La Finlande tourne la page : son armée retire le svastika de ses drapeaux militaires

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C’est une décision hautement symbolique. L’armée de l’air finlandaise a annoncé qu’elle allait retirer le svastika — symbole longtemps présent sur ses drapeaux et ses insignes — afin d’éviter toute « gêne » auprès de ses partenaires de l’OTAN. Adopté en 1918, bien avant l’ascension des nazis, ce signe était devenu un fardeau diplomatique, d’autant plus lié par l’histoire au Troisième Reich et à son idéologie antisémite.

Le colonel Tomi Beham, chef des forces de défense aérienne de Carélie, l’a expliqué sans détour à la télévision publique YLE : « Nous aurions pu continuer avec ce drapeau, mais il peut créer des situations embarrassantes avec des visiteurs étrangers. Parfois, il faut savoir avancer avec son temps. »

Une histoire encombrante

L’origine de ce symbole remonte à la naissance de la Finlande indépendante. En 1918, le comte suédois Eric von Rosen, passionné d’aviation et ethnographe, offrit au jeune État son premier avion militaire. Sur l’appareil figurait son emblème personnel : un svastika bleu. Von Rosen n’était pas encore affilié au nazisme — le mouvement hitlérien n’existait pas —, mais il deviendra plus tard le beau-frère de Hermann Göring, futur chef de la Luftwaffe.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Finlande se rangea un temps aux côtés de l’Allemagne nazie dans la « guerre de Continuation » (1941-1944) contre l’Union soviétique. Si Helsinki refusa toujours d’embrasser l’idéologie antisémite et permit aux Juifs finlandais de servir dans son armée, le maintien du svastika sur ses insignes militaires liait symboliquement le pays à son encombrant allié.

En 2021, des unités allemandes avaient même boycotté un exercice de clôture en Finlande, refusant de défiler derrière des drapeaux marqués du svastika. Une humiliation qui accéléra le processus de révision symbolique.

OTAN et mémoire sensible

Depuis son entrée dans l’OTAN en 2023, Helsinki multiplie les gestes de normalisation vis-à-vis de ses alliés occidentaux. La décision de retirer le svastika, qui figurait encore sur certains drapeaux d’unités, en est une illustration directe. Officiellement, l’état-major affirme qu’il s’agit d’une réforme déjà engagée depuis plusieurs années, et non d’une exigence de l’Alliance. Mais en interne, la presse finlandaise admet que l’image internationale du pays imposait ce changement.

Les nouveaux drapeaux seront ornés d’un aigle, un symbole national plus consensuel. L’armée souligne que la plupart des emblèmes de l’air avaient déjà été « nettoyés » au cours de précédentes réformes, et que cette évolution constitue « un prolongement logique ».

Un choix lourd de sens

Pour la Finlande, qui partage une longue frontière avec la Russie et qui a rejoint l’OTAN précisément en raison de l’invasion de l’Ukraine, il était vital de se démarquer sans ambiguïté de tout héritage nazi. Ce choix symbolique marque une volonté de tourner définitivement la page d’un passé trouble et de réaffirmer son attachement aux valeurs démocratiques de l’Alliance atlantique.

Dans un monde où les symboles pèsent aussi lourd que les armes, le retrait du svastika n’est pas un détail esthétique : il illustre la manière dont l’histoire continue de hanter les nations européennes, et comment les alliances militaires imposent une mémoire partagée.

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