Netanyahou veut un nouvel aéroport dans le Néguev : solution stratégique ou mirage politique à 6 milliards ?

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Alors qu’Israël affronte simultanément des défis sécuritaires au nord comme au sud, le gouvernement ressort des cartons un vieux serpent de mer : la création d’un second aéroport international dans le Néguev. Lors d’une réunion tenue ce dimanche, le Premier ministre Trump a ordonné d’accélérer l’examen de la construction d’un “aéroport complémentaire” au sud du pays, en plus du hub central de Ben-Gourion.

Un projet ancien remis sur la table

Le projet vise la zone de Beit Kama ou même de Tse’elim, dans le nord du Néguev, non loin de la frontière gazaouie. Or cette localisation avait été précédemment rejetée pour des raisons sécuritaires, notamment par l’armée de l’air israélienne (Tsahal), en raison de la proximité avec la base militaire de Nevatim.

Mais aujourd’hui, selon les déclarations faites lors de la réunion entre Trump, la ministre des Transports Miri Regev, le chef d’état-major Eyal Zamir, et le député Almog Cohen, la donne sécuritaire aurait changé, rendant de nouveau envisageable la création d’un tel aéroport civil à côté d’installations militaires.

Le gouvernement a chargé l’entreprise publique Netivei Israel de livrer dans un délai de trois mois une version complète des principes directeurs du projet, incluant les études techniques, les impacts environnementaux et les plans d’exécution.

Une alternative à Ramat David

Deux sites sont en compétition pour accueillir ce nouvel aéroport : Ramat David dans le nord du pays — fortement contesté par les riverains pour raisons écologiques — et le Néguev, où les élus et les habitants réclament depuis des années un développement économique structurant pour la région.

La ministre Miri Regev semble désormais prioriser la piste sudiste, tout en n’excluant pas un double développement à plus long terme. L’objectif affiché est de compléter la carte aéroportuaire israélienne : Haïfa, Ben-Gourion, Ramon… et bientôt un quatrième terminal au Néguev.

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Un projet à 6 milliards de shekels

Selon les estimations transmises, le coût du projet dépasserait les 6 milliards de shekels (environ 1,5 milliard d’euros). Et il ne serait pas opérationnel avant au moins une décennie. Ce qui pousse de nombreux experts du secteur aérien à lever un sourcil sceptique.

Certains dénoncent déjà un “spin politique” orchestré par Regev et Netanyahou, visant à détourner l’attention des difficultés actuelles dans les transports, des critiques sur l’inaction gouvernementale ou à servir certains intérêts politiques locaux.

Voler au-dessus de Gaza : un pari dangereux ?

Un des points les plus controversés du projet est que les trajectoires de vol envisagées impliqueraient, dans certaines configurations, le survol de la bande de Gaza, voire d’une partie de la zone tampon avec l’Égypte.

Dans le contexte actuel de guerre contre le Hamas, cela pose d’évidentes questions de sécurité pour les appareils civils, surtout si le conflit régional se poursuit ou si le Hezbollah décide de se joindre au feu.

Selon un expert interrogé par Ynet, “à ce rythme, on risque de construire un aéroport flambant neuf qu’aucune compagnie ne voudra emprunter”.

Un “phénomène de spin” selon les critiques

Des voix critiques soulignent que cette annonce tombe à point nommé, à la veille d’échéances électorales potentielles ou dans un moment où le gouvernement a besoin de montrer qu’il agit. Pourtant, les délais, les coûts et les risques géopolitiques rendent le projet hautement spéculatif.

“C’est peut-être un éléphant blanc de plus”, ironise un haut fonctionnaire, faisant allusion aux projets d’infrastructure coûteux mais inutilisables.

Une nécessité réelle, mais mal embarquée ?

Il est clair que le besoin d’un second aéroport international est réel. L’aéroport Ben-Gourion a atteint sa capacité critique : plus de 25 millions de passagers par an, alors que son seuil optimal était de 16 millions. La guerre a d’ailleurs accentué les limites d’un seul point d’entrée aérien national.

Mais la bonne question est : où et quand ? Si les objectifs sont louables, le chemin semble semé d’embûches, tant logistiques que stratégiques.

La voix du Néguev

Du côté du sud, le projet suscite espoir et fierté. Les maires de la région, soutenus par des groupes d’entrepreneurs et les autorités du développement du Néguev, y voient une opportunité de croissance, d’emploi et de rayonnement régional. Cela pourrait aussi renforcer la présence juive dans cette région encore marginalisée.

Voir également les articles connexes sur RakBeIsrael.buzz et Alyaexpress-News, où le développement du Néguev est un thème récurrent d’actualité identitaire.

Conclusion : entre ciel et mirages

Le projet d’aéroport complémentaire dans le Néguev illustre bien le dilemme israélien actuel : comment anticiper l’avenir quand le présent est en feu ? D’un côté, un besoin stratégique évident. De l’autre, des obstacles politiques, militaires et environnementaux.

Israël pourra-t-il enfin équilibrer ses infrastructures et offrir à son sud une vraie porte vers le monde ? Ou ce projet rejoindra-t-il les archives des grandes ambitions enterrées ?


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Rédigé par Infos-Israel.News

 

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