Un double visage de la violence a ressurgi à Lod. Le parquet israélien a annoncé l’inculpation de deux hommes — un Palestinien de Gaza en situation illégale et son fils de 22 ans — pour le meurtre brutal d’un jeune Israélien de 24 ans, survenu en juillet dernier dans le parking d’une salle de fête de la ville. L’acte d’accusation, déposé devant le tribunal de district du Centre, décrit une scène d’une sauvagerie extrême : le père aurait maintenu la victime au sol pendant que son fils la poignardait à plusieurs reprises, jusqu’à la mort.
Selon les éléments de l’enquête, révélés par Israel Hayom et confirmés par la porte-parole du parquet, le crime s’est produit dans la soirée du 17 juillet 2025, à la sortie d’un mariage dans le complexe événementiel « HaNessikha ». Les deux accusés — Hasni Abu Garaba, 48 ans, originaire de Deir al-Balah (Gaza) et présent illégalement en Israël, et son fils Mohammed Abu Garaba, habitant de Lod — auraient été impliqués dans une querelle avec un autre jeune homme, Mohammed al-Kadaima, qui tenait une arme à feu. Selon l’acte d’accusation, après un échange tendu, les deux hommes lui auraient arraché l’arme des mains avant de le rouer de coups, puis de le poignarder à mort avec un couteau de cuisine.
Des témoins ont rapporté avoir entendu deux coups de feu tirés de l’arme durant la rixe, sans atteindre quiconque. Le corps ensanglanté du jeune Israélien a été retrouvé gisant entre deux voitures. Les secours n’ont pu que constater son décès à l’hôpital. Les meurtriers présumés ont pris la fuite, d’abord vers Lod, puis vers la zone palestinienne de Cisjordanie. Après près de trois mois de cavale, ils ont été interceptés en octobre par une unité spéciale du Yamam dans le village de Kibiya.
Le parquet leur reproche des faits de meurtre avec préméditation, obstruction à la justice et, pour le père, séjour illégal en Israël. Les procureurs ont également demandé leur maintien en détention jusqu’à la fin du procès, estimant que la brutalité du crime et la fuite organisée démontrent « une dangerosité extrême ».
L’affaire a suscité une forte émotion à Lod, ville où cohabitent populations juive et arabe, déjà marquée par de précédents affrontements communautaires. Les habitants dénoncent un climat d’insécurité alimenté par la prolifération d’armes illégales et par l’infiltration de travailleurs sans permis depuis Gaza. « Il ne s’agit plus de querelles isolées, mais d’une explosion de criminalité organisée », confie un officier de police local à Ynet.
Ce drame intervient dans un contexte où les autorités israéliennes renforcent la surveillance des travailleurs palestiniens. Depuis le massacre du 7 octobre, le Shin Bet a identifié plusieurs cas d’infiltration via des permis de travail falsifiés. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou a promis de « rétablir la souveraineté totale » sur les points d’entrée et de sanctionner sévèrement les intermédiaires qui facilitent ces passages illégaux.
Le ministre de la Sécurité nationale a réagi publiquement, rappelant que « le sang d’Israéliens est versé chaque fois que l’État ferme les yeux sur les failles de sécurité ». Le crime de Lod illustre, selon lui, « le danger d’un laxisme migratoire qui se transforme en menace intérieure ».
Pour les proches de la victime, ce meurtre n’est pas un simple fait divers. Ils y voient le symbole d’une double faillite : celle d’un système sécuritaire qui n’a pas su empêcher la présence d’un criminel de Gaza sur le sol israélien, et celle d’une société gangrenée par la violence ordinaire. Un cousin du défunt a déclaré à Kan News : « Il a été tué à quelques mètres d’une salle de mariage. Ce pays doit choisir entre la vie et la peur. »
Dans un climat de tensions toujours vives, l’affaire sera suivie de près. Pour Lod et pour Israël, elle soulève des questions profondes : comment garantir la sécurité des citoyens face à la porosité des frontières et à la montée des violences locales ? Et comment éviter que la haine importée de Gaza ne s’enracine au cœur même de la société israélienne ?






