Un israélien inculpé pour menaces contre la procureure générale : « Oui légal, non légal — tu finiras dans une tombe »

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L’atmosphère politique israélienne s’alourdit encore d’un cran après l’inculpation de Yaakov Yata’h, 44 ans, militant associé à l’idéologie de la mouvance Kach, poursuivi pour incitation raciste et menaces explicites contre la procureure générale, Gali Baharav-Miarra. Ses vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux, révèlent une violence verbale d’une rare brutalité, mêlant insultes, appels au suicide et comparaisons directes avec l’assassinat d’Yitzhak Rabin.

Selon l’acte d’accusation déposé au tribunal de district de Haïfa, Yata’h a enregistré plusieurs séquences où il s’adresse directement à la procureure générale, utilisant un vocabulaire ordurier et des menaces transparentes. On l’entend affirmer : « Gali Miarra, tu vois ce qui est arrivé à la procureure militaire ? Qui sera la prochaine ? », avant d’ajouter : « Va sauter d’un immeuble, c’est mieux pour toi. »
Dans une autre vidéo, il qualifie Baharav-Miarra de « Rabin numéro deux », reprenant les codes rhétoriques des années 1990 et agitant l’ombre d’un nouvel attentat politique.

Yata’h ne s’arrête pas là. Il parle d’un « nouvel âge », celui du « kahanisme », et affirme que la procureure devra « trembler en sortant de chez elle ». Dans un enregistrement supplémentaire, une photo de la procureure apparaît à l’écran tandis qu’il déclare : « On fera en sorte que tu te suicides… Oui légal, non légal — tu finiras dans une tombe. »

Ce n’est pas la première fois que Yata’h se retrouve devant la justice. Déjà condamné par le passé pour incitation à la violence contre des manifestants, des personnalités publiques et des juges, il avait été arrêté par l’unité Lahav 433 après avoir échappé plusieurs semaines aux forces de l’ordre. Il avait écopé de dix mois de prison ferme, notamment pour des appels à la violence diffusés sur TikTok contre des militants politiques, dont Shikma Bressler.

Son retour dans l’actualité judiciaire intervient dans un climat national sous tension, alors que les autorités tentent de contenir la recrudescence de discours violents visant responsables publics et institutions d’État. La comparaison avec l’assassinat du Premier ministre Rabin, régulièrement mobilisée par Yata’h, prend une dimension d’autant plus glaçante qu’elle touche à l’un des traumatismes fondateurs de la société israélienne moderne.

Les procureurs espèrent que ce nouveau dossier, plus lourd et plus explicite que les précédents, permettra de fixer une limite claire. Car derrière les outrances verbales, l’enjeu dépasse le cas individuel de Yata’h : il s’agit d’une bataille pour préserver la stabilité des institutions dans un pays où la pression politique, la polarisation et les menaces décomplexées se banalisent dangereusement.

En attendant le procès, la procureure générale, déjà très exposée dans l’arène politique, devient malgré elle le symbole d’un affrontement plus large : celui entre l’État de droit et la violence politique. Un combat où Israël sait, par son expérience tragique, que la complaisance n’est jamais une option.

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