Alors que l’attention médiatique est braquée sur Gaza ou l’Iran, une menace stratégique plus sourde se profile à l’est de la Méditerranée : la Turquie d’Erdogan s’apprête à signer un contrat militaire de 5,6 milliards de dollars avec l’Allemagne et la Grande-Bretagne pour l’achat de 40 chasseurs Eurofighter Typhoon – une avancée majeure dans la course régionale à la puissance aérienne.
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Un achat aux conséquences géopolitiques claires
Ce contrat européen s’ajoute à une autre transaction militaire en négociation avec les États-Unis : Ankara vise l’acquisition de deux escadrons de F-16 Block 70 et la modernisation de sa flotte actuelle. L’ambition est claire : remplacer le F-35 américain que la Turquie n’a jamais reçu, écartée du programme depuis qu’elle a fait l’acquisition de systèmes antiaériens russes S-400.
L’Eurofighter Typhoon, développé conjointement par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, est un appareil multi-rôle de génération 4.5, capable d’assurer la supériorité aérienne comme des frappes au sol, à haute altitude et avec une agilité redoutable.
🇹🇷 Cette modernisation massive marque le retour en force du complexe militaro-industriel turc, et selon un haut responsable israélien interrogé par The Jerusalem Post, ce n’est pas une menace directe pour Tsahal aujourd’hui, mais un “mal de tête stratégique” pour demain.
Israël doit-elle s’inquiéter de la montée en puissance turque ?
Si Israël conserve une supériorité nette dans les airs avec sa flotte de F-35 Adir furtifs, l’intégration des Typhoons dans l’armée turque pose une vraie question de doctrine : que cherche Ankara ?
Le signal est inquiétant :
« Ce n’est pas un bouleversement immédiat pour notre supériorité, mais c’est un développement qui indique clairement la volonté turque de rééquilibrer les rapports de force dans la région », a déclaré un analyste sécuritaire israélien.
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Erdogan réarme — et Jérusalem regarde sans agir ?
Le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, n’a pas mâché ses mots face à l’inaction du gouvernement :
« Si Israël avait un ministère des Affaires étrangères qui fonctionne, ou un gouvernement digne de ce nom, cette transaction aurait été bloquée depuis longtemps. Erdogan veut équilibrer la puissance aérienne d’Israël, et nous regardons sans bouger. »
Rappelons qu’Ankara possède déjà la marine la plus puissante du Moyen-Orient, et déploie une stratégie navale, aérienne et dronique impressionnante. Sa base en Libye, sa coopération avec le Qatar, et sa présence militaire dans le nord de la Syrie et de l’Irak lui confèrent une profondeur stratégique sans équivalent dans la région.
Israël peut-il encore garder l’avantage stratégique ?
Si les Typhoons ne disposent pas des capacités furtives des F-35 israéliens, ils amélioreront drastiquement la souplesse opérationnelle de l’armée de l’air turque. Ils permettent à la Turquie de se positionner non seulement face à la Grèce ou à l’Arménie, mais aussi comme un contrepoids potentiel à l’influence israélienne au Levant et en Méditerranée orientale.
Le plus préoccupant ? L’effort turc ne se limite pas aux avions :
Ankara développe aussi ses propres drones, ses missiles balistiques de moyenne portée, et étend discrètement ses partenariats industriels militaires avec la Chine et le Pakistan.
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Quand l’inaction diplomatique devient un risque militaire
Alors qu’Israël est accaparé par les fronts au nord et au sud, la Turquie trace sa voie de manière méthodique et ambitieuse. L’Europe, malgré ses désaccords avec Erdogan sur les droits humains ou la question kurde, continue de lui vendre des armements de pointe.
Il y a là un échec diplomatique cuisant, souligné par Lapid :
« L’Allemagne et le Royaume-Uni livrent à une Turquie autoritaire des moyens aériens avancés, pendant qu’Israël détourne le regard. »
Face à cela, la sécurité nationale israélienne exige un réveil stratégique immédiat, au-delà des préoccupations électorales ou des guerres d’opinion.
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