L’Allemagne accorde plus d’un milliard de dollars d’aide supplémentaire aux survivants de la Shoah

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Près de quatre-vingts ans après la libération des camps, l’Allemagne vient de signer un accord historique avec la Claims Conference pour verser plus d’un milliard de dollars d’aides aux survivants de la Shoah et, pour la première fois, aux Justes parmi les nations. Une décision à forte charge morale, saluée à Jérusalem comme un acte de mémoire et de responsabilité.

C’est un chiffre qui dit tout : plus de 1,05 milliard de dollars, soit environ 900 millions d’euros, seront alloués en 2026 aux rescapés de la Shoah encore en vie. L’annonce, faite ce mercredi 29 octobre par la Claims Conference après de longues négociations avec le ministère allemand des Finances, marque l’augmentation la plus importante depuis la création du dispositif d’indemnisation. Selon les estimations, plus de 200 000 survivants en bénéficieront, notamment ceux dont la santé s’est fragilisée avec l’âge.

« Ce budget historique est vital pour permettre aux survivants d’achever leur vie dans la dignité, dans leurs foyers, avec le respect qui leur a tant manqué », a déclaré Gideon Taylor, président de la Claims Conference, dans un communiqué repris par Srugim.

Cette aide financière couvrira principalement les soins à domicile, les traitements médicaux et les aides aux personnes dépendantes. L’âge moyen des survivants s’élève désormais à 88,5 ans, et nombre d’entre eux vivent seuls, parfois en dessous du seuil de pauvreté. Le programme permettra à plus de 127 000 bénéficiaires d’obtenir une aide annuelle d’environ 1 450 euros.

Un signal de continuité morale

Cet accord intervient dans un contexte économique difficile pour Berlin. La récession et l’envolée des dépenses de défense auraient pu servir de prétexte à un gel de ces versements. Il n’en a rien été. Pour l’Allemagne, la continuité de la mémoire prime sur les contraintes budgétaires.

La chancellerie, dirigée par Friedrich Merz, a confirmé qu’il s’agissait d’un engagement politique et éthique, au-delà du simple geste financier. En parallèle, Berlin prolonge jusqu’en 2029 son financement du programme éducatif sur la Shoah, doté de 175 millions d’euros supplémentaires. Il servira à soutenir la recherche, à former des enseignants et à créer de nouveaux contenus pour les médias et le cinéma.

Cette initiative répond aussi à un phénomène préoccupant : la baisse du niveau de connaissance historique de la Shoah, constatée en Europe et aux États-Unis, et la montée de discours antisémites dans les réseaux sociaux. L’objectif, selon les autorités allemandes, est clair : “Empêcher que la banalisation du mal ne redevienne possible.”

Les Justes parmi les nations, pour la première fois reconnus

Pour la première fois, le programme d’aide inclut également les Justes parmi les nations, ces hommes et femmes non juifs qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant la Shoah. Ils bénéficieront eux aussi d’une assistance médicale et sociale comparable à celle accordée aux rescapés juifs.

« Même quatre-vingts ans après la fin de la guerre, le gouvernement allemand continue d’assumer sa responsabilité envers toutes les victimes et leurs sauveteurs. Chaque survivant et chaque Juste mérite de vivre et de vieillir dans la dignité », a souligné Colette Avital, ancienne députée et membre de la délégation de négociation.

À Jérusalem, le mémorial de Yad Vashem (yadvashem.org) a salué une décision « portant la voix du souvenir face à l’oubli ». Selon le musée, les fonds destinés à l’éducation permettront d’enrichir les programmes de témoignages vivants et d’archives numériques.

Une mémoire toujours politique

Ce geste fort s’inscrit dans une série de tensions diplomatiques où l’Allemagne tente de réaffirmer son rôle de garant de la mémoire juive, notamment face aux accusations d’antisémitisme qui ont récemment visé certains mouvements européens. Dans un monde où les récits se brouillent, Berlin veut rappeler la permanence de sa responsabilité historique.

Mais pour Israël, cette annonce dépasse la symbolique. Elle témoigne d’une relation bilatérale stable, malgré les désaccords politiques récents, et d’un attachement sincère à la mémoire du peuple juif.

« Dans le tumulte des alliances et des crises, ce rappel de l’histoire est un acte de justice », confiait hier soir un diplomate israélien à Haaretz. « Les survivants n’ont plus beaucoup de temps. Chaque année de soutien compte comme une victoire sur le silence. »

L’accord, présenté comme le plus vaste jamais conclu, souligne une vérité simple : la mémoire de la Shoah n’appartient pas seulement au passé, mais à la conscience du monde.

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