A l’approche de Pourim , Israël se prépare pour ses festivités annuelles : costumes colorés, célébrations collectives et pétards éclatants illuminant les rues. Si cette tradition apporte de la joie à beaucoup, elle a un coût plus discret pour certains soldats et vétérans du pays, ceux qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Pour eux, ces explosions soudaines peuvent évoquer des souvenirs de combat, transformant une fête de triomphe en source de détresse.
La longue histoire d’engagement militaire d’Israël fait du syndrome de stress post-traumatique un problème courant. Ce trouble, reconnu mondialement chez les anciens combattants, se manifeste souvent par une sensibilité accrue aux bruits forts, un déclencheur fréquent qui reflète le chaos des zones de guerre. Les pétards, incontournables des célébrations de Pourim, produisent des détonations aiguës et imprévisibles qui, selon les professionnels de la santé mentale, peuvent provoquer des réactions intenses – palpitations cardiaques, flashbacks ou anxiété intense – chez les personnes concernées.
Les Forces de défense israéliennes ( FDI ) ont été confrontées à de multiples conflits ces dernières années, notamment la guerre contre le Hamas qui a débuté avec l’attaque du 7 octobre 2023. Avec le service militaire obligatoire et les fréquents appels dans la réserve, une part importante de la population a vécu le combat de près. Bien que les chiffres exacts varient, les recherches suggèrent que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) touche un pourcentage important de ces soldats, les rendant vulnérables aux déclencheurs sensoriels longtemps après la fin de leur service.
Pendant Pourim, les enfants et les adolescents utilisent fréquemment des pétards, une coutume liée à l’esprit exubérant de la fête. Pourtant, dans un pays où les alertes aux roquettes et les coups de feu sont monnaie courante, notamment dans les régions frontalières, le lien entre célébration et traumatisme est flagrant. Les experts en santé mentale mettent en garde : ce qui semble ludique pour certains peut nuire involontairement à d’autres, en particulier dans les communautés proches de zones militaires ou touchées par des violences passées.
L’armée israélienne et les autorités sanitaires israéliennes ont œuvré à la sensibilisation au syndrome de stress post-traumatique (SSPT), en proposant un soutien par le biais de conseils et de programmes de soutien aux traumatismes. Cependant, l’engouement culturel pour les pétards pose un dilemme : comment concilier une tradition chère à la nation et les besoins de ceux qui portent le poids de la défense nationale ? Certains prônent des alternatives plus discrètes, comme des engins bruyants ou des manifestations surveillées, bien qu’aucune restriction formelle n’ait été édictée.
Pour l’instant, à l’approche de Pourim, le bruit des pétards résonnera à nouveau dans l’air – un rappel de la résilience pour beaucoup, mais un défi pour les soldats dont les combats persistent en silence.
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