Un discours brillant et sans compromis, il ne manque qu’une chose

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Le 3 mars 2015, lors d’une session extraordinaire des deux chambres du Congrès, le Premier ministre Binyamin Netanyahu a prononcé un discours agressif et fort contre le président Obama, sur son propre terrain. Le contexte de cette décision était ancré dans deux facteurs : la tentative désespérée du Premier ministre de contrecarrer l’accord nucléaire entre les grandes puissances et l’Iran à la veille de sa signature, et le désir de Netanyahu de projeter sur la scène intérieure israélienne l’image d’un homme résolu et courageux et déterminé, qui n’hésite pas à défier son principal allié lorsque l’enjeu est un intérêt vital, contribuant ainsi à sa victoire dans le système électoral de la Knesset.
Bien que Netanyahu ait échoué dans ses efforts pour exercer une réelle pression sur l’administration Obama et que « l’Accord de Vienne » ait effectivement été signé, le deuxième objectif – même s’il était non déclaré de son discours – a été atteint. Le Likoud a remporté 30 sièges lors de ces élections et Netanyahu a continué à exercer ses fonctions de Premier ministre. Bien que l’ensemble reste le même dans les deux discours – soulignant la menace directe posée à Israël et à l’Occident par la direction de l’axe du mal et du terrorisme, dont le sommet est l’Iran, qui reste un axe central selon les mots de Netanyahu ; Le contexte du discours d’hier soir, ainsi que la plupart de ses composantes, étaient cette fois complètement différents de ceux du discours de 2015.
מחוקקים מוחאים כפיים לנתניהו במהלך הנאום , אי.פי.אי
Les députés applaudissent Netanyahu pendant son discours, photo : AFP
Alors qu’en 2015 la question nucléaire iranienne était au centre du discours intra-américain, cette fois, l’attention dans cet espace se situe en dehors du Moyen-Orient. La tentative d’assassinat contre l’ancien président Trump, la décision du président Biden de ne pas se présenter et la conclusion rapide de son adjointe Kamala Harris dans les sondages – préoccupent bien plus les « électeurs » que la guerre en cours à Gaza. Le timing du discours – à 14h00, heure de Washington – a également assuré un pourcentage d’audience modeste.
L’importance du discours est donc principalement liée aux principaux acteurs politiques des deux partis, et peut-être aussi – comme en 2015 – à l’intérieur d’Israël. Cela concerne à la fois le désir de Netanyahu de démontrer ses compétences en leadership et sa virtuosité rhétorique, et son ambition (présumée) de lancer la prochaine campagne électorale dans des conditions de force et de statut d’homme d’État de haut rang et apprécié (du moins par les majorité du camp républicain au Congrès).
Quant à l’essentiel, c’est ici que la différence entre 2015 et 2024 ressort. La place des critiques acerbes à l’égard d’Obama (dont la visite s’est en fait déroulée dans son dos) a été remplacée cette fois par un discours conciliant et reconnaissant envers les dirigeants américains actuels et passés. Netanyahu, dans sa version actuelle au Congrès, a fait preuve d’acrobaties dialectiques, faisant un clin d’œil amical à Biden, mais ajoute des mots d’éloge à Trump pour son travail en tant que président d’Israël, dans l’espoir que ni Biden ni Trump (et certainement pas Harris) ne le verront, même lors d’un soupçon de prise de position ou de faveur de l’autre camp en pleine course. Les critiques d’Israël dans l’aile progressiste du parti, qui ont conduit à l’absence de la vice-présidente et du président du Sénat Harris et aussi au boycott du siège par un certain nombre de législateurs démocrates.
נתניהו בקונגרס , איי.פי
Netanyahu au Congrès, photo : AP
Au-delà de cela, et bien sûr au-delà des vagues d’acclamations enthousiastes qui ont accueilli le Premier ministre dès son entrée dans la salle de la démocratie américaine et tout au long de son discours, ainsi que de son appel à un partenariat étroit entre les États-Unis et Israël dans la lutte contre les forces de la barbarie et l’extrémisme, le discours sans compromis a été caractérisé non seulement par la démonstration d’amitié et d’appréciation sincère envers le président Biden pour son soutien militaire et politique à Israël (à l’exception de sa critique du président selon laquelle les armes américaines ne lui parviennent pas au moment opportun), mais dans ce qui lui est presque totalement absent, en particulier, les mots sont prononcés concernant la programmation même de l’accord de libération des otages dans le cadre d’un plan politique précis.
Ici, un brouillard d’obscurité a soudainement remplacé la clarté raffinée et fugitive qui caractérisait le reste du discours éloquent et énergique. En effet, le Premier ministre n’a pas traité l’accord comme un fait accompli, mais s’est contenté d’exprimer sa confiance que les efforts de médiation porteraient effectivement leurs fruits et contribueraient à créer une nouvelle existence à Gaza. Ceci, sans radicalisme du Hamas (mais avec la coopération d’éléments civils palestiniens opposés au terrorisme), et lorsqu’il sera démobilisé et neutralisé face aux menaces.
נתניהו בקונגרס , איי.אף.פי
Netanyahu au Congrès, photo: AFP
Au lieu de présenter un plan stratégique détaillé, nous avons assisté à un processus de réflexion rhétorique, comme c’est la meilleure tradition de la maison créative de Netanyahu. Et en effet, le Premier ministre a fait preuve de virtuosité à la hauteur d’un ministre de l’Information (ou ministre des Affaires étrangères) brillant, poli et habile, qui a défendu de manière impressionnante Israël, la droiture de ses voies et la bravoure de ses soldats. Il est tout simplement dommage que ces paroles convaincantes sur la guerre défensive d’Israël à l’ombre du terrible massacre dont a été victime le 7 octobre et sur la dangerosité et la cruauté de l’axe du mal iranien n’aient pas été accompagnées d’un plan politico-stratégique détaillé qui puisse être mis en œuvre immédiatement quant à sa formation et à la nature exacte du lendemain de la fin des combats.

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