Un homme armé d’un couteau a menacé plusieurs fidèles juifs aux abords d’une synagogue à Neuilly-sur-Seine. Interpellé sans difficulté, il a immédiatement été placé en garde à vue. Ce nouvel épisode rappelle, une fois encore, que l’antisémitisme n’est plus cantonné aux marges mais s’affiche désormais en plein jour, y compris dans les rues les plus huppées de la capitale.
Les faits se sont déroulés vendredi 29 août en plein après-midi, dans une artère de Neuilly-sur-Seine, ville cossue de l’ouest parisien qui abrite une école juive et une synagogue. Selon le parquet de Nanterre, un quadragénaire a invectivé quatre personnes, dont l’une portait une kippa. Insultes antisémites, menaces répétées, puis sortie d’un couteau. Aucun coup n’a été porté, mais deux des victimes ont dû s’enfuir précipitamment tandis qu’une troisième se réfugiait à l’entrée des locaux de la maison Dior, à une centaine de mètres. C’est là que l’agresseur a été interpellé « sans difficulté », selon les autorités judiciaires.
Le parquet de Nanterre a confirmé l’ouverture d’une enquête en flagrance pour « menaces avec arme et violences volontaires en raison de l’appartenance à une religion ». La perquisition menée au domicile du suspect s’est révélée infructueuse. Aucun blessé n’a été recensé. Le maire de la ville, Jean-Christophe Fromantin (DVD), a dénoncé des propos « incohérents » mais bel et bien « à caractère antisémite ». « Nous devons rester en alerte et mobiliser tous les moyens devant la poussée de l’antisémitisme », a-t-il insisté dans un message publié sur LinkedIn.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a réagi sur X (ex-Twitter), affirmant partager « l’émotion légitime suscitée par cet acte » et annonçant un renforcement immédiat de la sécurité autour des lieux de culte et des établissements fréquentés par la communauté juive dans les Hauts-de-Seine. « Ces dispositifs resteront en place pour les prochains jours », a-t-il ajouté.
Cet épisode survient dans un contexte explosif. Depuis les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas contre Israël — événement qui a bouleversé l’opinion internationale et provoqué la guerre de Gaza — les actes antisémites en France se sont multipliés. Selon le ministère de l’Intérieur, 646 incidents ont été recensés au premier semestre 2025, soit une baisse de 27,5 % par rapport à l’an dernier, mais une augmentation vertigineuse de 112,5 % par rapport à 2023. Les chiffres traduisent une réalité implacable : la haine antijuive reste ancrée, et sa visibilité croît à mesure que les tensions au Moyen-Orient se répercutent en Europe.
Ces agressions à répétition soulignent une inquiétante banalisation. À Lyon, à Paris, à Marseille, des menaces ou attaques visent régulièrement des synagogues, des écoles, des commerces ou de simples passants identifiés comme juifs. La réponse de l’État, souvent réactive et policière, peine à répondre à la dimension culturelle et idéologique de ce phénomène. « On se contente d’interpeller un individu, mais le problème est bien plus large », glisse un élu de la communauté juive, interrogé par Infos-Israel.News (infos-israel.news).
Car derrière chaque couteau brandi, chaque insulte hurlée dans la rue, il y a un climat qui se dégrade. Les slogans du Hamas ou d’autres mouvances islamistes, visibles sur les réseaux sociaux et dans certaines manifestations, nourrissent une légitimation implicite de ces violences. Comme l’explique un responsable sécuritaire israélien, « ce qui est toléré en France aujourd’hui, c’est précisément ce que nous combattons chaque jour à Jérusalem ou à Tel-Aviv » (Wikipédia – Hamas).
La dimension internationale est cruciale. Israël a fait de la lutte contre la propagande antisémite et terroriste une priorité nationale. Les réseaux sociaux sont surveillés, les financements étrangers traqués, et la coopération avec certains États arabes dans le cadre des Accords d’Abraham s’inscrit aussi dans ce combat. La France, en comparaison, semble hésitante, tiraillée entre le souci de préserver la liberté d’expression et la nécessité de protéger ses citoyens juifs. Or, comme le rappelle un expert en sécurité interrogé par RakBeIsrael.buzz (rakbeisrael.buzz), « la tolérance envers les discours de haine finit toujours par se transformer en actes ».
Dans les prochains jours, l’enquête dira si l’homme interpellé relève davantage de la psychiatrie ou de l’idéologie. Mais cette distinction, si souvent invoquée, ne saurait masquer la tendance de fond : la judéophobie prospère. Chaque incident mine un peu plus le sentiment de sécurité de la communauté juive française, qui, depuis des années déjà, fait face à une tentation croissante de l’aliyah. Comme le souligne Alyaexpress-News (alyaexpress-news.com), de plus en plus de familles quittent la France pour Israël, convaincues que leur avenir ne peut plus se construire dans un pays où les couteaux se dégainent devant les synagogues.
L’affaire de Neuilly n’est pas qu’un fait divers. Elle illustre un malaise profond : dans un pays qui se veut patrie des droits de l’homme, il est devenu risqué de porter une kippa en plein jour dans la rue. Tant que cette réalité ne sera pas affrontée avec courage, tant que la peur primera, les Juifs de France continueront de vivre avec la certitude amère que leur sécurité est conditionnelle. Et la République, une fois de plus, aura échoué à tenir sa promesse la plus élémentaire : protéger ses citoyens.
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