Gaza : faut-il suspendre l’aide humanitaire tant que le Hamas retient les corps des otages ?

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Tandis que les camions d’aide humanitaire continuent de franchir Rafah, le militant israélo-arabe Yoseph Haddad s’indigne : comment Israël peut-il honorer sa part d’un accord que le Hamas viole ouvertement en refusant de restituer les corps des otages ? Son cri du cœur soulève une question centrale : où placer la frontière entre devoir moral et sécurité nationale ?

Depuis plusieurs semaines, des convois humanitaires autorisés par Israël, supervisés par les Nations unies et financés en partie par le Qatar et l’Union européenne, entrent quotidiennement à Gaza. Ces camions transportent nourriture, carburant et matériel médical pour une population civile épuisée.
Mais dans le même temps, le Hamas retient encore dix-huit dépouilles israéliennes et étrangères, dont celles d’otages assassinés le 7 octobre.

Dans un message publié sur ses réseaux le 19 octobre 2025, Yoseph Haddad, ancien officier de Tsahal et fondateur de l’ONG Together – Vouch for Each Other, a fustigé cette situation :

« Honte et scandale que les camions pour Gaza continuent d’entrer ! Pourquoi continuons-nous à tenir notre part de l’accord quand l’autre camp ne le fait pas ? Pas un camion, pas une caisse tant que le dernier corps n’aura pas été rendu. »
(Source : Yoseph Haddad, Telegram, 19.10.2025)

Une position tranchée mais populaire
Haddad exprime la colère d’une partie de l’opinion israélienne. De nombreux citoyens jugent incompréhensible que l’État autorise un flux d’aide « gratuit » vers un territoire toujours contrôlé par le Hamas. Un sondage publié par Channel 12 le 18 octobre indique que 58 % des Israéliens estiment que « l’aide doit être conditionnée à la restitution des otages ou des corps ».

Cette indignation s’est accrue après que le Hamas a rendu deux dépouilles, puis interrompu les négociations. Pour beaucoup, chaque convoi franchissant Rafah équivaut à une récompense offerte à l’organisation terroriste.

Les impératifs humanitaires
Du côté des agences internationales, le ton est tout autre. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) rappelle que plus de 70 % des habitants de Gaza dépendent de l’aide extérieure pour survivre.
« Empêcher la livraison de nourriture reviendrait à punir des civils innocents pour les crimes du Hamas », déclare Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour les territoires palestiniens.
(Source : OCHA – UN Press Release, 17.10.2025 – https://www.unocha.org)

Même certains responsables israéliens tempèrent la position de Haddad. Un officier cité par Ynet explique :

« Nous contrôlons le contenu des camions, et nous savons que la majorité de l’aide ne profite pas directement au Hamas. Mais il faut que la communauté internationale comprenne : cette aide doit cesser d’être un levier unilatéral. »
(Source : Ynet News, 18.10.2025 – https://www.ynetnews.com)

Le dilemme moral
Suspendre l’aide serait une arme politique efficace, mais risquée. Les experts du Jerusalem Institute for Strategy and Security (JISS) notent que l’interruption de l’aide pourrait provoquer une crise sanitaire majeure, renforcer le ressentiment populaire contre Israël et offrir au Hamas un nouveau prétexte pour rallumer le conflit.
Pour le chercheur Oded Eran, « Israël doit exiger un mécanisme d’inspection indépendant plutôt qu’un embargo total. La bataille morale se gagne aussi par le maintien de la dignité humaine. »
(Source : JISS Policy Paper, octobre 2025 – https://jiss.org.il)

Les précédents historiques
En 2014 déjà, après l’opération Bordure protectrice, un débat identique avait éclaté : Israël devait-il permettre la reconstruction de Gaza tant que le Hamas restait armé ? Dix ans plus tard, la même question ressurgit — aggravée par le fait que le Hamas utilise parfois l’aide humanitaire pour reconstituer ses stocks.

Le cri de Yoseph Haddad traduit la colère d’un pays endeuillé, lassé d’un ennemi cynique.
Mais priver Gaza d’aide risquerait de faire de la faim un instrument politique.
Entre humanité et sécurité, Israël marche sur une ligne de feu : celle d’une démocratie confrontée à la barbarie, qui cherche encore à rester morale sans être naïve.

Sources principales :

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