Le monde détourne les yeux, mais l’horreur continue. Selon les derniers rapports des Nations unies et des organisations humanitaires locales, la ville d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est le théâtre d’un massacre d’ampleur inédite. Les Forces de soutien rapide (RSF), milice paramilitaire issue des Janjawid, ont conquis la ville après un siège de plus d’un an et demi — et ont aussitôt lancé une campagne d’exécutions massives contre les civils.
Des images satellites publiées par des ONG et confirmées par l’ONU montrent des piles de corps et des zones transformées en « bassins de sang », expression utilisée par les observateurs pour décrire l’ampleur du carnage. Les premières estimations font état de plusieurs milliers de morts, hommes, femmes et enfants exécutés sans distinction.
La chute d’El-Fasher : un enfer à ciel ouvert
Les miliciens de la RSF ont pénétré dans El-Fasher après le retrait des dernières unités de l’armée soudanaise. La population, affamée après 18 mois de siège, n’a eu aucun moyen de fuir.
D’après un témoin cité par Reuters,
« Ceux qui ont tenté de s’échapper ont été abattus par des snipers. Les autres ont été rassemblés et exécutés sur place. »
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux — dont certaines vérifiées par BBC Africa Eye — montrent des combattants de la RSF tirant sur des civils dans les rues, parfois sur des enfants, tandis que des cadavres jonchent les routes principales.
Les survivants décrivent des rafles systématiques, des familles entières massacrées et des quartiers réduits en cendres.
Un habitant a confié à une chaîne étrangère :
« Ils ont pris tout le monde. Ma famille a été rassemblée dans un champ et tuée. Je ne sais pas qui est encore en vie. »
Un génocide silencieux
Les Nations unies ont confirmé « des preuves crédibles d’exécutions de masse et de nettoyage ethnique » commises par la milice RSF, dirigée par Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti.
Cette milice, soutenue financièrement par des puissances régionales, notamment des réseaux tribaux du Soudan occidental et des intermédiaires arabes, est accusée de persécuter les minorités non arabes, notamment les populations Zaghawa et Massalit.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme évoque un scénario proche de celui du génocide du Darfour des années 2000.
« L’échelle et la rapidité des tueries n’ont pas d’équivalent depuis un quart de siècle », a déclaré un enquêteur de l’ONU.
Le silence coupable de la communauté internationale
Malgré l’ampleur du drame, aucune force internationale d’intervention n’a été déployée. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence mais n’a adopté aucune résolution contraignante.
Les États-Unis et l’Union européenne ont condamné le massacre, mais se sont contentés d’appels « à la retenue » envers les parties au conflit.
En Israël, plusieurs diplomates et ONG humanitaires dénoncent cette passivité mondiale.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié un communiqué affirmant :
« Les crimes de masse au Soudan rappellent la nécessité d’une vigilance internationale constante face aux milices pro-iraniennes et islamistes dans la région. »
Le ministre de la Défense Yoav Katz a ajouté que Tsahal suivait « avec inquiétude » l’évolution de la situation humanitaire dans la corne de l’Afrique, rappelant que les RSF entretiennent des liens logistiques avec des réseaux armés opérant à proximité de la mer Rouge.
Une menace régionale croissante
L’embrasement du Soudan pourrait rapidement déborder au-delà de ses frontières. Des convois de réfugiés se dirigent vers le Tchad, le Soudan du Sud et la mer Rouge, où l’instabilité renforce le risque d’infiltrations terroristes et de trafic d’armes.
Pour Israël, la déstabilisation de cette zone représente une menace directe pour la sécurité maritime et énergétique, notamment autour du port d’Eilat.
Les RSF, déjà accusées de trafics d’armes avec des groupes islamistes au Yémen, pourraient devenir un maillon stratégique du réseau iranien dans la région.
L’effondrement humanitaire
Depuis le début du conflit entre les RSF et l’armée régulière en 2023, plus de 9 millions de Soudanais ont été déplacés, dont 2 millions réfugiés à l’étranger.
Les agences humanitaires évoquent une « catastrophe totale » : les hôpitaux sont détruits, les réserves alimentaires épuisées, et les infrastructures d’eau contaminées.
Le Programme alimentaire mondial estime que 20 millions de personnes risquent la famine dans les prochains mois.
Alors que des fosses communes se remplissent à El-Fasher, le monde détourne le regard.
Les Nations unies parlent de « possible crime contre l’humanité », mais aucune force n’intervient.
Le Soudan sombre dans un nouveau Darfour — un génocide en temps réel, sous les yeux d’une planète paralysée.
Et dans ce chaos, les réseaux pro-iraniens, islamistes et terroristes avancent leurs pions, aux portes mêmes d’Israël.






