Après que le nouveau président américain Donald Trump a appelé l’Égypte et la Jordanie à accueillir des Palestiniens de Gaza, un haut responsable de l’état-major de Tsahal a déclaré à Ynet et Yedioth Ahronoth qu’il s’agit d’« une proposition positive ».
Selon lui, « le bras militaire du Hamas n’a pas encore été vaincu, tout comme son bras politique ». Concernant la situation en Judée Samarie, il a averti : « Nous devons rester vigilants. Nous avons déjà été victimes d’une illusion stratégique qui s’est effondrée le 7 octobre – nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire là-bas. »
Israël prend au sérieux la proposition américaine
Dans une déclaration inhabituelle, ce haut responsable militaire a soutenu la suggestion de Trump de transférer plus d’un million de Palestiniens de Gaza vers des pays voisins. Il a précisé :
« Nous sommes dans une situation extrêmement complexe où ni l’aile militaire ni l’aile politique du Hamas n’ont encore été éliminées. La proposition de Trump est une bonne initiative. »
Avant cette déclaration, Israël hésitait à parler ouvertement de séparation démographique, mais selon ce responsable, la prise de position de Trump a brisé ce tabou.
Le rejet catégorique de l’Égypte
Trump a récemment déclaré avoir discuté avec le roi Abdallah de Jordanie de la possibilité de déplacer une partie des Gazaouis vers les pays voisins. Il aurait également abordé ce sujet avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui a rejeté fermement cette suggestion.
Al-Sissi a déclaré :
« L’expulsion et le déplacement du peuple palestinien sont une injustice à laquelle l’Égypte ne participera pas. »
Il a également souligné que cette expulsion constituerait une menace pour la sécurité nationale égyptienne et a rappelé la position historique de l’Égypte en faveur d’une solution politique au conflit israélo-palestinien, basée sur le principe des deux États.
Une guerre toujours en cours et des enjeux en Judée Samarie
Le responsable de Tsahal a également évoqué la gestion du conflit actuel, soulignant que les contraintes humanitaires et la pression américaine obligent Israël à adapter ses stratégies.
Il a insisté sur le fait que la Judée Samarie est le prochain défi majeur :
« La situation en Judée-Samarie est un événement majeur que nous devons anticiper. Nous menons actuellement des opérations intensives à Tulkarem et Jénine, et nous allons poursuivre ces actions. C’est une zone bien plus complexe, et nous devons y agir différemment. »
Il a également remis en question certaines perceptions politiques israéliennes :
« Pourquoi considère-t-on que le Hamas est la guerre et que le Fatah est la paix ? Nous avons déjà subi une surprise stratégique le 7 octobre à Gaza. Nous ne pouvons pas permettre que cela se répète en Cisjordanie. »
La nécessité de renforcer l’armée israélienne
Dans un contexte de tensions politiques internes, alors que le leader du parti Shas, Aryé Déri, exige une réforme de la loi sur l’exemption militaire des ultra-orthodoxes, le haut responsable de Tsahal a souligné le manque de soldats dans l’armée.
Il a appelé le gouvernement à écouter les mises en garde du chef d’état-major Herzi Halevi, qui réclame une réforme du service militaire pour intégrer plus de jeunes ultra-orthodoxes et prolonger la durée du service obligatoire.
Il a rappelé que dès 2021, l’ancien chef d’état-major adjoint, le général Eyal Zamir, avait averti que Tsahal avait besoin d’un nombre critique de combattants. Aujourd’hui, Israël fait face à une pénurie de 10 000 soldats, un problème qui a contribué aux failles du 7 octobre, et le gouvernement tarde encore à réagir.