Un document de 38 pages, révélé par le Washington Post, esquisse une vision radicale de l’avenir de la bande de Gaza : transformer ce territoire ravagé par la guerre en une « Riviera du Moyen-Orient », placée sous tutelle américaine, où des « villes intelligentes » remplaceraient les quartiers détruits.
Une proposition explosive
Le projet, porté par l’administration Trump et détaillé depuis février 2025, prévoit que les 2,3 millions d’habitants de Gaza soient « invités » à quitter l’enclave pour l’Égypte ou d’autres pays, ou bien relogés dans des zones reconstruites. Ceux qui accepteraient de partir volontairement recevraient 5 000 dollars en liquide, ainsi qu’une aide couvrant quatre ans de loyer et une année de nourriture.
Les propriétaires terriens, eux, se verraient attribuer des « jetons numériques » échangeables contre un logement dans l’une des six à huit « villes intelligentes » qui seraient bâties dans la bande. Ces centres urbains accueilleraient des usines de voitures électriques, des data centers et des hôtels, financés par des investissements publics et privés. La reconstruction serait pilotée par une structure de tutelle américaine nommée GREAT (Great Reconstitution Economic Acceleration and Transformation Trust), avant un hypothétique transfert du pouvoir à une entité palestinienne « réformée » et « déradicalisée ».
Une utopie qui interroge
Sur le papier, ce plan tient davantage de la science-fiction que d’un projet réalisable. Mais il révèle une logique : pour Washington et une partie des cercles israéliens, l’après-Hamas passe par une transformation économique totale de Gaza, voire par une marginalisation de sa population.
Le projet est lié à la mystérieuse « Fondation humanitaire de Gaza », créée récemment et soutenue à la fois par Israël et les États-Unis, qui distribue depuis mai une aide humanitaire controversée. Derrière ces opérations, certains voient déjà les prémices d’un processus visant à « préparer le terrain » à une nouvelle gouvernance.
Des résistances prévisibles
Les obstacles sont immenses. Les Gazaouis eux-mêmes rejettent toute idée d