“Pas de service, pas de vote” : le projet de loi explosif d’Israël Beiteinou secoue la Knesset

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Un débat électrique a éclaté ce mercredi à la Knesset.
Le parti Israël Beiteinou, dirigé par Avigdor Lieberman, a présenté un projet de loi radical : priver du droit de vote tout citoyen israélien n’ayant pas effectué de service militaire ou civil.
Le texte, porté par le député Oded Forer, a déclenché une onde de choc dans le paysage politique israélien, ravivant le clivage brûlant entre égalité du service et poids politique du public haredi.

 “Qui fuit le service ne décidera pas de l’avenir du pays”

“L’idée est simple”, a déclaré Forer depuis la tribune.
“Celui qui refuse de porter le fardeau de la défense nationale ne peut pas décider du sort de ceux qui le portent.”

Cette proposition de loi, baptisée “Pas de service, pas de vote”, vise explicitement à mettre fin à l’inégalité historique entre les citoyens servant dans Tsahal ou le service civil, et ceux bénéficiant d’exemptions — notamment dans le secteur ultra-orthodoxe.

Le parti appelle toutes les “factions sionistes” à se rallier au texte, qu’il présente comme un test moral pour la démocratie israélienne.

 Une proposition qui embrase la coalition

Dans l’hémicycle, la tension était palpable.
Les représentants des partis haredim ont dénoncé une “attaque directe contre la Torah et contre les valeurs juives”, tandis que des députés de droite laïque ont applaudi la mesure.
Le ministre de la Défense Israël Katz a refusé de commenter publiquement, mais plusieurs proches ont évoqué “une idée populiste, dangereuse pour la cohésion nationale”.

De son côté, la ministre Gila Gamliel a pris la parole pour exprimer l’opposition officielle du gouvernement :

“Aucune démocratie au monde ne conditionne le droit de vote à un service militaire. C’est ouvrir la boîte de Pandore.”

Mais Forer rétorque :

“Lorsqu’en Europe ou aux États-Unis on restreint le droit de vote aux criminels ou aux traîtres, personne ne parle d’atteinte à la démocratie. Alors pourquoi Israël, qui vit sous menace permanente, ne pourrait-elle pas exiger une contribution minimale à sa survie ?”

 Le débat de fond : citoyenneté et devoir

Au-delà du tumulte politique, cette initiative soulève une question essentielle :
la citoyenneté israélienne est-elle un droit ou une responsabilité ?

Les partisans du texte estiment que le modèle actuel de conscription universelle est injuste, car des milliers de jeunes haredim bénéficient d’exemptions pendant que d’autres risquent leur vie à Gaza et au Liban.

“On ne peut pas laisser une minorité décider pour ceux qui se battent pour la majorité”, affirme un officier de réserve de la brigade Golani, interrogé par Infos-Israel.News.

Les opposants y voient au contraire un glissement autoritaire et une atteinte à l’égalité démocratique fondamentale, estimant que “priver du vote revient à exclure une partie du peuple”.

 Un projet symbolique dans un Israël fracturé

Depuis les tensions autour du projet de loi sur la conscription, le débat sur le partage du fardeau militaire est devenu le baromètre de la fracture israélienne.
Le slogan “מי שלא מתגייס – לא מצביע” (“Qui ne sert pas ne vote pas”) s’est propagé sur les réseaux, soutenu par des réservistes en colère.

Mais cette loi a peu de chances d’être adoptée à court terme : elle nécessite une majorité que la coalition actuelle, fragilisée par les divisions internes, ne possède plus.

Pourtant, symboliquement, elle marque un tournant.
Elle traduit le ras-le-bol d’une partie de la population israélienne qui estime porter seule le poids de la sécurité nationale.

 Un avertissement politique à Netanyahu

Ce texte met surtout la pression sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé par ses alliés laïcs de “céder systématiquement aux partis haredim”.
En coulisse, plusieurs députés du Likoud reconnaissent que le sujet du service universel sera “impossible à éviter” dans la prochaine session parlementaire.

Un proche de Lieberman conclut :

“Ce projet est peut-être symbolique, mais il dit tout de notre époque :
soit Israël devient un pays de citoyens égaux, soit il se fracture entre ceux qui servent et ceux qui prient.”

 

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