Dans une déclaration sans détour, le chef d’état-major de Tsahal a affirmé que l’armée croit en la conquête totale de la ville de Gaza. Si aucune alternative n’émerge “le jour d’après”, un gouvernement militaire israélien sera instauré. Une annonce qui marque un tournant stratégique et politique.
Au soir d’une journée de combats intenses, le porte-parole de Tsahal a rapporté les propos clairs de son chef d’état-major : « Nous croyons au plan de conquête de la ville de Gaza. Nous mènerons le Hamas à l’effondrement. Et si aucune autre solution n’existe le lendemain, il y aura un gouvernement militaire. » Cette déclaration, prononcée dans les forums sécuritaires les plus élevés, traduit la conviction que la guerre actuelle ne peut pas se limiter à des frappes aériennes ou des incursions limitées.
Une rupture avec les demi-mesures du passé
Depuis le désengagement de 2005, Israël a mené plusieurs opérations majeures contre le Hamas à Gaza – « Plomb durci » (2009), « Bordure protectrice » (2014), ou encore « Gardien des murailles » (2021). Chacune de ces campagnes avait pour objectif de « restaurer la dissuasion » sans remettre en cause le pouvoir du Hamas. Le résultat est connu : le mouvement islamiste est resté au pouvoir, consolidant ses capacités militaires.
La nouvelle doctrine esquissée par le chef d’état-major est différente. Elle repose sur une logique de rupture : non plus gérer le Hamas, mais l’éradiquer en tant qu’autorité politique et militaire.
Conquérir pour neutraliser
La conquête de Gaza, une ville dense de plus de 600 000 habitants, représente un défi militaire colossal. Réseaux de tunnels, combats de rue, utilisation cynique des civils comme boucliers humains : le Hamas a transformé l’espace urbain en champ de bataille.
Pour Tsahal, contrôler l’ensemble de la ville est la seule garantie d’éliminer les infrastructures terroristes en profondeur. « Tant que le Hamas conserve une capitale, il conserve une légitimité », explique un analyste militaire cité par Infos-Israel.News. « La conquête totale, c’est le seul moyen de mettre fin à ce mythe. »
Le spectre d’un gouvernement militaire
La partie la plus marquante des propos du chef d’état-major concerne « le jour d’après ». Si aucune autorité alternative crédible – qu’il s’agisse de l’Autorité palestinienne ou d’une administration internationale – n’émerge, Israël pourrait instaurer un gouvernement militaire à Gaza.
Une telle solution rappellerait la période pré-2005, quand l’armée israélienne contrôlait directement la bande. Pour de nombreux Israéliens, c’est un scénario redouté mais peut-être inévitable.
« Ce n’est pas un choix idéologique, mais une nécessité », commente RakBeIsrael.buzz. « Israël ne peut pas quitter Gaza en laissant un vide qui serait immédiatement rempli par le Hamas ou par Daech. »
Les implications régionales
Cette perspective d’un gouvernement militaire envoie un signal fort aux alliés comme aux ennemis. Aux pays occidentaux, qui pressent Israël d’envisager une « solution politique », elle rappelle que la sécurité passe avant tout. Aux pays arabes modérés des Accords d’Abraham, elle prouve la détermination israélienne à éradiquer l’islamisme radical, ennemi commun de la stabilité régionale.
À Téhéran et Beyrouth, elle sonne comme un avertissement : Israël est prêt à assumer des décisions lourdes, y compris la gestion directe d’un territoire hostile, pour garantir sa survie.
Les critiques et inquiétudes
Sans surprise, cette déclaration a déjà suscité des critiques. Certaines ONG dénoncent la perspective d’une « occupation militaire » et alertent sur les conséquences humanitaires. Dans les chancelleries européennes, on redoute une escalade qui compliquerait toute reprise de négociations de paix.
Mais pour une majorité d’Israéliens, la priorité est claire : empêcher une répétition du 7 octobre. La patience vis-à-vis du Hamas est épuisée. La population comprend que seule une solution radicale peut garantir la sécurité à long terme.
Un choix historique
La décision de conquérir Gaza et de l’administrer directement, même temporairement, constituerait l’une des décisions les plus lourdes depuis la guerre de 1967. Elle marquerait la fin d’une ère d’ambiguïté où Israël cherchait à « contenir » le Hamas.
« Si nous ne voulons pas revivre un massacre, nous devons prendre nos responsabilités », a déclaré un officier supérieur. « Cela implique de contrôler Gaza jusqu’à ce qu’une alternative fiable soit trouvée. »
Conclusion : la détermination d’Israël
Les propos du chef d’état-major marquent un tournant stratégique. Israël n’est plus dans la logique de gestion, mais dans celle de la décision. La conquête de Gaza n’est pas une option parmi d’autres, mais une certitude militaire. Quant au gouvernement militaire, il n’est pas un objectif, mais une éventualité assumée.
Dans une région où la faiblesse se paie au prix du sang, Israël choisit de montrer sa force. Le Hamas, et ceux qui comptaient sur sa survie, doivent comprendre : l’État juif est prêt à aller jusqu’au bout.
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