve encore plusieurs dizaines de roquettes de portée supérieure à 80 kilomètres, capables d’atteindre le cœur d’Israël. « Le Hamas n’a pas renoncé à viser Tel-Aviv, Netanya ou Jérusalem », a rappelé un analyste militaire interrogé par Channel 12.
Depuis le déclenchement de l’opération « Épées de Défense » en 2024, Tsahal a mené des centaines de frappes ciblées pour éliminer les sites de production et de lancement de roquettes. Mais les groupes armés palestiniens ont continué à reconstruire partiellement leurs capacités, en s’appuyant sur des réseaux souterrains et des circuits de contrebande via le sud de la bande de Gaza. D’après un rapport récent de l’Institut Meir Amit pour les renseignements et le terrorisme, certaines composantes des roquettes découvertes ces dernières semaines proviennent d’Iran et du Liban, acheminées par voie maritime jusqu’aux côtes gazaouies.
Les responsables sécuritaires israéliens redoutent que le Hamas tente de reprendre une campagne de tirs massifs dans les prochains mois, notamment à l’approche d’éventuelles négociations internationales sur la reconstruction de Gaza. Une telle manœuvre viserait à renforcer sa position politique tout en provoquant Israël. « La menace des roquettes à longue portée demeure un facteur de déstabilisation régionale », a averti le général (rés.) Amos Yadlin sur i24NEWS.
Sur le terrain, les soldats de la brigade 401 ont poursuivi les opérations de ratissage dans le secteur pour s’assurer qu’aucune autre plateforme de lancement ne soit restée opérationnelle. Les démineurs de Tsahal ont procédé à une destruction contrôlée des roquettes découvertes, évitant tout risque de tir accidentel. Des drones et des unités du génie militaire ont ensuite vérifié la présence d’éventuels tunnels à proximité.
Cette opération témoigne une fois encore de la détermination de Tsahal à neutraliser les menaces avant qu’elles n’atteignent les civils israéliens. Depuis le 7 octobre 2023, plus de 19 000 roquettes ont été tirées depuis Gaza, visant sans distinction des zones habitées, des écoles, des hôpitaux et des centres commerciaux. L’armée israélienne rappelle que plus de 90 % de ces projectiles ont été interceptés par le système Dôme de fer, mais que chaque lancement représente un danger réel pour la population.
Alors que la communauté internationale se concentre sur les aspects humanitaires du conflit, Jérusalem insiste sur le fait que la neutralisation de ces arsenaux n’est pas une option, mais une nécessité stratégique. « Tant que des roquettes pointées vers Tel-Aviv ou Jérusalem existeront, Israël ne pourra pas considérer la guerre comme terminée », a résumé un haut responsable du ministère de la Défense.
Pour de nombreux Israéliens, cette nouvelle interception illustre à la fois la vigilance et l’efficacité de Tsahal, mais aussi la persistance d’un ennemi qui ne désarme pas. Au-delà de la victoire militaire, c’est un combat moral qui se joue : celui du droit d’un État à défendre ses citoyens contre une organisation terroriste qui transforme les écoles en dépôts de missiles.
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