Dans un geste symbolique fort, le gouvernement israélien a voté dimanche matin le changement du nom officiel du conflit. L’“opération Épées de fer” devient désormais la “Guerre de la Résurrection” (Milhemet HaTkouma). Benyamin Netanyahou y voit la continuité historique de la guerre d’Indépendance de 1948.
Selon les informations publiées par Amit Segal à 12h10, la décision a été entérinée lors du conseil des ministres :
« Le gouvernement a approuvé le changement du nom de la guerre en “Milhemet HaTkouma” — la Guerre de la Résurrection. »
(Source : Amit Segal, Telegram, 19.10.2025)
Peu après, le Premier ministre a pris la parole :
« C’est la guerre de la résurrection de notre peuple, dans le prolongement direct de la guerre d’indépendance. Les médailles et décorations de nos soldats porteront désormais ce nom. »
Cette décision vise à raviver le sentiment d’unité nationale au moment où Israël se prépare à reprendre les hostilités après les violations répétées du cessez-le-feu par le Hamas.
Un geste hautement symbolique
Le choix du mot “Résurrection” n’est pas anodin. Il évoque à la fois la renaissance du peuple juif après la Shoah et la résilience d’Israël après les massacres du 7 octobre 2023.
L’expression “Milhemet HaTkouma” figurait déjà dans plusieurs discours de Netanyahou depuis le printemps. Elle devient désormais l’appellation officielle utilisée par le gouvernement, l’armée et les médias publics.
Réactions au sein du cabinet
La ministre Orit Strook (Parti religieux sioniste) a été la seule à voter contre, jugeant « inutile de changer de nom alors que la guerre n’est pas terminée ». Le ministre Amichaï Chikli s’est abstenu.
Mais la quasi-totalité du cabinet, y compris les ministres modérés du Likoud, a soutenu la décision.
Les nationalistes Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, souvent critiques à l’égard de Netanyahou, ont salué « un signal de force et de continuité historique ».
« Il est temps de briser les illusions. Ce n’est pas une opération, c’est une guerre pour la survie d’Israël », a déclaré Ben-Gvir.
(Source : Channel 14, 19.10.2025 – https://www.14news.co.il)
Un contexte militaire de tension
Quelques minutes avant le vote, l’armée israélienne a lancé plusieurs frappes sur Rafah et Jabaliya, en riposte aux violations du Hamas.
Des sources militaires citées par Ynet indiquent que Tsahal “prépare un nouveau cycle d’attaques aériennes coordonnées avec des unités au sol positionnées le long de la ligne jaune.”
(Source : Ynet News, 19.10.2025 – https://www.ynetnews.com)
Ces actions visent à consolider la nouvelle frontière défensive tracée à l’est de Gaza — la fameuse “ligne jaune” — et à empêcher toute reconstruction des infrastructures du Hamas.
Analyse — une guerre morale et existentielle
En rebaptisant l’opération, Israël cherche à redonner un cadre historique et spirituel à sa lutte.
Le politologue Avi Dichter explique :
« Après le 7 octobre, nous ne combattons plus seulement pour notre sécurité, mais pour notre droit à exister. La guerre de la Résurrection, c’est la renaissance de l’État juif face à ceux qui veulent le détruire. »
(Source : Jerusalem Post, 19.10.2025 – https://www.jpost.com)
Le choix du nom marque aussi un tournant psychologique : Israël ne parle plus d’une “campagne militaire”, mais d’une épreuve nationale.
Cette symbolique renforce la cohésion du front intérieur, alors que la société israélienne porte encore le traumatisme du 7 octobre et des otages toujours retenus à Gaza.
Conséquences internationales
Les chancelleries occidentales observent ce changement avec prudence.
Certains diplomates européens craignent que cette rhétorique religieuse ne durcisse la position israélienne face à la pression pour une solution politique.
Mais pour la majorité des Israéliens, ce nouveau nom traduit une certitude : la guerre ne fait que commencer.
Conclusion —
En baptisant son offensive “Guerre de la Résurrection”, Israël transforme un conflit en symbole.
Plus qu’une bataille contre le Hamas, c’est une lutte pour la survie et la dignité d’un peuple.
Et dans le ciel de Gaza, où les avions reprennent leur ronde, le message est clair : Israël n’a pas l’intention de mourir une seconde fois.
Sources principales :
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Amit Segal, Telegram, 19.10.2025
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Times of Israel, 19.10.2025 – https://www.timesofisrael.com
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Ynet News, 19.10.2025 – https://www.ynetnews.com
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Jerusalem Post, 19.10.2025 – https://www.jpost.com
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Channel 14 News, 19.10.2025 – https://www.14news.co.il
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