À la Knesset, les mots d’Iris Bernstein ont résonné comme une gifle contre l’establishment militaire et judiciaire. Belle-mère du lieutenant-colonel Yonatan (Bernash) Tzur, ancien commandant de l’unité d’élite Nahal tombé lors des combats du 7 octobre, elle a dénoncé avec virulence la conduite de la guerre à Gaza. Pour elle, la retenue israélienne est une erreur mortelle : « Les habitants de Gaza qui refusent de se déplacer vers le sud sont des condamnés. À Gaza, il n’y a pas d’innocents. Cette population qui s’entête à rester dans ses maisons fait partie de la résistance, elle constitue la réserve de combat du Hamas. » En quelques phrases, Bernstein a balayé le discours humanitaire dominant, transformant la question civile en enjeu militaire.
Sa colère s’est tournée aussi contre le système judiciaire israélien, accusé de freiner l’action de Tsahal : « Nous menons une guerre à hauteur de gazon et à hauteur de la Cour suprême. La procureure militaire générale se préoccupe de la vie de l’ennemi au lieu de la vie de nos soldats et leur lie les mains. » Dans ses propos, relayés par Arutz Sheva et Israel Hayom, elle appelle à rompre avec une guerre d’usure où Israël « hésite à faire mal à l’ennemi ». Au contraire, elle exige une stratégie claire : pas de manœuvre terrestre qui enverrait des jeunes combattants « dans les pièges de mort de Gaza », mais un blocus total, l’arrêt des approvisionnements en eau, nourriture et carburant, et des frappes aériennes massives jusqu’à destruction des infrastructures ennemies. Dans une société israélienne où la douleur des familles endeuillées se mêle à la colère, son discours exprime une frustration partagée : celle de voir l’armée engagée dans un conflit long, sans horizon décisif.
Son message va plus loin qu’une critique militaire : il s’agit d’un appel politique à « vaincre l’ennemi sans détour ». Elle réclame une guerre de siège, une pression maximale, et surtout la fin des demi-mesures. Dans son intervention, Bernstein souligne qu’il ne s’agit pas d’une revanche personnelle, mais d’une exigence nationale pour honorer la mémoire des soldats tombés. Sa voix rejoint celles d’un courant de plus en plus audible dans l’opinion israélienne, pour qui la protection des soldats prime sur les considérations internationales. Mais ses propos divisent : pour les uns, elle exprime une vérité nécessaire, pour d’autres, cités par Haaretz, ils risquent d’enraciner encore davantage le cycle de violence et d’aliéner Israël sur la scène diplomatique. Quoi qu’il en soit, son intervention démontre que la société israélienne est travaillée par une tension fondamentale : comment mener une guerre existentielle contre le Hamas, tout en restant fidèle aux principes moraux qu’elle s’est elle-même fixés. Bernstein, en affirmant que « Gaza doit être écrasée depuis les airs », met en lumière ce dilemme brûlant, et place le débat au cœur même de la Knesset.
Sources : Arutz Sheva (14.09.2025), Israel Hayom (14.09.2025), Haaretz (14.09.2025), Infos-Israel.News
.