TSAHAL : Les Valeurs de l’Esprit – Par Rony Akrich

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Les Hébreux doivent se mobiliser et partir en guerre lorsque la ‘matrie’ est en danger!
Les lois concernant le conflit sont clairement établies par le texte biblique, révélateur de la Parole Divine, elles exigent de l’état-major comme du soldat, une stricte observance.
Tout conscrit, par exemple, prêtera une attention particulière à sa propreté et à sa pureté d’être.
Cette leçon, explicitement rédigée dans le cinquième livre de la Torah, nous exhorte vers d’autres issues plus générales, elle nous encourage à devoir prévenir la calomnie et combattre d’éventuelles scissions à l’intérieur du camp d’Israël.

Chacun de ces manquements à la discipline morale aura de fâcheuses conséquences puisque favorisant les intérêts militaires de l’ennemi.
« Lorsque tu sortiras en corps d’armée contre tes ennemis, tu te garderas de tout acte mauvais. S’il se trouve dans tes rangs un homme qui ne soit pas en état de pureté par suite d’un accident nocturne, il sortira à l’extérieur du camp, il ne se présentera pas dans le camp.

Aux approches du soir, il se lavera dans l’eau et, une fois le soleil couché, il pourra rentrer dans le camp. Tu réserveras un endroit à l’extérieur du camp où tu puisses aller à l’écart. Et tu auras une bêche dans ton équipement, et lorsque tu iras t’isoler, tu creuseras une feuillée et tu en recouvriras tes excréments. Car le Seigneur ton D.ieu marche au milieu du camp pour te protéger et livrer tes ennemis devant toi: ainsi ton camp sera saint » (Deutéronome 23, 10-15).

L’essentialité de l’identité morale au temps des combats se révèle non seulement par l’insistance de la législation Toranique mais aussi son rappel incessant à vouloir préserver et commander la conduite du soldat Hébreu. Bien plus que des règles comportementales, ces conseils indiquent un état d’âme et d’esprit singulier dont l’homme Juif, militaire ou pas, doit se pénétrer lors de conflit quel qu’il soit.

La guerre bouleverse tout, elle transporte les peuples vers une inconnue où l’agressivité et les abus peuvent faire rage, elle tente inexorablement de réduire l’individu à l’état animal. Dans ces conditions, l’homme reste une proie facile pour ses penchants les plus vils, ils sont alors suffisamment exacerbés et rêvent de se produire.

Le quotidien de la vie militaire ne peut et ne doit les manœuvrer vers la négligence, certes les évènements sont très préoccupants, le stress est souvent le compagnon inévitable de cette difficile aventure. L’Hébraïsme convoque l’être à une responsabilité individuelle et collective qui consacre l’existence et réaffirme clairement la perpétuelle Présence Divine sur le visage humain. Une invite à leurs compétences naturelles, celle de savoir se dominer, celle de pouvoir se ressaisir à tout moment et protéger leurs lettres de noblesse car témoins de toute leur différence.

Nul ne vient remettre en cause la complexité et les difficultés inhérentes à une telle situation, mais c’est plus justement face à l’adversité que la Torah nous demande d’illustrer l’Hébreu fidèle aux principes d’Israël.

Selon le Ramban, les versets précités interpellent et préviennent le soldat quant aux possibles et répétitives incartades propres aux temps de guerre: ils peuvent se nourrir d’aliments interdits, ils peuvent être amenés à léser ou même à ruiner autrui. Certains peuvent aussi se sentir décharger de tout joug et ainsi s’égarer vers le mal et le pire, vers l’excès comme vers l’aliénation.

L’homme le plus irréprochable n’est pas à l’abri, non plus, de ces dangers qui guettent tout un chacun, le risque est là, celui de tomber dans les méandres de la colère, de revenir à l’état sauvage.
La Torah a jugé opportun de nous mettre en garde car elle est notre alliée et nous protège aux abords des fossés de l’Histoire contre tous pas malencontreux.
Rabenou Behaye ben Asher confirme cette exégèse en mentionnant le cas des Cananéens qui se conduisaient sans retenue aucune lorsqu’ils prenaient le chemin de la guerre.
Raison pour laquelle la Torah somme l’armée d’Israël de se comporter avec pondération lors d’évènements analogues.

Rambam, dans son Guide des Égarés, s’intéresse également à ces versets et affirme que toute souillure doit être extraite de la Maison d’Israël: il s’agit, dit-il, d’une admonestation car les us et coutumes du soldat sont bien connus lorsque ce dernier s’éloigne trop longtemps de sa demeure.
« Les hommes sont séparés de leur foyer, de leur milieu naturel, ils sont éloignés de leurs épouses, c’est pourquoi leurs inclinations agacées voient dans la confusion un prétexte  » (Guide des Egarés, vol. 3, chap. 41).

Rambam explique, peu après, le comportement indispensable à la noble tenue de l’homme pleinement conscient d’une présence Divine inaliénable. Et le maitre de poursuivre:
« ton camp sera saint afin qu’il soit établi, pour chacun des soldats juifs, que le camp est semblable à un sanctuaire divin et ne peut être comparé au camp des ‘gentils’, qui est lieu d’abomination, de débauche et de vol ». (3-41)

La législation toranique se préoccupe avec un même intérêt de la vie civile comme de la vie militaire. Si les lois qui régissent la première sont éminemment discutées, la seconde est encore l’enfant pauvre car conséquente d’un très long exil national.

Pour le Rambam, l’armée d’Israël, confrontée à la réalité de la guerre, aura une conduite exemplaire et jamais ne se laissera emporter par la pulsion des instincts. Son rôle est, bien au contraire, de proposer un autre devenir à l’humain, celui de reconnaître l’Éternel dans toute sa bonté, de bonifier l’État de la Nation et de faire triompher la Morale.
Les faits et gestes, sous l’uniforme, habillent donc le soldat d’une responsabilité multiple et essentielle.

Ainsi devons-nous entendre les règles d’hygiène formulées dans cet extrait:
« Tu réserveras un endroit à l’extérieur du camp, où tu puisses aller à l’écart. Et tu auras une bêche dans ton équipement, et lorsque tu iras t’isoler, tu creuseras une feuillée et tu en recouvriras tes excréments ».

L’armée n’est pas la cause de mes erreurs et j’y demeure le seul propriétaire de mes valeurs, le changement d’habit n’a jamais témoigné d’un changement de statut pour l’être humain.
La guerre ne peut me salir si je suis foncièrement propre!

Le bivouac militaire doit respecter une forme de bienséance où l’identité et l’espace restent sacrés, où l’on écarte tout domaine répugnant. Il serait aisé de penser qu’au vu et su des exigences si singulières du terrain, l’armée en manœuvre pourrait être exemptée de telles obligations. Faux ! Les normes d’hygiène et de pudeur sont indispensables au quotidien et gardent toute leur essentialité au sein de l’armée. C’est dans cet esprit que la Torah prône et même enjoint au soldat Hébreu de se pourvoir d’une pioche ou d’un autre outil lui permettant de creuser, lors de son départ en campagne.

Après ce regard intérieur vers le soldat d’Israël, voyons maintenant le peuple et la guerre en elle-même.
Si cruelle soit-elle, la guerre est rarement inéluctable et souvent indispensable face aux démons humains, nonobstant les réserves réitérées par la bonne conscience humaine et notre réelle détermination à résoudre sereinement les conflits. Trop souvent la réalité nous réveille avec frayeur et nous oblige à réagir avec violence.

Le mal paroxystique ne reconnaît plus rien, ni la logique ni la patience, rien ni personne ne peut lui barrer la route, seule la violence lui parle. Or, pour prévenir tout égarement à ce sujet, la Loi Juive codifie en détail l’ensemble des cas de figure possibles. Lorsque le conflit est inévitable, la guerre devient indispensable et se nomme: ‘Milhemet Mitsva’.
L’affrontement militaire équivaut alors à un véritable Commandement.

Rambam appréhende les guerres de conquête conduites par Josué contre les sept peuples qui occupaient la Terre de Canaan, et la guerre à outrance contre Amalek, comme les deux précédents les plus mémorables des campagnes agréées et même prescrites par l’Éternel.
Même cas de figure, explique-t-il, pour toute opération de défense, pour toute belligérance entreprise afin de délivrer Israël de l’oppresseur (Lois sur les rois, 5,1).

En contraste avec la guerre de Mitsva, se trouve une autre forme de conflit: la ‘Milhemet Rechout’, la guerre facultative. Rambam précise cette définition:
« Il s’agit de ces guerres déclenchées afin d’étendre son propre espace territorial. Pour entamer une ‘milhemet mitsva’, il n’est nullement nécessaire de solliciter l’accord de l’instance religieuse suprême, le Sanhedrin. Dans le cadre du facultatif, c’est le souverain ou l’instance politique suprême qui peut décider en son âme et conscience de mobiliser le peuple et de lancer un assaut avec pour objectif une conquête territoriale.

A travers notre étude, affirmons clairement qu’une guerre de défense et de libération relève de la Loi Divine. Le Ramban, quant à lui, certifie que chaque parcelle du territoire national libérée est pareillement une guerre re-commandée. Le nom donné à l’armée israélienne est significatif: ‘Tsahal’, selon ces initiales, elle se traduit par ‘Armée de Défense d’Israël’, car Tsahal est avant tout une armée qui à son corps défendant protège le peuple injustement agressé.

Le prophète Ovadia était prosélyte et souffrait honteusement les manières d’être des nations, aussi écrivit-il:
« Et tu seras exterminé pour toujours, le jour où tu te tenais en spectateur … Ah, ne sois pas un témoin complaisant du sort de ton frère au jour de son malheur » (Ovadia, I, 10)
La révolte des Maccabées contre l’hégémonie de la Grèce, la guerre d’Indépendance d’Israël contre les nations arabes, rien n’a vraiment changé, les Hébreux d’aujourd’hui poursuivent le même combat qui, consciemment ou non, réalise le Commandement Divin.

Israël a suffisamment souffert comme objet de l’Histoire des peuples, la Torah exige une vraie réponse, cette réponse sera celle d’un peuple redevenu son propre souverain. Répondre à la barbarie par la violence de la guerre, répondre au mensonge par sa vérité clamée.

Oh non, ne croyez certes pas au bellicisme exalté, il n’a guère sa place ici tout comme le pacifisme naïf d’ailleurs, il s’agit d’une saine réaction à la violence d’où qu’elle vienne. « Si vis pacem, para bellum » – Si tu veux la paix, prépare la guerre – dit un vieux proverbe latin. Conscients de l’inévitable nécessité d’une force de dissuasion et de persuasion, notre aspiration n’en demeure pas moins la paix au sein d’une société sereine et non-violente.
Israël est diffèrent des autres peuples, sinon il en découdrait d’une toute autre manière avec ses ennemis, il assènerait au terrorisme comme à la population civile, un coup fatal et irréversible.

« Maudit soit celui qui préserve son glaive du sang », (Jérémie, 48).
Israël n’appartient pas à ce genre humain où la puissance et la valeur militaire ont pour seules sources le glaive et la passion frénétique des batailles:
« Ceci est la parole de l’Éternel à Zorobabel: Ni par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit! dit l’Eternel-Cebaot. (Zacharie 4,6)
Sans nul doute, notre peuple doit-il mieux maitriser une nature foncièrement marquée par la mansuétude et préférer, pour un temps, une nouvelle manière d’agir face aux bêtes immondes.

Une telle exigence et métamorphose individuelle et nationale ne correspond pas, bien sûr, au projet de société humaine pour Israël, loin de là. L’immoralité serait de nous refuser aux devoirs énoncés par la morale la plus juste comme par la Torah, une toute simple cohérence de la pensée.
Le roi Ahav, démuni de toute Foi absolue, n’eut pas le courage de châtier un dangereux roi, ennemi d’Israël, car mû par un fort et spontané sentiment de générosité. Le prophète n’hésita pas à le lui reprocher:
« Étant donné que tu as renvoyé un roi banni à sa liberté, ta personne sera à sa place et ton peuple prendra la place de son peuple » (Rois1, 20.)
Nous sommes l’éthique par essence, la morale par excellence, nous connaissons l’inutilité des palabres et autres fadaises discursives, sur le droit et les devoirs des nations, alors que le monstre défie cyniquement l’Humanité à travers Israël.

Une règle proverbiale et plus que morale est inscrite dans le Talmud:
« Celui qui se lève pour te tuer, lève-toi et tue-le » (Sanhédrin p.72).
Il faut éduquer, plus que jamais, notre jeune génération à la détermination, à l’audace et aux valeurs fondamentales d’Israël. Ainsi ensemble, réussirons-nous à éradiquer l’inhumanité de notre espace vital et promouvoir la paix et le bien-être de nos Hébreux, et grâce à eux, celle de toute l’Humanité!

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