Ce qui, vu du ciel, ressemble à un petit paradis caché à l’extrémité de la promenade d’Eilat, non loin de l’hôtel Herods, cache en réalité une histoire bien moins idyllique. Un débat animé a récemment enflammé les réseaux sociaux locaux, lorsqu’une internaute, intriguée par une photo aérienne, a demandé quel était cet « îlot » et s’il valait la peine de s’y aventurer. Les réponses n’ont pas tardé, et elles sont loin de brosser un portrait flatteur : sur place, ce que l’on appelle localement « la lagune » est aujourd’hui bien loin des cartes postales.
Ce coin d’Eilat porte en réalité plusieurs noms non officiels : « la lagune de l’Est », « la lagune de Nathan », « la lagune du Nord » ou encore, plus pompeusement, « la lagune de la paix », comme l’indique son modeste article sur Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lagune_de_la_paix
Mais la vérité est bien moins reluisante : il s’agit d’une lagune artificielle dont la construction a débuté en 1995. À l’époque, l’ambition était grande : aménager autour de ce bassin une zone hôtelière flamboyante, avec environ 1 200 chambres et divers commerces touristiques. Hélas, les promoteurs ont vite découvert que l’eau de la lagune, faute de circulation, devenait rapidement impropre à la baignade. Résultat : le projet a été purement et simplement abandonné.
Depuis, plusieurs tentatives de relance ont échoué. Les eaux stagnantes se sont transformées en bourbier nauséabond, et la zone est désormais surtout connue pour accueillir des caravanes et des campeurs qui s’installent aux abords du bassin. Un habitant d’Eilat, Avihai, résume le fiasco : « Le rapport du Contrôleur d’État d’il y a plus de dix ans pointait déjà le non-respect des décisions gouvernementales de 2005. Un budget avait pourtant été alloué pour tester un système de circulation de l’eau, mais rien n’a bougé. Beaucoup d’argent public a été englouti pour rien. Aujourd’hui, on autorise le stationnement des caravanes là-bas parce qu’un autre projet, le Caravane-Park, a lui aussi lamentablement échoué. »
En clair, ce qui devait être un joyau du tourisme balnéaire à Eilat est devenu un no man’s land urbain, où la promesse d’une station balnéaire luxueuse a laissé place à la décrépitude et aux critiques des habitants qui, pour beaucoup, évitent désormais cette partie de la ville.
Difficile donc de recommander la visite de cet endroit, malgré son aspect aérien séduisant. C’est une illustration de plus des projets urbanistiques mal ficelés en Israël, et à Eilat en particulier, où les promesses immobilières ne suivent pas toujours les engagements environnementaux et économiques.
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