Par Infos-Israel.News
C’est une décision qui pourrait redéfinir les équilibres institutionnels aux États-Unis. La Cour suprême américaine a statué vendredi que le pouvoir judiciaire fédéral ne pouvait plus émettre librement des injonctions pour bloquer des politiques présidentielles. En clair : les juges fédéraux voient leurs ailes coupées, au moment même où Donald Trump renforce sa main sur les questions migratoires, en particulier sur la remise en cause du droit à la citoyenneté par naissance.
Le président Trump, revenu à la Maison Blanche avec une majorité conservatrice solide au sein de la plus haute juridiction du pays, a salué un “immense triomphe pour l’État de droit”. Cette décision pourrait balayer les recours judiciaires déposés contre son décret limitant l’attribution automatique de la citoyenneté aux enfants nés sur le sol américain.
Ce que la Cour a décidé : Moins de pouvoir pour les juges, plus pour le président
Par un vote de 6 contre 3, les juges conservateurs ont approuvé une limitation stricte de la capacité des tribunaux fédéraux à bloquer les décisions de l’exécutif. La juge Amy Coney Barrett, désignée par Trump en 2020, a écrit :
“Le pouvoir judiciaire n’a pas l’autorité illimitée d’imposer à l’exécutif de se conformer à la loi ; la Constitution définit des limites claires.”
La juge Sonia Sotomayor, voix progressiste, a réagi avec virulence :
“Le décret présidentiel est manifestement inconstitutionnel, et les tribunaux ont le devoir de l’arrêter. Aujourd’hui, la majorité choisit d’ignorer cette réalité.”
Le décret anti-citoyenneté automatique de Trump
Le décret en question, signé dès le premier jour du second mandat de Trump, exige que les agences fédérales cessent de délivrer des documents de citoyenneté (passeports, numéros de sécurité sociale) à tout enfant né sur le territoire américain n’ayant pas au moins un parent citoyen ou résident permanent (détenteur de « green card »).
L’objectif affiché : mettre fin à ce que Trump appelle “la fraude de la citoyenneté par naissance”, souvent exploitée — selon lui — par des immigrés en situation irrégulière ou temporaire, qui viennent accoucher aux États-Unis pour assurer un statut à leur progéniture.
Les opposants estiment que 150 000 nourrissons par an pourraient être privés de citoyenneté, une remise en cause directe du 14e amendement de la Constitution américaine, qui stipule que « toute personne née ou naturalisée aux États-Unis est citoyenne ».
Trump : “Victoire historique, les juges doivent rester à leur place”
Sur Truth Social, Donald Trump a exulté :
“La fraude à la citoyenneté vient de subir une défaite cinglante. C’est une victoire immense pour la séparation des pouvoirs et le bon sens.”
Il a remercié le ministère de la Justice et promis une conférence de presse “très bientôt”. Lors de son intervention, il a ajouté :
“C’est une grande décision. Un moment charnière. Nous allons pouvoir faire respecter nos lois sans que des juges militants viennent nous bloquer à chaque tournant.”
Les Démocrates s’insurgent : “Un déni constitutionnel”
Plusieurs gouverneurs démocrates et groupes de défense des droits civiques ont dénoncé une attaque directe contre la Constitution. Une coalition de 22 États américains a déjà déposé des recours pour bloquer l’application du décret. Ils affirment que :
“Le 14e amendement, adopté après la guerre civile pour garantir la citoyenneté aux anciens esclaves, s’applique à tous les individus nés aux États-Unis, sans exception.”
En réponse, l’administration Trump prétend que l’amendement ne concerne que “les descendants d’esclaves” et non les immigrés, qu’ils soient légaux ou non. Une interprétation clairement extrémiste et historiquement erronée, selon les spécialistes du droit constitutionnel.
Les implications : vers une Amérique à deux vitesses ?
Cette décision pourrait créer une fracture citoyenne inédite : deux enfants nés à quelques heures d’intervalle dans un même hôpital, l’un avec un parent titulaire d’un visa étudiant, l’autre d’un parent sans papiers, pourraient ne plus avoir les mêmes droits.
Le débat dépasse largement la question migratoire : il pose la question de la nature même de la citoyenneté américaine. Est-elle un droit fondamental lié à la naissance, ou un privilège conditionné à des critères de statut parental ?
Israël observe, et se souvient
Pour Israël, ce débat américain rappelle à quel point la citoyenneté, la souveraineté et le droit du sol ne peuvent être laissés à l’arbitraire ou aux intérêts militants. Dans une région où les populations en mouvement peuvent déséquilibrer un État du jour au lendemain, le contrôle rigoureux de l’identité nationale est une nécessité vitale.
Tandis que certains rêvent d’un monde sans frontières, Trump et Israël rappellent que la survie des nations dépend d’abord de leur capacité à décider qui en fait partie — et selon quelles règles.
Pour en savoir plus :
- Citoyenneté américaine – Wikipédia
- 14e amendement à la Constitution – Wikipédia
- Donald Trump – Politique migratoire
- Infos-Israel.News – Actualité politique et géopolitique
- Alyaexpress-News – Israël et diaspora francophone
- Rak BeIsrael – Infos insolites d’Israël
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