Les recherches pour retrouver le corps du policier israélien Ran Gouili, dernier otage tombé encore retenu à Gaza, devaient se poursuivre aujourd’hui dans le quartier de Zaytoun, dans la ville de Gaza. Mais les conditions météorologiques menaçaient dès le matin de provoquer l’annulation ou le report des opérations. Selon des informations diffusées par la radio publique israélienne, les autorités estiment désormais disposer d’un premier « fil conducteur » susceptible d’indiquer l’endroit où il aurait été enterré.
Le chef du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, a affirmé dans une interview à Al-Jazeera que les équipes de recherche du Hamas et du Comité international de la Croix-Rouge pénétreraient dans des zones encore inexplorées de la bande de Gaza pour tenter de localiser la dépouille de Ran Gouili. Cette annonce intervient alors que la pression s’accentue en Israël pour obtenir la restitution de son corps.
Ce matin, sa sœur Shira a lancé un appel bouleversant dans l’émission « Seder Yom » de Kan : « Nous ne voulons pas devenir la famille Ron Arad. Cela ne doit pas se reproduire. Nous devons ramener Ran à la maison pour sentir que nous avons réussi à le sauver. » Elle a raconté la détresse qui accompagne chaque jour depuis que sa famille est devenue « la dernière » à attendre le retour d’un proche. « Nous ne sommes pas seuls, nous sommes entourés, mais nous ne laisserons pas avancer la phase suivante de l’accord tant que Ran n’est pas revenu. Ce serait nous détruire. »
Âgé de 24 ans, Ran Gouili était policier au sein de l’unité Yassam. Il s’était porté volontaire dès les premières heures du 7 octobre pour rejoindre les combats dans la région d’Otef Aza. Il est tombé lors d’un échange de tirs avec des terroristes, puis sa dépouille a été enlevée vers la bande de Gaza.
Hier soir, plusieurs rassemblements ont eu lieu à travers le pays, notamment à Shaar HaNegev et Karmé Gat, pour exiger le retour de son corps. Les familles d’otages y ont rappelé : « Ran fut parmi les premiers à se battre, il est le dernier à rester. Nous arrivons à la dernière ligne droite d’un combat long et essentiel. Aucun accord ne peut avancer tant qu’il n’est pas revenu. C’est une opportunité unique, le moment d’assurer que personne ne soit laissé derrière. »
Ces mobilisations interviennent peu après la restitution à Israël du corps de Sutadisak Rinthalak, citoyen thaïlandais de 43 ans, enlevé le 7 octobre alors qu’il travaillait dans une plantation d’avocats près du kibboutz Beeri. Rinthalak, originaire de la province de Ratchanawi dans le nord de la Thaïlande, était décrit comme un travailleur apprécié et dévoué. Il laisse derrière lui ses parents et un frère avec lequel il entretenait une relation très proche.
Cette restitution renforce chez de nombreuses familles l’exigence d’obtenir également le retour du corps de Ran Gouili, considéré comme un impératif moral, humain et national. Pour l’heure, les conditions météorologiques et la guerre en cours continuent de compliquer les recherches, mais l’existence d’un premier indice nourrit un mince espoir : celui de permettre enfin à la famille de Ran de refermer un cycle d’attente insupportable.






