« Pour rappeler aux générations » : le message bouleversant derrière le prénom choisi par Amit Segal pour son quatrième enfant

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Il suffit parfois d’un simple post sur les réseaux sociaux pour dévoiler toute une époque, ses peurs, ses blessures, mais aussi sa force silencieuse. C’est ce qu’a accompli le célèbre journaliste politique Amit Segal en annonçant, dans un texte d’une sincérité rare, la naissance de son quatrième enfant et le prénom qu’il a choisi pour lui : Elam Oz. Un nom court, mais chargé d’histoire, de mémoire et de sens, né d’une réflexion intime au cœur d’un Israël meurtri, résilient et déterminé à transmettre une flamme à la génération suivante.

Dans ce message publié mercredi, Segal raconte l’instant suspendu qui suit une naissance, ce moment où les questions se bousculent, où les pensées affluent comme un torrent. La scène est banale et miraculeuse à la fois : une salle d’accouchement, une sage-femme qui en a vu mille, une doula expérimentée, Rêout — sa compagne — et lui, qui en sont à leur quatrième enfant. « Personne ne se souviendra de quelque chose d’extraordinaire », écrit-il. Et pourtant, c’est précisément dans cette normalité que surgit l’essentiel.

Il décrit son fils, roux, calme, les yeux ouverts. Un enfant qui ne saura jamais, dit-il, qui était présent le matin de sa naissance. Ce qu’il saura, en revanche, c’est que deux Juifs sont arrivés dans ce monde et qu’ils en ont laissé quatre — un symbole de continuité, une réponse intime à la fragilité d’un peuple qui compte chaque vie comme un monde entier. La pensée de Segal glisse alors vers ce que signifie donner la vie dans un pays qui ne connaît jamais vraiment le repos. « Chaque Juif est une flèche envoyée vers les brumes du futur », écrit-il, en écho à une phrase de l’écrivain Yosef Haim Ohana : même lorsque quelque chose se termine, il y a toujours un début.

Puis viennent les pensées qui se mélangent, comme dans ces moments de bonheur traversés d’inquiétudes et de souvenirs. Il évoque le désir presque enfantin que son fils naisse à l’aube, à 6h15, heure symbolique de lumière. Il craint ensuite qu’il ne naisse à 6h29, « l’heure de la grande obscurité ». Et il finit par accepter ce qui advient, laissant la poésie des instants l’emporter. Il confie même avoir pensé à une chanson qu’il se surprendrait à chanter — une manière de célébrer le quatrième enfant comme un rappel que la vie, malgré tout, continue.

Puis il remercie D.ieu, simplement, profondément : « Modé ani lefaneikha… pour tout le bien et la vérité. Pour le bien et pour le mal, et pour le bien qui s’est trouvé dans ce mal ». Une gratitude qui n’a rien d’abstrait, car, immédiatement après, Segal évoque le poids des années, les quatre grossesses, les chemins parcourus, les incertitudes politiques qui l’ont accompagné — « les allers-retours entre Londres et les puits de Beer Sheva » — comme un fil reliant la vie personnelle au tumulte national.

Mais le moment le plus fort de son texte apparaît lorsqu’il explique la signification du deuxième prénom, Oz — « force ». Là, la dimension intime rencontre celle de la nation. Segal choisit ce prénom, dit-il, « pour rappeler aux générations la force biblique qui a surgi soudain sur nous à Simhat Torah et refuse depuis de nous quitter ». Un clin d’œil bouleversant aux événements du 7 octobre, à l’héroïsme des soldats, aux communautés du sud frappées de plein fouet — Nahal Oz, Nir Oz — symboles de douleur mais aussi de courage inébranlable.

Il cite même l’« opération Am Kavlavî », référence à un épisode biblique évoquant la puissance, inscrivant ainsi son choix dans une continuité historique, identitaire, presque prophétique. Dans ce prénom se cristallisent les forces contradictoires de l’époque : la perte et la renaissance, l’effroi et la détermination, la mémoire et l’espoir. Un prénom pour dire : nous sommes encore là.

Segal pense également à ses trois aînés — Avri, Aner, Éliana — chacun décrit avec tendresse : « le sage et beau », « le doux et sensible », « la magnifique et malicieuse ». Il voit dans leur présence la beauté simple du monde, une beauté qui existe malgré tout, et peut-être même à cause de tout. Dans un trait d’humour qui lui ressemble, il confie que si Rêout se lève déjà pour le bébé la nuit, « où est le risque pour moi ? ».

Les pensées défilent comme en mode « shuffle », dit-il, passant de l’émotion la plus profonde au détail le plus trivial : le siège-auto qu’il a oublié d’acheter ; la liste des soldats tombés — 923, précise-t-il — dont il pense aux parents, à la phrase prononcée à chaque brit : « Préserve cet enfant pour son père et sa mère ». Une phrase qui résonne autrement dans un pays où chaque naissance est une victoire sur la tragédie.

Il conclut son message en reconnaissant la confusion touchante de ces minutes-là, mais en affirmant qu’il voulait partager ces pensées « entre amis », car peut-être — sûrement — le public comprendra.

Dans un pays sous tension, où l’actualité est souvent dure, brutale, implacable, ce récit intime d’Amit Segal a offert autre chose : un souffle. Un rappel que la vie continue, que les enfants naissent, que des prénoms sont donnés, que la mémoire se transmet. Et que même dans l’incertitude, l’identité juive porte en elle une force qui refuse de disparaître.

 

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