Alors que le Liban reste paralysé par la peur d’affronter le Hezbollah, les forces israéliennes ont mené lundi après-midi une série de frappes ciblées contre des infrastructures de la milice chiite. Jérusalem rappelle ainsi sa doctrine : la sécurité d’Israël ne dépendra jamais de la faiblesse des autres.
Les explosions ont retenti peu avant 14 heures, selon les médias libanais. Tsahal a frappé plusieurs objectifs identifiés dans le sud du pays, dans les secteurs de Khiam et de Nabatieh, zones traditionnellement contrôlées par les unités armées du Hezbollah.
L’armée israélienne a confirmé « une frappe préventive contre des positions hostiles identifiées comme sources de tirs récents », en précisant qu’aucun blessé n’est à déplorer côté israélien.
« Nous frappons le Hezbollah où il se cache, pas où il parle », a commenté un haut responsable militaire à Infos-Israel.News.
Une routine de feu
Ces frappes s’inscrivent dans un schéma désormais familier : provocations, tirs de roquettes isolés, riposte immédiate de Tsahal. L’objectif n’est plus seulement de réagir, mais de préserver la dissuasion dans un contexte où le front nord reste la principale inquiétude stratégique d’Israël.
Depuis la guerre à Gaza, le Hezbollah tente de maintenir une tension permanente sur la frontière, cherchant à user les forces israéliennes et à détourner leur attention. Mais la stratégie de Jérusalem est claire : pas d’escalade totale, mais zéro tolérance pour les attaques répétées.
« Les frappes préventives rappellent au Hezbollah que la patience israélienne a une limite », explique le général (réserve) Amos Gilad. « Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous refusons de subir. »
Le silence du Liban
À Beyrouth, le gouvernement demeure muet. Prisonnier de ses propres divisions, il ne dispose plus d’aucune autorité réelle sur le sud du pays. L’armée libanaise, marginalisée, regarde sans agir tandis que le Hezbollah continue de fortifier ses positions à proximité immédiate de la frontière israélienne.
Cette passivité constitue, aux yeux d’Israël, une violation directe de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, censée interdire la présence d’armes non gouvernementales au sud du Litani.
Mais l’ONU elle-même s’avoue impuissante : les observateurs de la FINUL signalent les incidents, sans pouvoir les empêcher.
Le résultat, pour Jérusalem, est limpide : la dissuasion doit redevenir une affaire israélienne.
Un message clair au régime iranien
Derrière le Hezbollah, c’est bien Téhéran qui orchestre les tensions. Les renseignements israéliens estiment que l’Iran encourage la milice chiite à maintenir un feu intermittent afin d’user Israël sans déclencher de guerre ouverte.
Cette stratégie de l’« épuisement contrôlé » vise à fixer des unités israéliennes au nord tout en compliquant la stabilisation du front sud.
En frappant de manière régulière mais ciblée, Tsahal envoie un message direct à l’Iran : la profondeur stratégique israélienne reste intacte et la double-frontière — Gaza et Liban — ne sera pas synonyme de vulnérabilité.
Les récentes déclarations de l’envoyé américain Tom Barrack, affirmant que « si le Liban ne désarme pas le Hezbollah, Israël agira seul », ont d’ailleurs été perçues comme un feu vert diplomatique implicite à la poursuite de cette politique de dissuasion active.
Le front nord, toujours prêt
Sur le terrain, la vie continue sous tension. Dans les localités frontalières comme Metoula et Kiryat Shmona, les habitants vivent au rythme des alertes et des patrouilles.
Les écoles fonctionnent partiellement, et les unités de réserve de Tsahal effectuent une rotation quasi permanente.
L’armée a récemment renforcé son dispositif de défense aérienne avec des batteries Dôme de Fer supplémentaires et des radars longue portée, destinés à intercepter tout tir de drone ou de roquette.
« Le Hezbollah veut transformer le nord en front secondaire ; nous en faisons un mur », résume un commandant de brigade.
Conclusion : le prix de la dissuasion
Chaque frappe, chaque sirène, chaque nuit passée dans les abris rappelle la réalité de la vie israélienne : la paix n’est pas un état, c’est un effort permanent.
En frappant le Hezbollah, Israël rappelle que sa sécurité ne dépend ni des promesses de l’ONU, ni de la retenue de ses ennemis, mais de sa propre vigilance.
Ce lundi, alors que les diplomates discutent encore de “désescalade”, les pilotes israéliens, eux, tiennent la ligne — celle qui protège la frontière, mais aussi l’honneur du pays.
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