Face à l’épidémie de rougeole : des dizaines de grands rabbins publient un appel d’urgence à la vaccination

0
19
Soyez le premier informé - Rejoignez notre page Facebook.

Alors que la rougeole connaît en Israël une recrudescence inquiétante, marquée par des hospitalisations en hausse et des décès parmi des nourrissons non vaccinés, une initiative rare et transversale a vu le jour : des dizaines de rabbins, parmi les plus éminents du pays, ont signé un “kol koreh” appelant explicitement à la vaccination obligatoire des enfants conformément aux instructions médicales.

Le document, rédigé à l’initiative de la caisse de santé Meuhedet — particulièrement influente dans le secteur religieux — témoigne d’une mobilisation inhabituelle de la part des autorités spirituelles.
Le message, clair et sans ambiguïté, s’adresse aux parents comme aux adultes : ne pas vacciner constitue un danger, et pourrait être considéré comme une transgression grave de “Lo ta’amod al dam re’ekha” — ne pas rester passif face au sang de ton prochain.

Le ton adopté par les signataires reflète l’urgence sanitaire actuelle.
Selon les données du ministère de la Santé, plus de 600 personnes ont déjà été hospitalisées depuis le début de la saison, dont plusieurs dans un état sévère.
Douze patients sont encore hospitalisés, et huit enfants non vaccinés ont perdu la vie, victimes d’une maladie que la médecine moderne sait prévenir depuis des décennies.
Une statistique alarmante domine : 50 % des patients actuellement hospitalisés ne sont pas vaccinés du tout, ce qui confirme la forte corrélation entre absence de vaccination et complications.

Les signataires du kol koreh couvrent tout le spectre religieux :
des décisionnaires d’envergure comme le rav David Yossef, le rav Shalom Machpoud, le rav Dovid Cohen, le rav Nissim Karelitz, le rav Asher Weiss, ainsi que de nombreux rabbins de villes, chefs de communautés et poskim reconnus.
C’est un front spirituel uni, rarement vu autour d’un sujet médical, qui se mobilise pour avertir la population.

Dans leur lettre, les rabbins commencent par rappeler les faits :
« לאחר שנתבאר לנו על ידי רופאי מאוחדת… על התפשטות מחלת החצבת המסוכנת… ולצערנו כבר אבדו כמה וכמה נפשות יקרות מישראל… ובתוכם תינוקות שנלקחו בדמי ימיהם ».
Ils évoquent une réalité tragique : des enfants arrachés à la vie avant même d’avoir pu la commencer, parce qu’ils n’étaient pas vaccinés.

Le message des rabbins s’appuie ensuite sur les principes fondamentaux de la halakha, en rappelant les obligations de préservation de la santé, du corps et de la vie.
Ils déclarent sans détour :
« היות והוברר כי החיסון נגד החצבת בדוק ומנוסה ויעילותו הוכחה… חייבים כל אב ואם לחסן את ילדיהם על פי הוראות הרופאים ורשויות הבריאות. »
Ce n’est pas une recommandation : c’est un devoir halakhique, dont la transgression pourrait mettre autrui en danger.

Les rabbins ajoutent une mise en garde sévère contre ceux qui négligeraient cette obligation :
« מי שמזניח עניין זה… הרי הוא עובר על איסור חמור של לא תעמוד על דם רעך… והוא דומה לשופך דמים ח »ו. »
La comparaison est forte, volontaire, et vise à briser l’indifférence :
le parent qui refuse le vaccin risque de devenir, même sans intention, un vecteur de danger pour autrui — enfants fragiles, malades, femmes enceintes, personnes immunodéprimées.

Cette prise de position puissante reflète un changement notable après des années où une partie du public religieux restait hésitante ou influencée par des campagnes de désinformation.
Le rôle de Meuhedet est ici mis en avant : la caisse de santé bénéficie d’une confiance de longue date dans le secteur orthodoxe, notamment pour son respect des codes religieux.
Les rabbins saluent ce partenariat, soulignant que les équipes médicales « פועלים רבות להביא את החיסונים… באופן המתאים לדרכי הצניעות ».

Le rav Moché Brim, responsable du secteur haredi à Meuhedet, explique que l’initiative découle d’un travail de terrain patient et personnel :
les coordinateurs communautaires ont approché un à un les rabbanim, leur présentant la gravité des chiffres et les risques réels.
Tous les rabbins consultés ont soutenu l’appel — beaucoup l’ont même renforcé.

Le rav Brim ajoute que la campagne de sensibilisation était une priorité absolue :
« פנינו… כחלק ממאמץ החירום… לרבות הקמת עמדות חיסון מיוחדות ומותאמות ».
Plusieurs cliniques ont en effet créé des espaces de vaccination adaptés aux normes de modestie exigées par leur public.

Meuhedet rappelle enfin que le vaccin est disponible gratuitement, sans conditions, et appelle les parents à se présenter de toute urgence dans leurs cliniques.
Le message, relayé dans les synagogues, les quartiers, les médias communautaires, vise à atteindre les familles qui peuvent encore protéger leurs enfants — et protéger les autres.

Au-delà de la santé publique, cet appel révèle aussi une dimension morale et sociale.
Face à une maladie connue, maîtrisable et pourtant meurtrière dans les populations non vaccinées, la société religieuse israélienne choisit d’unir ses voix.
Une unité qui survient à un moment de fracture nationale, et qui rappelle un principe fondamental du judaïsme :
“כל המציל נפש אחת מישראל כאילו קיים עולם מלא” — celui qui sauve une vie sauve un monde entier.

Dans un climat national marqué par les crises sécuritaires, politiques et sociales, cet appel collectif des rabbins renvoie l’État et la société à leur responsabilité la plus élémentaire : protéger les plus vulnérables.
Alors que la rougeole continue de se propager, que des hôpitaux accueillent encore des nourrissons en état critique, que des familles pleurent des pertes évitables, cette mobilisation spirituelle sonne comme une alarme : la négligence n’est plus une option.

Le message des rabbins est sévère, mais profondément ancré dans une réalité douloureuse :
prévenir la maladie est un devoir moral, religieux, social — et désormais vital.

 

Infos Israel News en direct d’Israël 

Ce qu'on vous cache - CQVC 

Rak Be Israel, le top d’Israël !