Ouri Portal, 13 ans, ne reviendra jamais de ce qui devait être une simple sortie entre amis. Ce mercredi, le parquet israélien a annoncé l’inculpation de deux adolescents, l’un âgé de 17 ans, l’autre de 13 ans et demi, pour homicide par négligence grave, après avoir joué avec une arme à feu à Rishon LeTsion, provoquant la mort dramatique d’Ouri, touché en plein cœur par un tir accidentel.
Malgré le fait que le jeune de 13 ans soit celui qui a appuyé sur la détente, le tribunal a décidé de poursuivre également le plus âgé, car il est celui qui a pris le pistolet de son père sans autorisation et l’a amené à l’école, déclenchant ainsi une chaîne d’événements mortels. Un drame qui a choqué l’opinion publique israélienne et relancé le débat brûlant sur la sécurité des armes à feu dans les foyers israéliens.
Un enchaînement tragique
Selon l’acte d’accusation, le jeune de 17 ans avait subtilisé l’arme de son père depuis la maison familiale, malgré les obligations légales de stockage sécurisé. Le lendemain, il s’est rendu à l’école avec l’arme dans son sac, avant de partir dans l’après-midi, avec Ouri Portal ז »ל et deux autres amis, jouer dans les dunes de sable à l’est de la ville.
Sur place, il aurait montré à ses camarades comment tirer, mimant des gestes avec assurance. Puis, selon le témoignage des présents, Ouri aurait demandé à tenir le pistolet. L’un des adolescents – âgé de 13 ans et demi – aurait alors tourné l’arme vers lui et, en appuyant involontairement sur la détente, tiré un coup à bout portant.
La balle a touché Ouri en plein thorax, provoquant une hémorragie massive. Deux des garçons ont pris la fuite. Les deux autres ont tenté de lui porter secours. Le plus âgé a alors appelé le numéro d’urgence du Magen David Adom, affirmant dans un premier temps qu’Ouri avait été blessé par un tir provenant d’un véhicule inconnu. Rapidement, cependant, la vérité a été révélée : il s’agissait d’un tir accidentel pendant un jeu irresponsable.
Les secours ont transporté Ouri à l’hôpital, mais les médecins n’ont pu que constater son décès.
Un pays en état de choc
Ce drame remet en lumière la question épineuse de l’accès aux armes dans les foyers israéliens. Dans un pays où le port d’arme est fréquent, notamment chez les anciens militaires et les forces de sécurité, les règles de stockage strictes ne suffisent manifestement plus à garantir la sécurité des enfants.
À la suite de ce drame, le ministère de la Sécurité nationale a annoncé une modification immédiate des procédures d’entreposage des armes. Désormais, tout détenteur légal d’une arme devra la remettre aux autorités s’il quitte le territoire israélien pendant plus de 48 heures.
Deux jeunes vies brisées
Les familles des deux adolescents mis en cause, sans antécédents judiciaires, sont aujourd’hui en état de choc absolu. Aucun des deux jeunes n’a de profil délinquant. Ils étaient des amis proches d’Ouri, et le drame a plongé leur entourage dans une douleur indicible.
« Ce n’était pas un crime, c’était une erreur… mais une erreur qui a coûté une vie », a déclaré un proche de l’un des accusés.
La police a souligné que le fait que le jeune de 17 ans ait appelé les secours montre une prise de conscience tardive mais réelle, bien que cela ne suffise pas à annuler la responsabilité initiale d’avoir sorti une arme létale de sa cachette.
Une société qui doit regarder en face ses responsabilités
Ce drame doit pousser la société israélienne à réévaluer sérieusement la culture de l’arme. Car les enfants ne devraient jamais avoir accès à des pistolets, et aucun adolescent ne devrait pouvoir en apporter un dans une cour d’école.
Un pays en guerre ne doit pas être un pays où les enfants s’entraînent à la guerre entre eux.
Infos-Israel.News appelle à renforcer les contrôles, éduquer les familles, et impliquer les écoles dans une sensibilisation urgente et massive.
Le nom d’Ouri Portal ne doit pas devenir une simple statistique judiciaire. Il doit marquer le début d’une nouvelle prise de conscience, pour qu’aucun autre parent n’ait à vivre ce cauchemar.
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