Une fillette innocente, un deuil national.
À Beit Shemesh, des centaines de personnes ont accompagné hier soir la petite Avigail Yaakov z’’l, âgée de seulement 4 ans, tuée dans un dramatique accident de la route alors qu’elle roulait sur sa bimbo (véhicule pour enfant) dans une rue résidentielle. La douleur de cette tragédie a pris un ton inattendu lors des funérailles : le rav Taufik, l’un des orateurs, a relié la mort de l’enfant aux 54 000 ordres de mobilisation envoyés aux jeunes étudiants de yeshiva, évoquant un « kitrug » céleste.
🚗 Une fillette percutée violemment en pleine rue
L’accident s’est produit à 17h07 dans la rue Rabbi Yitzhak Nappha à Beit Shemesh. La fillette roulait à faible allure sur sa petite trottinette enfantine quand un véhicule l’a violemment percutée.
Les premiers secours arrivés sur place – des équipes du Magen David Adom – ont retrouvé la petite inconsciente, sans pouls ni respiration, victime d’un traumatisme crânien sévère et d’un saignement massif. Après des efforts désespérés de réanimation sur place, elle a été transférée dans un état critique à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem. Malheureusement, les médecins ont dû constater son décès.
« Une scène bouleversante. La petite était étendue au sol, grièvement blessée. Nous avons immédiatement lancé des manœuvres de réanimation », ont déclaré les secouristes de Tzalah (ZAKA).
🕯️ Un discours religieux controversé
Lors de la levayah, le rav Taufik a provoqué une onde de choc en interprétant cette tragédie comme un « avertissement divin » :
« Aujourd’hui, nous apprenons que 54 000 convocations à l’armée ont été envoyées aux jeunes des yeshivot. Quel terrible kitrug (accusation céleste)… Qui sait si ce korban (victime) n’a pas été envoyé pour expier un peu ce décret ? »
Un discours qui fait écho à la crainte croissante dans le monde haredi face à l’annonce de nouvelles mobilisations générales, alors même que les combats à Gaza et les tensions avec l’Iran se poursuivent.
Pour rappel, les jeunes ultra-orthodoxes sont traditionnellement exemptés de service militaire, une exception remise en cause par de récentes décisions de la Cour suprême. Le débat fait rage, notamment après que la Knesset n’a pas prolongé la loi encadrant leur exemption.
📢 Une tragédie dans un climat social explosif
L’accident survient dans un contexte tendu. Le monde haredi perçoit les ordres de mobilisation comme une attaque directe contre la Torah et le mode de vie religieux. Et dans les rues de Beit Shemesh, comme ailleurs, l’émotion se mêle à une forme de lecture spirituelle du réel : chaque drame devient un miroir d’un malaise plus profond.
Cette lecture a suscité de vives réactions. Certains rabbins de courants sionistes religieux ont condamné « l’exploitation d’une tragédie pour des propos polémiques ». D’autres ont vu dans les paroles du rav une tentative de réveiller les consciences.
📷 Une ville en état de choc
Les images de la scène, publiées notamment sur Infos-Israel.News, montrent un quartier paisible transformé en lieu de drame. La bimbo renversée, les vêtements d’enfants éparpillés sur la chaussée, des pleurs, des mains qui se serrent. La douleur est palpable.
La mairie de Beit Shemesh, qui a présenté ses condoléances à la famille, a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, et un renforcement de la sécurité aux abords des quartiers résidentiels.
📜 Une fillette symbole d’un peuple en déséquilibre
Avigail Yaakov z’’l n’avait que 4 ans. Mais en quelques heures, elle est devenue un symbole. Celui de l’innocence perdue dans un monde où les conflits sociaux et spirituels prennent parfois le pas sur la réalité humaine.
« Ce n’est pas le moment des accusations. C’est le moment du deuil, de la solidarité, et de la vigilance pour que plus jamais cela n’arrive », a déclaré un représentant de la communauté lors de la shiv’a.
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- Conscription en Israël – article Wikipédia
📍 Le mot d’ordre : protéger les plus fragiles
Si ce drame peut éveiller les consciences, alors qu’il le fasse pour les bonnes raisons : sécuriser nos routes, protéger nos enfants, renforcer la responsabilité collective. Et laisser aux familles le droit de pleurer leurs morts sans que leur douleur ne soit instrumentalisée.
Rédigé par Infos-Israel.News
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