Alors que la guerre à Gaza se poursuit et que 50 otages israéliens restent aux mains du Hamas, le gouvernement israélien se réunit aujourd’hui pour une séance aux implications explosives.
À l’ordre du jour : renforcer la protection de Benjamin Netanyahou et de sa famille, à la demande des ministres Yariv Levin, Yoav Kish, Idit Silman et Miki Zohar, suite à ce qu’ils décrivent comme « des menaces graves et incitations au meurtre ».
Mais derrière ce point officiel se cache une manœuvre politique beaucoup plus vaste. En fin de séance, le gouvernement devrait voter le limogeage de la conseillère juridique de l’État, Gali Baharav-Miara, une décision qui pourrait :
- Ouvrir la voie à l’annulation du procès Netanyahou dans les affaires 1000, 2000 et 4000.
- Autoriser le dégel de milliards de shekels de budgets gelés pour les partis ultra-orthodoxes.
- Faciliter la nomination de David Zini à la tête du Shin Bet.
- Accélérer le vote du « loi sur l’exemption militaire » (loi de l’évitement du service).
Une procédure expresse
Le gouvernement contourne la procédure classique – passer par la commission professionnelle qui a nommé Baharav-Miara – car aucun des anciens ministres de la Justice ou ex-conseillers juridiques ne veut siéger dans cette commission, ou s’en trouve empêché.
Changements stratégiques à la Knesset
En parallèle, la Knesset (en pleine pause estivale) se réunira aujourd’hui pour valider la nomination de Boaz Bismuth (Likoud) à la présidence de la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité, en remplacement de Yuli Edelstein. Moins d’une heure plus tard, la commission se réunira à nouveau pour confirmer ce choix et fixer un calendrier de travail en pleine période de vacances parlementaires, avec en priorité la loi sur l’exemption du service militaire.
Au Likoud, on espère que ce remaniement satisfera le parti Shas, en échange du retour de ses ministres au gouvernement.
Autres nominations clés
- Itzhak Kreuzer (Otzma Yehudit) : président de la Commission de l’Intérieur.
- Mikhal Woldiger (Sionisme religieux) : présidente de la Commission du Travail et du Bien-être.
- Keti Shitrit (Likoud) : présidente de la Commission des Droits de l’Enfant.
- Michael Malchieli (Shas) : président de la Commission de la Réduction des inégalités sociales dans la périphérie.
Un contexte explosif
Pour ses opposants, cette journée n’est rien de moins qu’un coup d’État institutionnel, mené en pleine guerre et sans mandat populaire. Pour ses partisans, c’est une « correction nécessaire » d’un système judiciaire hostile.
Quoi qu’il en soit, cette série de décisions pourrait redessiner le paysage politique israélien, affaiblir drastiquement le contrôle judiciaire, et renforcer encore plus le pouvoir exécutif autour de Benjamin Netanyahou – en plein cœur du conflit avec le Hamas.
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