Par Infos Israel News – 22 juin 2025Texte original : Dana Guterson, traduit et adapté par la rédaction
Ils s’étaient envolés pour un court séjour, une mission professionnelle ou de simples vacances. Mais en l’espace de quelques heures, leur monde a basculé. Alors que le ciel israélien se fermait à cause des tensions extrêmes avec l’Iran, des milliers d’Israéliens se sont retrouvés bloqués à travers le globe, sans solution immédiate de retour. Pour certains, l’unique alternative fut aussi inattendue qu’ironique : une croisière de sauvetage.
À bord du Crown Iris, un paquebot de luxe appartenant à la compagnie Mano Maritime, quelque 2 000 passagers ont embarqué lundi depuis le port de Limassol à Chypre en direction d’Ashdod. Une traversée entre rires gênés, inquiétudes et un patriotisme vibrant, loin d’une croisière de rêve.
😟 Un voyage de retour chargé d’émotion
L’ambiance à bord n’a rien à voir avec celle des croisières habituelles. Si les chansons israéliennes diffusées à l’embarquement, les desserts décorés aux couleurs du drapeau et les animations sur le pont tentent d’alléger l’atmosphère, la réalité rattrape vite les esprits.
« Ce n’est pas un moment de plaisir, c’est un soulagement mêlé de frustration », confie Ophir, éducateur sportif, bloqué depuis plus d’une semaine en Europe. « J’ai dépensé autant que pour un voyage à New York. Mais là, j’ai juste besoin de rentrer, voir mes proches, savoir qu’ils vont bien. »
La plupart des passagers partagent ce sentiment. Entre deux annonces au micro, les discussions tournent en boucle autour de la situation sécuritaire, des proches sous les roquettes ou des maisons endommagées. Le luxe de la croisière contraste cruellement avec le chaos intérieur que chacun porte.
🌊 À bord, une parenthèse fragile
L’équipage, chaleureux et efficace, maintient la croisière à flot dans tous les sens du terme. Avec ses 11 étages, ses restaurants, casino, piscines, animations et boutiques, le Crown Iris continue de proposer ses services comme en temps normal. Mais le cœur n’y est pas.
Certains passagers tentent de se distraire. D’autres préfèrent se réfugier dans le silence, le téléphone à la main, espérant capter un signal, une nouvelle, un message de ceux restés au pays.
Mais sans réseau mobile, et avec un Wi-Fi limité et payant, l’angoisse s’installe souvent entre deux points de connexion.
💸 Un sauvetage au coût élevé
Ce retour en mer n’est pas sans frais. Les billets se vendent entre 800 et 2 000 euros, sans compter les nuits passées à Chypre en attendant une place. Les témoignages de passagers mentionnent plusieurs milliers de shekels déboursés en vols annulés, hôtels, nourriture, transports…
« Les vols de secours, c’est un mythe pour les gens sans relations », témoigne Sharona, une Israélienne ayant fait escale à Londres, puis à Larnaca, avant de monter à bord. « J’ai tout tenté : quatre vols annulés, une tentative en bateau privé, 1 400 dollars perdus… Cette croisière, c’était mon dernier espoir. »
🚢 Retour sur une mer d’incertitudes
Après une traversée d’environ 20 heures, le paquebot accoste au port d’Ashdod à l’aube. Des navettes gratuites dirigent les passagers vers Tel Aviv, Jérusalem et Beer-Sheva. Un soulagement palpable, mais loin de clore le chapitre.
Ce voyage inédit laisse des traces : financières, émotionnelles et psychologiques. Car au-delà des cabines confortables et des buffets copieux, ce n’était pas une croisière. C’était un exil temporaire, forcé par la guerre, ponctué d’un seul désir : rentrer chez soi.
📰 Infos Israel News remercie tous les passagers pour leurs témoignages et exprime sa solidarité avec les Israéliens rapatriés du monde entier.
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