Quand Wikipédia devient un terrain d’obsessions : un internaute recense les personnalités juives

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Une enquête du Journal du dimanche en mars 2019 a mis en lumière une pratique pour le moins troublante : sous les pseudonymes « Kouassijp » et « Junisso12 », un contributeur de Wikipédia modifiait discrètement des dizaines de fiches afin d’y ajouter l’origine juive de personnalités publiques.

Une démarche en apparence anodine… mais inquiétante

Contrairement aux trolls antisémites classiques, l’internaute ne tenait pas de propos haineux. Ses ajouts concernaient souvent des artistes ou intellectuels dont le patronyme trahissait déjà l’origine (Josée Dayan, Isaac Stern, Judith Silberfeld, etc.).
Mais la répétition obsessionnelle et l’orientation systématique de ses contributions sur la « judéité » des sujets a suscité l’alerte.

Sur le forum interne de Wikipédia, le « Bistro », plusieurs contributeurs expérimentés ont relevé l’ambiguïté :

  • « La majorité de ses contributions porte uniquement là-dessus », a dénoncé l’un.
  • « C’est insidieux », a noté un autre.
  • Et surtout, le contributeur n’expliquait jamais sa motivation.

Un double visage

Lorsque la polémique a éclaté publiquement, Kouassijp a effacé ses modifications à toute vitesse, supprimant près de 80 mentions en moins d’une heure.
Mais son second pseudonyme, Junisso12, a révélé une autre facette : celui d’un contributeur passionné par des auteurs liés au catholicisme traditionaliste d’extrême droite (Jean Vaquié, Marion Sigaut, Bernard Tissier de Malleraix, etc.), souvent publiés par les éditions de Chiré, bien connues dans les cercles ultra-conservateurs.

Sa toute première contribution, en 2017, concernait Léon Degrelle, figure collaborationniste belge et ancien officier SS. Un choix qui, combiné à son obsession pour les « origines juives », jette une lumière inquiétante sur ses motivations réelles.

Quand l’extrême droite instrumentalise le savoir

Cette affaire rappelle que l’encyclopédie en ligne, ouverte et collaborative, peut être exploitée par des militants idéologiques cherchant à imposer une vision biaisée de l’histoire ou de l’identité des personnes.
Même sans insulte directe, le simple fait de « marquer » systématiquement les personnalités par leur judaïsme renvoie à des pratiques de fichage et d’obsession qui, dans l’histoire européenne, ont servi de terreau à l’antisémitisme le plus violent.

👉 Cette dérive montre que l’antisémitisme ne prend pas toujours la forme frontale d’un discours de haine. Il peut se cacher dans une obsession froide, une taxonomie suspecte, ou une volonté de « signaler » qui est juif et qui ne l’est pas.
Une pratique en apparence « neutre », mais qui, replacée dans son contexte historique, reste profondément préoccupante.

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