Le régime iranien tremble. Sous le choc d’une série d’opérations secrètes attribuées à Israël et aux services du Mossad, le président Massoud Pezeshkian a présenté au Parlement deux lois draconiennes visant à « protéger la sécurité nationale » — un euphémisme pour désigner la traque de toute forme de lien, réel ou supposé, avec Israël.
Quelques mois à peine après la guerre dite des « douze jours », qui avait mis à nu la vulnérabilité des infrastructures iraniennes face aux capacités de renseignement israéliennes, Téhéran tente de reprendre la main. Les explosions mystérieuses survenues dans des bases militaires et des installations sensibles ont créé une onde de panique dans les cercles du pouvoir. Désormais, la riposte se fait juridique — et sanguinaire.
Les deux lois de la peur
Le premier texte adopté impose un contrôle total sur l’usage des drones civils et militaires. Tout appareil non enregistré auprès du ministère de la Défense sera considéré comme suspect.
« Toute fabrication, importation, possession ou entraînement lié à un drone sans autorisation officielle constituera une infraction grave », stipule la loi.
Les détenteurs d’appareils non déclarés disposent de trois mois pour régulariser leur situation. Passé ce délai, la sanction ira de deux à cinq ans de prison, assortie d’amendes lourdes. Ce durcissement traduit la paranoïa du régime face aux infiltrations technologiques : plusieurs opérations du Mossad auraient été menées, selon des sources étrangères, à l’aide de micro-drones armés ou de dispositifs de surveillance importés clandestinement.
Le second texte, bien plus grave, étend la peine de mort à une large gamme d’activités qualifiées de « collaboration avec l’ennemi ».
L’article premier précise :
« Toute opération menée pour le compte d’Israël ou en coopération avec un État ennemi, y compris les États-Unis ou tout régime dépendant d’eux, sera passible de la peine capitale. »
L’article suivant élargit la définition du crime à toute assistance “directe ou indirecte” — qu’elle soit militaire, technologique, économique ou médiatique — susceptible d’« accorder une légitimité » à Israël. En clair : soutenir publiquement l’existence même de l’État hébreu pourrait suffire à valoir la mort.
Le spectre du Mossad
Ces nouvelles lois témoignent de la panique sécuritaire qui règne à Téhéran depuis l’enchaînement d’assassinats ciblés, de fuites internes et d’attaques informatiques attribuées à Israël.
Le Mossad, devenu dans la propagande iranienne un ennemi fantasmé omniprésent, est accusé d’avoir infiltré les cercles militaires, scientifiques et même politiques.
Les médias iraniens eux-mêmes évoquent désormais une « invasion invisible », tandis que plusieurs officiers des Gardiens de la révolution ont été arrêtés pour « négligence ou collaboration ».
« Les capacités surnaturelles d’Israël et du Mossad », ironise un éditorial du site Kikar HaShabbat, « ont plongé la République islamique dans un état de panique religieuse et politique. »
Une dérive totalitaire assumée
Le président Pezeshkian, élu sur un profil présenté comme “modéré”, montre désormais un visage résolument répressif. Sous la pression du clergé et du renseignement militaire, il a choisi la ligne dure, celle d’une théocratie obsédée par la loyauté absolue.
Cette législation rappelle les grandes purges des années 1980, lorsque des centaines d’Iraniens furent exécutés pour des liens présumés avec Israël ou l’Occident.
Les ONG de défense des droits humains dénoncent une criminalisation de la pensée : une simple collaboration économique avec une entreprise israélienne ou une déclaration favorable à la normalisation pourrait désormais conduire à l’échafaud.
Israël silencieux mais attentif
À Jérusalem, les autorités n’ont pas officiellement commenté cette escalade, mais les analystes israéliens y voient le signe d’une fragilité croissante du régime. Un responsable sécuritaire confie sous anonymat :
« Quand un pays menace de mort quiconque respire une idée étrangère, c’est qu’il a déjà perdu la guerre du renseignement. »
Pour Israël, ces mesures confirment l’efficacité des opérations menées en Iran ces dernières années — sabotages d’usines d’armement, neutralisation de responsables nucléaires et campagnes cybernétiques ciblées — qui ont révélé au monde l’impuissance structurelle du régime face à l’intelligence technologique israélienne.
Une République assiégée par ses propres démons
En voulant verrouiller le pays contre les “infiltrés sionistes”, l’Iran se replie un peu plus sur lui-même. Mais cette fuite en avant ne fait qu’exposer les failles d’un État divisé, où la peur du Mossad sert à museler la société.
Le peuple iranien, épuisé par les sanctions et la répression, devient le premier otage de cette psychose sécuritaire.
Dans les mots d’un exilé iranien à Tel-Aviv :
.« Le Mossad n’a pas besoin d’entrer en Iran. C’est la peur du Mossad qui dirige le pays. »