Le tribunal de district de Jérusalem a condamné dimanche un jeune haredi de 21 ans, Elimelekh Stern, originaire de Beit Shemesh, pour avoir collaboré avec une agente étrangère liée à l’Iran, connue sous le pseudonyme « Anna ». Selon N12 et Israel Hayom, Stern a été reconnu coupable de contact avec un agent ennemi et de complot en vue de menacer l’ordre public, après avoir mené plusieurs missions financées en cryptomonnaie. Parmi ses actions : l’affichage de posters anti-israéliens dans l’espace public, l’un montrant une main ensanglantée accompagnée du slogan en anglais « It will be written in history that children were killed, let’s stand on the right side of history ». Il a même recruté d’autres Israéliens pour exécuter ces tâches et documenter leurs actions. En contrepartie, des paiements en devises numériques lui étaient transférés, ce qui compliquait la traçabilité des flux.
L’enquête a révélé un mode opératoire inquiétant. Suivant les instructions d’« Anna », un complice a récupéré un téléphone portable dans la région d’Atlit, tandis que Stern activait des circuits financiers à Jérusalem et Tel-Aviv avec l’aide d’un second intermédiaire. L’agente iranienne a tenté d’aller plus loin, demandant notamment l’envoi d’un colis contenant un couteau et un bouquet de fleurs à la résidence de l’ambassadeur israélien auprès de l’AIEA. Cette fois, Stern a refusé, craignant des conséquences judiciaires directes. Lors du procès, il a tenté de minimiser sa responsabilité, affirmant ne pas avoir soupçonné « Anna » d’être liée à une puissance hostile et contestant la validité de ses aveux. Mais pour les juges, les preuves étaient sans équivoque : dès le début, Stern nourrissait des doutes sur la véritable identité de son contact, des doutes qui se sont renforcés à mesure que les missions prenaient une tournure plus ouvertement politique et sécuritaire.
Le jugement insiste sur l’aspect dissuasif de l’affaire. « Le message du tribunal est clair : quiconque coopère avec un agent étranger devra en répondre sévèrement », a déclaré l’avocat de la procureure, Yishai Zigman, cité par Maariv. La justice a relevé que « la participation consciente à un projet piloté par une puissance ennemie constitue une menace directe contre la sécurité de l’État d’Israël », même lorsqu’il s’agit d’actions apparemment symboliques comme l’affichage ou la diffusion de propagande. Ce dossier illustre la capacité de l’Iran à exploiter des failles internes, y compris via des jeunes marginalisés séduits par l’argent facile des cryptomonnaies. Pour les services de renseignement, il s’agit d’une alerte supplémentaire : la guerre de l’ombre ne se joue pas uniquement avec des missiles ou des drones, mais aussi dans l’espace numérique et au cœur même de la société israélienne.
Sources : N12 (14.09.2025), Israel Hayom (14.09.2025), Maariv (14.09.2025), RakBeIsrael.buzz
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