Révélations explosives à Jérusalem : les enquêteurs auraient outrepassé leur mandat dans l’affaire du Premier ministre
C’est un coup de tonnerre judiciaire qui secoue Israël. Lors de l’audience du 22 octobre 2025, Tzachi Habkin, l’un des principaux enquêteurs de la police israélienne dans le dossier “4000”, a reconnu devant la cour avoir outrepassé les limites de son mandat lors de l’instruction contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ces aveux relancent les accusations de partialité et de manipulation judiciaire, dans une affaire qui empoisonne la vie politique israélienne depuis près de sept ans.
“Nous avons dépassé le mandat” : l’aveu qui change tout
Selon les comptes rendus du tribunal de Jérusalem (relayés par Channel 12, Israel Hayom et Ynet), Habkin a admis que son équipe avait poussé les témoins à fournir des versions convenant à la thèse de l’accusation, et ce “au-delà de ce qui était autorisé par le conseiller juridique du gouvernement”.
Il a notamment reconnu avoir participé à des réunions non documentées, tenues avant les interrogatoires formels de Shlomo Filber, témoin clé dans l’affaire, et ancien directeur général du ministère des Communications sous Netanyahu.
“Nous avons voulu ‘orienter’ Filber pour qu’il comprenne la gravité de la situation… oui, nous avons peut-être dépassé nos prérogatives”, aurait déclaré Habkin, selon le journaliste judiciaire Amit Segal.
Une préparation “illégale” du témoin clé
L’élément le plus troublant évoqué lors de l’audience concerne une séance de préparation de témoin organisée avec Filber.
Selon Habkin, une personne étrangère à l’enquête – identifiée comme Nir Hefetz, ancien conseiller médias du Premier ministre – aurait été invitée pour faire pression sur Filber et le convaincre d’adopter une version favorable à l’accusation.
“Amener quelqu’un sans lien direct avec le dossier pour influencer le témoin, ce n’est pas correct”, a fini par admettre Habkin sous serment.
Cette déclaration a provoqué la fureur de l’équipe de défense, qui y voit la preuve d’un abus de procédure systématique et d’une “tentative de coup d’État judiciaire déguisé”.
Netanyahu maintient : “Tout ceci n’était qu’un piège politique”
Le Premier ministre Netanyahu, qui a suivi les débats depuis Jérusalem avant de recevoir le vice-président américain J.D. Vance, a réagi sèchement par communiqué :
“Ces révélations confirment ce que nous disons depuis des années : ce procès n’a jamais été une quête de vérité, mais une manœuvre politique visant à renverser un gouvernement élu.”
Son entourage dénonce des méthodes “dignes de régimes non démocratiques”, accusant les procureurs d’avoir voulu “fabriquer un coupable” en manipulant les témoins-clés.
Les médias de droite, notamment Israel Hayom et Channel 14, parlent d’un “effondrement du récit judiciaire” construit contre Netanyahu depuis 2018.
Le parquet tente de minimiser
Du côté du ministère public, les réactions ont été plus mesurées.
Le bureau du procureur de l’État a confirmé qu’Habkin avait “commis une erreur de jugement”, tout en assurant que “cela n’affecte pas les preuves principales du dossier”.
Mais pour l’opinion publique israélienne, la ligne rouge semble franchie. Même certains journalistes habituellement critiques envers Netanyahu, comme Ben Caspit (Maariv), reconnaissent que “la procédure a perdu sa crédibilité morale”.
Une atmosphère de fin de cycle
Le timing n’arrange rien. Alors que le président Donald Trump est à Jérusalem pour consolider l’alliance stratégique américano-israélienne et pousser un plan global de paix régionale, ces révélations risquent de fragiliser le Premier ministre sur le plan intérieur.
Pourtant, dans la rue, l’opinion se durcit en sa faveur : un sondage Channel 12 réalisé ce mercredi soir montre que 62 % des Israéliens considèrent désormais le procès “biaisé”, contre 48 % en septembre dernier.
“Ceux qui ont voulu faire tomber Netanyahu par la justice vont devoir rendre des comptes eux-mêmes”, commente le député Amir Ohana (Likoud).
Washington observe avec prudence
Aux États-Unis, les conseillers de Trump se sont abstenus de tout commentaire direct, mais un proche de Jared Kushner, interrogé par Axios, estime que “l’administration Trump souhaite avant tout la stabilité à Jérusalem, et continuera de travailler avec Netanyahu tant qu’il sera Premier ministre”.
Une position claire : pour Washington, les accusations judiciaires internes ne doivent pas interférer avec la coopération stratégique sur Gaza, l’Iran et la défense du front nord.
Vers une contre-attaque juridique ?
L’équipe de défense du Premier ministre prépare déjà une demande officielle d’annulation partielle de la procédure, estimant que les témoignages de Filber et Hefetz ont été “contaminés” par les irrégularités reconnues par Habkin.
Selon Times of Israel, un dépôt de requête est prévu “dans les dix prochains jours”.
“Ce procès est une erreur historique. La vérité finira par triompher”, a déclaré l’avocat Boaz Ben-Tzur à la sortie du tribunal.
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