Lors d’une conférence de presse dimanche, le ministre de la Défense Yoav Galant a annoncé qu’une fois l’opération Khan Yunis terminée, Rafah serait la prochaine cible. Le chef d’état-major Herzi Alevi a informé le secrétaire d’État américain de ces projets, et Blinken a exprimé sa « profonde inquiétude » en réponse, selon le correspondant diplomatique de Wallanews, Barak Ravid, selon une source bien informée.
Blinken a appelé à « une action plus significative » pour éviter les pertes civiles et pour éviter que les travailleurs de l’ONU fournissent un soutien vital aux réfugiés à Rafah et dans le sud de Gaza, a indiqué la source.
Au cours de la semaine dernière, des informations fragmentaires ont été divulguées dans les médias israéliens selon lesquelles Tsahal cherchait un endroit où réinstaller les réfugiés palestiniens qui s’y sont accumulés depuis Rafah ; la possibilité d’un retour au moins partiel des évacués vers les régions du nord de Gaza est envisagée et à l’étude, pour laquelle les militaires devront organiser des points de contrôle de filtration afin que, aux côtés de la population civile, les terroristes du Hamas (qui y sont toujours présents, selon le ministre de la Défense Galant) reviennent également.
Le ministre de la Guerre, Benny Gantz, a déclaré hier que Tsahal avait échoué dans sa mission de détruire les structures administratives du Hamas en raison des retards du gouvernement dans la prise de décisions politiques. Le ministre Gadi Eisenkot l’a dit plus clairement : le Hamas distribue de l’aide humanitaire dans les zones nord de la bande de Gaza parce qu’il n’y a personne d’autre, et Israël demande de suspendre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza pendant plusieurs jours afin de créer des structures alternatives pour sa répartition. Le ministre Gideon Sa’ar a également exigé une suspension de l’approvisionnement en aide humanitaire jusqu’à ce qu’une alternative administrative au Hamas soit créée.
Selon un accord avec les États-Unis, les conditions du retour des réfugiés dans les régions du nord de Gaza devaient être préparées par une mission de l’ONU, mais Israël n’a accepté d’autoriser le personnel de l’ONU sur place que début février, juste avant l’arrivée de Blinken.
L’introduction d’unités blindées à Rafah dans la situation actuelle est lourde de conséquences : des foules de réfugiés effrayés pourraient franchir les barrières frontalières et se précipiter pour chercher le salut en Égypte. Le Caire menace de rompre le traité de paix avec Israël si les événements prennent cette tournure.
17h30. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également mis en garde contre les projets d’opérations terrestres de Tsahal à Rafah. « Une telle opération aggraverait de manière catastrophique le cauchemar humanitaire et aurait des conséquences internationales imprévisibles », a-t-il déclaré.