À l’Élysée, devant le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, Emmanuel Macron a choisi de hausser le ton contre Israël. Le président français a accusé l’État hébreu de « piétiner toutes les lois » dans sa conduite de la guerre à Gaza, estimant que la situation humanitaire était « pire que jamais depuis octobre 2023 ». S’il a rappelé le droit d’Israël à lutter contre le terrorisme, il a jugé « inacceptable » le prix payé par les civils palestiniens.
« Nous avons soutenu Israël dès le 7 octobre, nous avons condamné le Hamas. Mais nous ne pouvons pas avoir de doubles standards », a déclaré Macron. En comparant implicitement l’action israélienne à l’agression russe en Ukraine, il a estimé qu’« on ne peut pas condamner Moscou et se taire face à Gaza ».
Le président français a fustigé les « déplacements forcés » de populations et exigé un accès humanitaire complet à l’enclave, qualifiant cette exigence de « priorité absolue ». Derrière son discours, un message clair : Paris continue de plaider pour une solution politique, qui passerait par la libération des otages, le désarmement du Hamas et la création d’un État palestinien « vivant aux côtés d’Israël ».
L’Europe se divise
Ces déclarations surviennent alors que six pays européens — Espagne, Irlande, Norvège, Slovénie, Islande et Luxembourg — ont publié une condamnation conjointe de la stratégie israélienne dite « Chariots de Gédéon », qui prévoit un contrôle prolongé de Gaza. Les ministres des Affaires étrangères de ces États dénoncent une « violation du droit international » et mettent en garde contre toute modification démographique ou territoriale imposée par Israël. Selon eux, une escalade militaire « aggraverait le drame humanitaire et mettrait en danger les otages ».
De son côté, l’Union européenne exprime une inquiétude croissante. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a demandé la levée du blocus, accusant Israël de ne pas respecter ses obligations en tant que « puissance occupante ». Elle a critiqué le projet israélien de déléguer la distribution de l’aide à des acteurs privés, estimant qu’il « sape les principes humanitaires ».
Une crise diplomatique profonde
Pour Israël, ces attaques verbales s’ajoutent à une série d’initiatives hostiles venues de ses alliés européens. Déjà fragilisée par l’annonce d’Emmanuel Macron de reconnaître un État palestinien à l’ONU, la relation franco-israélienne se détériore encore. À Jérusalem, on dénonce un « deux poids, deux mesures » et une Europe prompte à condamner Israël mais lente à désigner le Hamas comme unique responsable de la guerre.
Dans un contexte où Tsahal affronte des combats acharnés à Gaza-Ville et doit contenir la menace du Hezbollah au nord, ce front diplomatique apparaît comme une nouvelle tentative d’isoler Israël. Comme le rappelait récemment un éditorial sur Infos-Israel.News, « exiger d’Israël une retenue que nul autre pays n’accepterait relève d’une hypocrisie manifeste ».
Conclusion
Le discours de Macron et les condamnations européennes traduisent moins une inquiétude humanitaire qu’une fracture politique croissante : une Europe qui se veut gardienne des principes universels face à un Israël qui lutte pour sa survie. Mais en assimilant la guerre contre le Hamas à une violation systématique du droit, Paris et ses partenaires risquent d’affaiblir leur propre crédibilité. Car sans neutralisation du terrorisme islamiste, aucune résolution, aucune conférence internationale, ne pourra garantir la paix au Proche-Orient.
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