Trafic d’armes depuis la Syrie : deux hommes arrêtés à Tel-Aviv, l’ombre du Hezbollah plane

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C’est une affaire d’apparence locale, mais qui révèle un réseau régional tentaculaire. Deux résidents de Tel-Aviv — un Israélien de 53 ans et un ressortissant érythréen de 34 ans — ont été arrêtés pour avoir introduit illégalement des armes à feu depuis la frontière syrienne.
Selon un communiqué conjoint de la police israélienne et du Shin Bet, les suspects ont été interceptés alors qu’ils transportaient cinq pistolets dissimulés dans des chaussettes, probablement jetés par-dessus la barrière frontalière par des complices opérant du côté syrien.

Les autorités israéliennes affirment que cette méthode, déjà observée ces derniers mois, est typique des réseaux liés à des groupes terroristes opérant dans le sud de la Syrie — notamment des cellules affiliées au Hezbollah et à la Force Al-Qods iranienne.

Un trafic aux ramifications géopolitiques

L’enquête, révélée par Ynet et The Times of Israel, démontre que ces trafics ne sont pas de simples opérations criminelles.
Les armes, souvent légères mais sophistiquées, circulent entre la Syrie, la Jordanie et Israël, alimentant à la fois la criminalité urbaine et les réseaux terroristes.
Un haut responsable du Shin Bet a précisé :

« Ce n’est plus du contrebande classique. Derrière ces transferts se cachent des acteurs motivés par des objectifs idéologiques et sécuritaires. »

Le Hezbollah, qui contrôle de vastes zones du sud syrien, serait indirectement impliqué dans ces flux. Selon des sources occidentales citées par Reuters, les trafiquants profitent du chaos syrien pour écouler des armes issues de stocks iraniens destinés à la milice libanaise.

La frontière nord, passoire stratégique

La région du plateau du Golan reste particulièrement sensible.
Malgré une surveillance accrue par Tsahal, la topographie montagneuse permet à de petits réseaux d’exploiter des failles ponctuelles.
Les trafiquants jettent parfois des colis par-dessus la clôture ou utilisent des drones commerciaux pour livrer les armes.
Ces dispositifs, bien que rudimentaires, ont conduit à une multiplication d’incidents depuis le début de 2025.

Selon Kan News, plusieurs caches d’armes ont été découvertes ces derniers mois dans le nord du pays, notamment près de Katzrin et de Metoula.
Les autorités redoutent que ces trafics ne servent à armer des cellules dormantes d’inspiration jihadiste, ou des groupes criminels susceptibles d’agir contre des cibles israéliennes.

Une coopération régionale renforcée

L’affaire de Tel-Aviv illustre aussi la nouvelle coopération entre Israël et plusieurs États arabes.
Des officiers jordaniens et égyptiens ont récemment participé à une réunion confidentielle à Eilat, consacrée à la lutte contre les trafics transfrontaliers d’armes et de drogue.
Selon Al-Arabiya, ces échanges ont permis de « croiser des renseignements sur des itinéraires logistiques communs à la contrebande d’armes et de drogue ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a salué cette coordination régionale, rappelant que « les trafics qui partent de Syrie financent souvent les mêmes réseaux qui attaquent les civils israéliens ».
Le ministre de la Défense Israël Katz a pour sa part déclaré :

« Quiconque transporte une arme depuis la Syrie doit comprendre qu’il transporte aussi la guerre iranienne contre Israël. »

Les suspects devant la justice

Les deux suspects arrêtés à Tel-Aviv ont été présentés devant le tribunal de district de Nazareth, qui a ordonné leur maintien en détention jusqu’à la fin de la procédure.
Le procureur a retenu les charges de trafic d’armes aggravé et mise en danger de la sécurité nationale.
Les enquêteurs cherchent à déterminer s’ils faisaient partie d’un réseau structuré ou s’ils agissaient pour le compte d’un intermédiaire opérant en Syrie.

Selon la police, le principal suspect aurait déjà été impliqué dans un trafic similaire en 2023, mais l’affaire avait été classée faute de preuves.
Cette fois, les services de renseignement ont intercepté ses communications avec un numéro syrien enregistré dans la région de Deraa, bastion historique des milices pro-iraniennes.

Le spectre de la guerre de l’ombre

Cette affaire intervient dans un contexte d’escalade régionale : frappes israéliennes en Syrie, éliminations ciblées de cadres du Hezbollah au Liban, et opérations du Mossad contre les réseaux iraniens en Europe et en Asie.
Pour les analystes, la contrebande d’armes depuis la Syrie est une extension de la guerre invisible que mène Téhéran contre Israël.

L’expert militaire Ely Karmon, interrogé par i24NEWS, résume :

« Ces trafics permettent à l’Iran de tester les failles israéliennes, de financer ses proxys et d’entretenir un climat d’instabilité permanent. »

Israël, conscient de ce danger, renforce désormais sa surveillance du Golan et déploie des technologies anti-drones issues du système “Skylock”.

Un message clair de Jérusalem

Pour le gouvernement israélien, ce dossier dépasse la simple criminalité.
Il s’agit d’un avertissement envoyé à tous ceux qui collaborent, même indirectement, avec des réseaux liés au Hezbollah ou à l’Iran.
Le ministère de la Sécurité nationale a annoncé la création d’une cellule interservices permanente chargée de suivre les trafics transfrontaliers.

Dans un communiqué adressé à Infos-Israel.News, un haut gradé de la police résume la philosophie de cette lutte :

« Chaque arme interceptée est une attaque évitée. Et chaque trafiquant arrêté, c’est une balle de moins contre Israël. »

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