La scène aurait pu se transformer en catastrophe régionale si elle n’avait pas été détectée à temps. Dans le nord de la bande de Gaza, les soldats de la brigade Carmeli ont découvert cette semaine plusieurs lanceurs de roquettes à cinq tubes, entièrement équipés et chargés, prêts à être tirés vers les localités du sud d’Israël. Les images diffusées par Tsahal montrent des infrastructures opérationnelles, alignées, soigneusement camouflées et visiblement préparées pour une salve massive. Un rappel brutal que, même durant des périodes de calme relatif, le Hamas continue de bâtir et dissimuler ses capacités offensives.
Selon l’évaluation préliminaire de l’armée, ces lanceurs faisaient partie d’un plan coordonné de tirs visant plusieurs communautés du sud, probablement destiné à être déclenché en cas d’effondrement de la trêve actuelle ou comme acte de représailles contre Israël. Les roquettes étaient insérées dans leurs tubes, prêtes à l’emploi, ce qui signifie que l’ordre de tir aurait pu être donné à tout moment — même à distance, via un système de minuterie ou un dispositif de commande électronique, une technique fréquemment utilisée par le Hamas pour contourner les pertes humaines et compliquer l’identification des opérateurs.
Cette découverte intervient alors que les forces de la brigade Carmeli, renforcées par les unités du Commandement Sud, poursuivent des opérations de sécurisation dans la zone dite du « corridor jaune », conformément au dispositif de cessez-le-feu temporaire. Malgré la réduction des échanges de tirs, l’armée doit maintenir une pression constante pour empêcher la reconstitution des cellules terroristes. Le porte-parole de Tsahal insiste : « Les forces continueront d’identifier et de neutraliser toute infrastructure opérationnelle susceptible de menacer les civils israéliens, même durant la période de pause humanitaire ».
Les lanceurs mis au jour témoignent du savoir-faire tactique du Hamas. Les cinq tubes montés sur chaque plateforme correspondent à un schéma observé à plusieurs reprises depuis le début des hostilités : des systèmes artisanaux mais robustes, construits dans des ateliers souterrains, souvent reliés à des câbles ou à des dispositifs à retardement. Ce type d’armement est conçu pour saturer le Dôme de fer sur une courte période — une technique que les factions terroristes de Gaza emploient depuis plus d’une décennie.
D’après des experts militaires interrogés dans la presse israélienne et étrangère, la quantité et l’état opérationnel des roquettes capturées montrent que le Hamas n’a jamais cessé de préparer son prochain round d’affrontements. La possibilité d’un tir simultané de plusieurs batteries pourrait avoir entraîné des pertes importantes dans les zones civiles proches de la frontière, de Sdérot à Netivot, en passant par les kibboutzim du Shaar HaNegev. Le fait que ces infrastructures aient été retrouvées pendant une période de cessez-le-feu souligne un constat clair : pour le Hamas, les pauses humanitaires ne constituent qu’une opportunité de réorganisation.
Depuis le début de la guerre, Tsahal a découvert plus de 2 000 rampes de missiles, tunnels de lancement, caches de munitions et sites de production camouflés dans des zones densément peuplées. Plusieurs rapports, dont ceux de l’ONU durant les différentes opérations à Gaza, ont confirmé que le Hamas dissimule systématiquement ses lanceurs près d’écoles, de mosquées, de centres médicaux ou de quartiers civils, afin de maximiser l’effet de bouclier humain et de compliquer la riposte israélienne. La zone où les lanceurs ont été trouvés, proche d’axes urbains, correspond parfaitement à cette méthode.
Pour les soldats sur le terrain, la découverte a suscité un mélange de stupéfaction et de soulagement. Dans un témoignage relayé par des journalistes militaires, l’un d’eux a confié : « En voyant les roquettes déjà armées, on comprend à quel point la menace était imminente. Elles auraient pu partir cette nuit, demain matin ou au moindre signal du Hamas ». Plusieurs officiers de Carmeli précisent que l’arme était orientée vers le sud-ouest, en direction de localités israéliennes qui ont déjà subi, au fil des années, des milliers de tirs.
Au-delà du choc opérationnel, cette découverte met une nouvelle fois en lumière la nécessité d’une vigilance totale dans la bande de Gaza. Même lorsque les combats diminuent, les groupes terroristes poursuivent leurs préparatifs. Le Hamas, dont l’idéologie reste fondée sur la destruction de l’État juif, n’a jamais accepté les cessez-le-feu comme une étape vers la paix. Il les conçoit comme une parenthèse tactique. Le politologue Michael Herzog le résumait déjà en 2022 : « Pour le Hamas, chaque pause dans les combats est un investissement dans le prochain cycle de violence ».
La diffusion des images par Tsahal n’est pas anodine. Elle vise à renforcer la compréhension publique de la menace constante, à rappeler aux alliés internationaux qu’Israël ne peut ni baisser sa garde ni compter sur les bonnes intentions d’un mouvement armé soutenu par l’Iran. Dans un contexte où certaines voix à l’étranger demandent à Israël de réduire ses opérations, ces preuves rappellent que le Hamas continue de préparer l’offensive suivante.
Pour les habitants du sud, cette découverte n’est qu’un nouvel épisode d’une réalité familière : celle d’une menace qui se régénère sans cesse. Mais elle est aussi la démonstration que l’armée israélienne reste vigilante, capable de prévenir un désastre avant qu’il ne se produise. Une bataille silencieuse, sans sirènes ni explosions, mais cruciale pour que les familles de Sdérot, Ofakim et des kibboutzim voisins puissent dormir ne serait-ce qu’un peu plus en sécurité.






