Du christianisme aux lignes de front : l’histoire bouleversante de Levi Prager, le réserviste venu de Hollande qui a découvert sa judéité à 17 ans

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L’histoire de Levi Prager pourrait être un scénario de cinéma : un adolescent élevé comme chrétien aux Pays-Bas qui découvre à 17 ans, presque par accident, qu’il est juif — avant de devenir soldat de Tsahal, réserviste dévoué et militant acharné pour les droits des soldats isolés. Le récit publié par Ynet retrace le parcours singulier de ce jeune homme, dont la quête d’identité l’a mené des églises néerlandaises aux combats les plus intenses de la guerre contre le Hamas.

Tout commence en 2016, lorsque sa grand-mère, Sara, reçoit un document officiel du gouvernement allemand. On y reconnaît la survivante de la Shoah parmi les ayants droit à des compensations. Pour la famille, c’est presque une anecdote. Pour Levi, c’est un choc. Il comprend soudain que son identité familiale repose sur un secret : sa grand-mère avait caché sa judéité après la guerre, « par peur que l’histoire se répète », dit-il. Il grandit pourtant comme un chrétien ordinaire, fêtant Noël, Pâques, allant à l’église avec sa grand-mère.

Mais ce document réveille quelque chose. « J’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose », raconte-t-il. À la recherche d’un repère, il tape un jour sur Google : “Juifs aux Pays-Bas”. La première adresse qui apparaît est celle du Beth Habad d’Almere. Il s’y rend, rencontre l’émissaire du mouvement, qui confirme : il est juif selon la halakha.

Cette révélation bouleverse son existence. Il commence à étudier le judaïsme, célèbre sa bar-mitsva à 18 ans, puis rejoint un programme Taglit-Birthright pour découvrir Israël. Contrairement à la plupart des participants, qui repartent ensuite chez eux, Levi comprend immédiatement : sa vie est ici.

Il fait son aliyah via Nefesh B’Nefesh, s’installe au kibboutz Maagan Michael, apprend l’hébreu et travaille dans les espaces verts. Le jeune Néerlandais s’enrôle ensuite dans Tsahal. Destiné au renseignement, il insiste pour servir dans une unité combattante : il rejoint finalement la Sayeret Nahal, l’une des unités d’élite.

Au fil des années, Prager effectue plus de 300 jours de réserve, tout en étudiant à l’Université Reichman (ex-IDC Herzliya). Lorsque le Hamas attaque Israël le 7 octobre, Levi est en vacances aux Pays-Bas, prêt à commencer un nouveau semestre. Il allume la télévision, voit les images du massacre, et annonce à ses parents : « Je rentre pour me battre avec mes amis ». Il n’y a pas de vols. Il attend quatre jours, puis embarque dans un avion bondé de soldats revenant d’un bout du monde.

En Israël, il rejoint sa compagnie de réserve, chargée de l’évacuation et du sauvetage des blessés. Pendant des semaines, il vit dans le chaos, combattant, aidant, portant sur ses épaules des camarades gravement blessés. Il admet que le choc psychologique a laissé des traces. Il n’a pourtant jamais envisagé de partir. « Je me sentais juif, je me sentais Israélien. Je ne pouvais pas être ailleurs », raconte-t-il.

À l’université, malgré ses absences prolongées, le personnel académique se plie en quatre pour l’aider. Une conseillère lui est assignée pour prévenir les professeurs lorsqu’il est mobilisé, lui préparer des programmes personnalisés à son retour. « C’était incroyable », dit-il. « Certains professeurs m’ont même aidé bénévolement, après les cours, dans des cafés. »

Son engagement dépasse pourtant sa propre trajectoire. Levi milite depuis quatre ans dans l’association “Matsmikhim Knafayim”, dédiée aux soldats isolés — nouveaux immigrants, jeunes sortis du monde haredi ou jeunes sans soutien familial. Il témoigne à la Knesset, exige plus de droits, raconte aux députés la dure réalité des soldats sans foyer stable. L’un de ses discours est devenu viral :
« Je me suis séparé de mes parents en Hollande sans savoir si je les reverrais. Je me bats pour Israël, mais je dors sur des canapés, de maison en maison. Beaucoup de soldats isolés n’ont nulle part où aller. »

Le témoignage résonne d’autant plus fort que Levi lui-même a vécu une rupture sentimentale qui l’a laissé sans famille d’accueil. « C’était très dur », admet-il. Il poursuit néanmoins ses études et son engagement, convaincu que « chaque soldat isolé mérite un toit, un soutien psychologique, une chance de réussir. »

L’histoire de Levi Prager est celle d’une identité retrouvée, d’un courage discret, d’un devoir assumé. Mais elle dit aussi quelque chose d’Israël : ce pays qui peut absorber, intégrer et transformer un jeune néerlandais chrétien en soldat fier de son uniforme. Un Israël accueilli comme une maison retrouvée.

Dans un monde où l’antisémitisme renaît, où des jeunes juifs cachent leur étoile de David dans les campus européens et américains, Levi Prager a fait le chemin inverse : il a choisi d’être juif au grand jour — au front, en uniforme, en hébreu.

Un choix que seule une identité profondément ressentie peut expliquer.

 

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