Dans la Syrie post-Assad, un nouveau visage du pouvoir émerge — et il n’a rien de démocratique. Ce n’est pas une présidence collégiale, pas plus qu’une ouverture à l’Occident ou une réforme structurelle de l’État. C’est un habillage. Un camouflage. Car derrière l’apparente transition, une nouvelle oligarchie s’est installée, impitoyable, déterminée, et surtout opaque. À sa tête ? Hazem al-Char’a — frère d’Ahmad al-Char’a, ex-djihadiste plus connu sous le nom d’Abu Mohammad al-Joulani — qui mène une véritable révolution économique sous une poigne de fer, sans cadre légal, et avec l’aide d’un personnage encore plus inquiétant : un Australien d’origine libanaise nommé Abraham Soukarieh, déjà visé par des sanctions internationales pour financement du terrorisme.
Derrière ce tandem improbable se cache un projet clair : confisquer l’économie syrienne, se débarrasser de l’ancienne élite assadienne et instaurer une nouvelle caste islamo-économique — avec tous les attributs de la respectabilité (fonds souverain, comité anticorruption, réformes « stratégiques »), mais sans la moindre transparence. D’après l’enquête de Reuters, leur comité informel — qui ne figure dans aucun décret, aucune constitution, aucun registre officiel — a déjà mis la main sur plus de 1,6 milliard de dollars d’actifs : compagnies de télécommunications, chaînes logistiques, banques privées, devises étrangères, tout ce que possédaient les proches d’Assad.
Et ce n’est que le début. En plus de confisquer les biens, la nouvelle équipe économique offre aux anciens oligarques un marché trouble : abandonner leur pouvoir de décision, reverser une partie de leurs profits au nouveau régime, mais rester dans le paysage – à condition d’être discrets et dociles. Résultat : les investisseurs internationaux, prudents, tirent la sonnette d’alarme. « On échange une mafia connue contre une mafia religieuse et incontrôlable », confie un diplomate européen basé à Amman.
La structure mise en place rappelle les systèmes de prédation économique des pires régimes autocratiques. Hazem al-Char’a, formé dans l’industrie privée en Irak, a su tisser un réseau de domination sur toute la région d’Idlib — bastion de HTS (Hayat Tahrir al-Sham), l’organisation terroriste née des cendres du Front al-Nosra. Avec Soukarieh, alias « Abu Maryam », ils ont établi un pouvoir parallèle qui ne rend compte à personne. À leurs côtés, le mystérieux Mustafa Kadid, dit « Abu Abd al-Rahman », un ancien boulanger devenu seigneur de guerre puis gouverneur de fait de la banque centrale syrienne, gère les flux financiers de la junte.
Officiellement, aucun d’eux ne détient de portefeuille ministériel. Officieusement, ils contrôlent le budget, la banque centrale, les fonds d’investissements et la redistribution des richesses. Une économie dans l’économie, construite dans l’ombre et à l’abri de toute supervision.
En début de mois, le nouveau président Ahmad al-Char’a — l’ex-terroriste djihadiste devenu chef d’État — a annoncé la création d’un « fonds souverain pour la reconstruction ». Le concept peut paraître prometteur. Mais dans la réalité, il s’agit d’un outil permettant à son frère Hazem et à Soukarieh de capter les flux d’aide, d’investissement et de revenus, sans aucun garde-fou. Ce sont eux qui ont rédigé le nouveau code des investissements — un texte qui leur donne des prérogatives démesurées et les met à l’abri de toute enquête.
L’administration Trump, désormais revenue aux affaires, a réagi de manière ambivalente. D’un côté, la Maison Blanche a levé plusieurs sanctions visant l’économie syrienne, arguant d’une « opportunité historique de reconstruction ». Mais de l’autre, plusieurs experts au sein du Congrès mettent en garde : « Cette économie est entre les mains d’anciens soutiens du terrorisme. Ils changent de costume, mais pas de convictions. » Des accusations qui rappellent que la « paix » syrienne ne serait qu’un vernis temporaire.
Car derrière cette façade de modernisation, c’est un modèle néo-islamiste qui s’installe. Le groupe HTS, désormais lavé de son passé par ses anciens adversaires occidentaux, contrôle des pans entiers du pays, en partenariat avec des puissances régionales comme la Turquie et le Qatar. Hazem al-Char’a, en artisan de ce nouveau capitalisme djihadiste, n’a qu’un objectif : faire oublier les crimes de guerre en inondant les marchés d’accords, de contrats, de réformes économiques — le tout signé dans l’ombre.
Pendant que l’Occident célèbre le « changement de régime », la Syrie plonge dans un autre cycle de confiscation économique. Une dictature a chuté. Une autre est née.
Sources utiles :
- https://infos-israel.news/category/israel/
- https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
- https://rakbeisrael.buzz
- https://alyaexpress-news.com
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Hayat_Tahrir_al-Cham
- https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Syrie
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_souverain