Sécheresse en Iran : un régime à court d’eau — et peut-être à court d’options

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Les femmes iraniennes portent des masques de protection pour éviter de contracter un coronavirus, tout en marchant dans le Grand Bazar de Téhéran, Iran, 20 février 2020. (Crédit photo: WANA (WEST ASIA NEWS AGENCY) / NAZANIN TABATABAEE VIA REUTERS)
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Une sécheresse historique frappe l’Iran : les réservoirs approchent de l’épuisement, les grandes villes manquent d’eau, et la colère sociale monte. Dans ce contexte, certains analystes avertissent que le régime des ayatollahs pourrait recourir à une distraction extérieure — notamment un nouvel affrontement avec Israël — pour canaliser la contestation intérieure. Le risque n’est pas seulement humanitaire : il est aussi géopolitique. (The Guardian)

Les faits : des barrages vides, des villes au bord du rationnement

Les données publiées ces dernières semaines sont sans appel : pluies exceptionnellement rares, fonte de la neige quasi inexistante et nappes souterraines très surexploitées ont conduit à une situation critique pour les approvisionnements urbains. Les réservoirs desservant Mashhad — la deuxième ville du pays — sont tombés sous la barre des 3 % de capacité, et des responsables ont même évoqué que l’eau potable de Téhéran pourrait « s’épuiser en quelques semaines » si la situation perdurait. Des coupures d’eau et des coupures d’électricité régulières ont déjà frappé plusieurs provinces. (The Guardian)

Réactions officielles et sociales : l’inquiétude grandit

Les autorités iraniennes, habituées à préserver l’image d’un État solide, multiplient les mesures d’urgence — restrictions, appels à l’économie d’eau, tentative d’importation de carburant et matériels — sans pour autant calmer la population. ONG et observateurs internationaux pointent l’échec d’une politique hydrique durable : gestion inefficace, agriculture ultra-consommatrice d’eau et creusement massif de puits clandestins ont aggravé la crise. Le constat est sévère : la sécheresse n’est plus seulement un défi environnemental, elle fragilise l’ordre social. (The Guardian)

Analyse : pourquoi un régime affaibli peut chercher la guerre

Sur le plan stratégique, plusieurs spécialistes soulignent une logique cruelle mais claire : un pouvoir confronté à une crise interne majeure a parfois intérêt à focaliser l’attention sur une menace extérieure pour maintenir la cohésion nationale et dévier la colère. La combinaison d’une économie en tension, de pénuries d’eau et d’un appareil sécuritaire coûteux crée un cocktail instable. Certains commentateurs vont plus loin : même si une confrontation avec Israël entraînerait des dégâts pour Téhéran, l’impact intérieur pourrait être jugé acceptable par le régime — « Israël souffrira, mais l’Iran souffrira cent fois plus », écrivent déjà des éditorialistes pro-gouvernementaux et anti-occidentaux, traduisant la rhétorique belliciste qui peut émerger. (The Guardian)

Dimension internationale : risques de contagion régionale

Une escalade irano-israélienne aurait des retombées au-delà de la frontière directe : renforcement des capacités militaires au Liban, au Yémen et en Syrie, perturbations des routes maritimes et hausse des prix de l’énergie. Par ailleurs, la détérioration humanitaire en Iran — déplacement intérieur, pénurie alimentaire et sanitaire — pourrait alimenter des flux migratoires et des tensions régionales supplémentaires. Les puissances occidentales et régionales surveillent désormais non seulement la posture nucléaire et balistique iranienne, mais aussi la résilience civile du pays. (The Guardian)

Enjeux pour Israël : responsabilité de la prévention et préparation

Pour Israël, la donne est double. D’une part, il s’agit de se préparer à des ripostes à longue distance (missiles, drones, attaques par procuration) et à une possible intensification des hostilités depuis plusieurs axes. D’autre part, la prudence stratégique exige d’exploiter toute fenêtre diplomatique pour isoler la République islamique et éviter une conflagration régionale. Les analystes israéliens rappellent que maintenir la supériorité défensive ne suffit pas : il faut aussi préserver l’espace politique et humanitaire qui limitera la capacité du régime iranien à instrumentaliser la crise domestique. (The Guardian)

Conséquences humanitaires et environnementales à long terme

Au-delà des calculs stratégiques, la sécheresse inflige des dégâts durables : affaissement des sols (sinkholes), salinisation des terres, effondrement des rendements agricoles et migrations internes massives. Sans réformes profondes — modernisation de l’irrigation, réorientation des cultures, investissements dans le traitement et la désalinisation — l’Iran risque une dégradation irréversible de certaines de ses régions fertiles, accentuant la précarité sociale et la pression sur les institutions. (The Guardian)

Conclusion — prévenir l’escalade, protéger les populations

La sécheresse iranienne est d’abord une tragédie humaine et environnementale. Mais elle est aussi un catalyseur de risques géopolitiques : un régime acculé peut préférer l’embrasement extérieur à la réforme intérieure. Pour Israël et la communauté internationale, la priorité doit rester double : se préparer à toutes les éventualités militaires, tout en multiplier les canaux diplomatiques et humanitaires susceptibles d’atténuer la crise et de réduire l’incitation à l’escalade. À défaut, le prix payé — en vies, en infrastructures et en stabilité régionale — pourrait être très lourd. (Al Jazeera)

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