Tel-Aviv : le meurtre de Shirly Yehuda ravive la colère contre la réinsertion d’anciens délinquants sexuels

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Le nom de la victime du meurtre commis en début de semaine à Tel-Aviv a été autorisé à la publication ce matin : Shirly Yehuda, 34 ans, mère de trois enfants, a été assassinée avec une violence inouïe par un ancien délinquant sexuel récidiviste, récemment libéré après des décennies de prison. Son corps a été incendié pour dissimuler le crime. L’affaire provoque une onde de choc en Israël et relance le débat sur les politiques de réinsertion de criminels dangereux.

Selon les informations confirmées par la police israélienne, la victime et le suspect travaillaient ensemble dans une filiale de la chaîne « Ace » à Tel-Aviv. Les premières constatations indiquent que l’homme, libéré sous conditions après plusieurs décennies d’incarcération pour des crimes sexuels graves, aurait prémédité l’attaque. Après avoir tué Shirly, il aurait tenté de brûler le corps pour effacer les preuves. Son arrestation rapide a été permise par les analyses de vidéos de surveillance et la détection d’ADN sur les lieux.

La dépouille de Shirly Yehuda a été identifiée au Centre national de médecine légale d’Abu Kabir, puis transférée à Kiryat Gat, où ses proches lui ont rendu un dernier hommage. Sa famille, dévastée, réclame des comptes à l’État. Son frère, Ronen Yehuda, a dénoncé « une négligence criminelle » : « Comment un ancien détenu, reconnu malade mental et condamné pour viol, a-t-il pu être embauché dans une entreprise sans contrôle psychiatrique ni suivi ? Cela doit être investigué au plus haut niveau. »

Ce drame relance une polémique nationale sur la gestion des criminels sexuels libérés. Selon un rapport du ministère israélien de la Sécurité publique, plus de 1 200 anciens délinquants sexuels vivent actuellement en liberté sous surveillance, mais seule une minorité d’entre eux bénéficie d’un encadrement psychiatrique. Les associations de victimes dénoncent depuis des années l’insuffisance des dispositifs de suivi. « La société israélienne n’est pas préparée à accueillir ces profils. On les relâche dans un système sans contrôle, et les victimes paient de leur vie », estime une juriste du Forum pour la protection des femmes interrogée par Ynet.

À la Knesset, plusieurs députés réclament déjà une réforme d’urgence. Le député Boaz Bismuth (Likoud) a appelé à un durcissement du régime de libération conditionnelle : « Il est inconcevable qu’un prédateur sexuel soit employé au contact de femmes sans suivi psychiatrique obligatoire. » D’autres, comme Ayelet Shaked, plaident pour une loi instituant la castration chimique ou la surveillance électronique permanente pour les récidivistes à haut risque.

Au-delà du choc, le meurtre de Shirly Yehuda illustre une faillite collective : celle d’un système pénal où la réinsertion l’emporte trop souvent sur la protection du public. Les experts rappellent qu’en Israël, la récidive parmi les délinquants sexuels dépasse 25 % dans les cinq ans suivant la libération. « Ces individus ne sont pas des citoyens ordinaires : ils nécessitent un traitement psychiatrique à vie », affirme un ancien commandant de la police criminelle.

Dans les rues de Tel-Aviv, des citoyens ont commencé à déposer des fleurs et des bougies à proximité du magasin où Shirly travaillait. Sur les réseaux sociaux, son visage est devenu le symbole d’une colère grandissante contre l’indifférence institutionnelle. Sous le hashtag #JusticePourShirly, des milliers de messages exigent que son meurtrier ne voie plus jamais la lumière du jour et que la loi soit révisée pour éviter qu’un tel drame se reproduise.

Ce crime atroce n’est pas un fait divers isolé : il met à nu une faille profonde dans la chaîne pénale israélienne, entre la réhabilitation théorique et la réalité d’une menace constante pour les femmes. Shirly Yehuda, jeune mère, voulait simplement travailler pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle est devenue, malgré elle, un signal d’alarme pour tout un pays.

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