Un nouvel élément glaçant vient s’ajouter à l’analyse de l’attentat meurtrier survenu à Sydney, lors des célébrations de Hanouka, et qui a coûté la vie à quinze membres de la communauté juive. Des images récemment diffusées montrent que les assaillants auraient explicitement indiqué à des passants non juifs de s’éloigner de la zone quelques instants avant le passage à l’acte. Ce détail, lourd de sens, permet de mieux comprendre un aspect troublant des vidéos largement partagées après l’attaque : la présence de nombreux témoins filmant la scène sans intervenir ni chercher à se mettre à l’abri.
Selon plusieurs observateurs ayant visionné le nouveau document, les terroristes auraient procédé à une sélection préalable, verbale ou gestuelle, visant à rassurer les personnes identifiées comme non juives. Cette mise à l’écart ciblée aurait créé une illusion de sécurité pour une partie des personnes présentes, expliquant pourquoi certains ont estimé ne pas être personnellement menacés et se sont contentés de sortir leur téléphone pour filmer l’horreur en cours.
Ce comportement apparent des témoins avait initialement suscité de nombreuses interrogations, voire des critiques. Comment expliquer que des individus puissent rester à proximité d’une scène de massacre sans tenter de fuir ou d’alerter les forces de l’ordre ? Le nouveau témoignage apporte un éclairage inquiétant : l’attaque n’était pas perçue comme un danger universel, mais comme une violence dirigée contre une cible bien définie – les Juifs.
Ce mode opératoire rappelle des schémas déjà observés lors d’attaques antisémites dans d’autres pays. La désignation implicite ou explicite des Juifs comme seules cibles permet aux assaillants de réduire le risque d’intervention extérieure et de neutraliser psychologiquement les témoins. En excluant symboliquement les non-Juifs du champ de la menace, les terroristes s’assurent une forme de passivité ambiante, voire d’indifférence contrainte.
Plusieurs spécialistes de la radicalisation soulignent que cette stratégie s’inscrit dans une logique idéologique claire. L’antisémitisme contemporain, nourri par des discours extrémistes et des récits complotistes, ne vise pas seulement à tuer, mais à isoler la victime, à la désigner comme étrangère au reste de la société. Le message implicite est brutal : « ceci ne vous concerne pas ». Une logique qui fragilise le tissu social et banalise la violence ciblée.
Dans le cas de Sydney, cette dynamique semble avoir pleinement opéré. Les images montrent des passants filmant la scène à distance, sans signe de panique immédiate. Certains paraissent même convaincus qu’ils ne courent aucun risque personnel. Cette perception, si elle est confirmée, constitue une victoire supplémentaire pour les terroristes, qui parviennent ainsi à imposer leur lecture du monde : une société fragmentée où la vie de certains vaut moins que celle des autres.
Pour la communauté juive australienne, cette révélation renforce un sentiment déjà très présent depuis l’attentat. Beaucoup parlent d’un basculement psychologique majeur. Le danger n’est plus seulement la violence elle-même, mais l’idée qu’elle puisse se produire sous les yeux d’une majorité qui se sent extérieure à la menace. Le fait que des non-Juifs aient pu être explicitement rassurés par les assaillants ne fait qu’accentuer ce malaise.
Les autorités australiennes n’ont pas encore officiellement confirmé l’interprétation de ces images, mais l’enquête se poursuit. En attendant, les responsables communautaires appellent à ne pas détourner le regard. Ils rappellent que l’histoire a montré à maintes reprises que la violence ciblée, lorsqu’elle est tolérée ou perçue comme « non concernante », finit toujours par s’étendre.
Ce nouvel élément remet également en question la narration selon laquelle il s’agirait d’un acte de violence aveugle. Tout indique au contraire une attaque idéologique structurée, avec une intention claire de viser une population spécifique tout en neutralisant l’environnement immédiat. Cette précision méthodologique rapproche encore davantage l’attentat de Sydney des grandes attaques antisémites qui ont marqué les dernières décennies en Europe et en Amérique du Nord.
Au-delà du choc immédiat, cette révélation pose une question fondamentale aux sociétés occidentales : que se passe-t-il lorsque des citoyens estiment être en sécurité simplement parce que la violence vise « les autres » ? Pour la communauté juive, la réponse est déjà connue. Pour le reste du monde, le réveil pourrait être brutal.






